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Billet de blog 4 août 2012

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Pour en finir avec la françafrique

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La françafrique n'existe plus. Depuis longtemps.

Qu'est-ce que la françafrique ? Un concept qui fit flores à partir d 'un petit livre sulfureux de FX Verschave en 2004.Il reprenait, en gros,- l'expression est de Houphouet Boigny en 1955- l'ensemble des thèmes critiques qui depuis les années 1970 essayaient de décrire et comprendre les relations entre la France et ses anciennes colonies bref de donner sens et chair au concept de néo-colonialisme. Beaucoup s'y étaient illustrés, Samir Amin, Palloix, Jalée comme économistes, Baran Sweezy, Terray , Péan, Karol  et beaucoup d'autres, le thème ,et celui adjacent de développement ( et de sous développement) ayant été un des axes principaux de la pensée politique des années 60 où à la période coloniale avait succédé les indépendances mais aussi Cuba et sa révolution, Nasser la conférence de Bandung  et des voies révolutionnaires nouvelles.

Pour Verschave et pour tous ceux qui l'avaient précédé la françafrique désignait le système mis en place par la France pour pérenniser sa main mise sur ses anciennes colonies.

Encore faut-il déjà préciser que l'octroi des indépendances ne fut pas la réponse politique française à la montée des « désirs d'indépendance des anciennes colonies » mais , s'il fut cela aussi, cela fut surtout la mise en forme d'un nouveau système d'exploitation, la fin de l'économie de traite et l'arrivée, en France, à  maturité ,d'un capitalisme d 'entreprise  plus industriel que marchand qui jetait par dessus bord le capitalisme à la papa où les colonies n'existaient que pour fournir la matière première ( bois, coton, arachide etc..) et comme marché pour écouler les produits finis fabriqués par les entreprises françaises ( infrastructures, locomotives,). Ciao la CFAO, bonjour Pechniney !

Or Pechiney ,ou ses semblables, n'avaient pas besoin d'une administration française coûteuse et quelque fois tatillonne pour gérer ses affaires et étendre à moindre coût besoins et bénéfices. Il revenait à l’État français de permettre non seulement que les choses continuassent mais qu'elle évoluent dans le sens que la nouvelle bourgeoisie entendait lui donner. Dans le nouveau dispositif il était assigné un rôle précis à l’État français qui par ailleurs disposait d'une puissance industrielle propre : endiguer les éventuels relents communistes qui pouvaient voir le jours ça et là et ,pour ce, mettre en place des gouvernements à sa solde. Ce fut toute l'histoire des années 70. Deltombe, Domergue et Tatsitsa dans un «  Kamerum » magistral nous en décrivent l'étendue et l'horreur à partir de l'exemple camerounais ( maintien d'Ahidjo au pouvoir et guerre de guérilla, assassinats etc..)Pierre Péan, et récemment Benquet dans un film documentaire remarquable nous en dresse le bilan et l'histoire.

De Gaulle fut le grand patron et Focard le maître d 'œuvre de cette politique mafieuse que Mitterand reconduisit avec Guy Penne et son fils et qui ne prit fin qu'au début des années 90 non par volonté morale ou politique mais parce que les données politique et économiques avaient à nouveau changé. 1°A partir de la chute du mur de Berlin le danger communiste est « définitivement » éradiqué en Afrique. Les alliés d'hier peuvent se chipoter les marchés. Les USA qui ,ayant fort à faire en Amérique Latine, avait laisser la champ libre africain à la Grande Bretagne et à la France entendent prendre leur part de gâteau. Elle soutiendra Savimbi en Angola, Mobutu au Zaïre, et Lissouba à Brazzaville.

2°L'arrivée sur la scène internationales d'établissements bancaires et financiers pouvant capitaliser des sommes énormes ( hedge fund, caisses de retraites …)

3° La montée en puissance d'un capitalisme local basé sur des rentes de situation ( et surtout de corruption) qui en a marre de dormir en Suisse, à Monaco et rêvent de d'investir

Trois éléments qui conjugués vont renvoyer les Etats et en particulier l'Etat français à son terrritoire national et son préau. Le pre-carré français à vécu. Cargill fait les beaux jours a Abidjan et si Sarko était si copain avec Ouattara c est surtout parce que ce dernier est d'abord un pro-yankee. La France n'a plus personne à défendre. Le voudrait -elle qu'elle ne le pourrait pas. La nouvelle génération  des présidents africains dispose via la Chine et les Etats Unis des moyens de faire echec à toute vélléités françaises d'interventioin dans les affaires intérieures africaines. L'armée française n'est intervenue à Abidjan qu'avec l'accord et la demande d'Obama et sous la pression d'Israël.

Certes des réseaux existent, réseaux francs-maçons entre autres ou ré seaux de responsables militaires qui se rendent entre eux de menus services.Même Bourgui a renoncé. Balkany cultivait comme Madelin, des amitiés avec Wade, désormais aussi populaire à Dakar que David Bowie à Téhéran Les valises qui permettaient d 'acheter quelques opposants en Afrique lors de  vagues et ubuesques farces électorales qui essayaient de répondre aux vœux absurdes du Président Mitterand à la Baule en 1990, vont maintenant en sens inverse, ce sont les retrocommissions des rois nègres qui phynancent notre «  démocrassouille ».

Non !point n'est besoin à François Hollande de beaucoup s 'armer pour faire le siège et abattre une Françafrique qui bat de l'aile, ses hommes sont morts physiquement ou politiquement, son ambition est obsolette, ses moyens dérisoires. L'intervention impérialiste en Lybie sous le couvert dee l'OTAN et avec la GB et les USA na rien à voir avec les crimes crapoteux de quelques mafieux honorés d'Ambassade, avec la poursuite dans les maquis des opposants à un régime que ml'on veut garder à sa botte sous son knout !!!

Il importe beaucoup plus de repenser le développement et l'aide concrète que la France peut apporter aux projets concrets que mettent en place les africains eux mêmes et d 'apporter sur la scène africaine la voix de ses universitaires et ingénieurs.Il importe beaucoup plus de supprimer l'AFD - Agence française de Développement qui est la version soft et moderne de la françafrique où on a compris qu'il n'y avait pas besoin de faire la guerre, d'assassiner etc..bref d'utiliser tout le vieux vocabulaire de la domination ( qui fait penser à Lebreton et  à la mafia des Stephanois ou des corses) qu'il suffisait d'induire des développements ( des matières premières agricoles pour l'exportation par exemple, le coton plus que le mil) d'induire des savoir faire ( comme Cargill qui en Cote d 'Ivoire introduit un nouveau cacoyer sur une concession donnée de 50.000 hectares et forment les agriculteurs - intégration de lailière), il suffit de contrôler le système bancaire etc... bref d'utiliser toutes les armes de l'actualité financière mais aussi des droits de l'homme et du droit d'ingérence !!! La françafrique a vécu ce sont les droits de l'Homme qui aujourd'hui correspondent à ce qu'elle a été et font, à sa place, son travail de mort et de domination.

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