Je ne puis être d'accord avec l'analyse de votre envoyée spéciale à Bamako , Dorothée Thiénot, dans son article « le blues de l'armée malienne » du Diplomatique de Mai 2013.
Selon elle, l'incapacité de l'armée malienne à faire face aux agresseurs, sa désorganisation et son « blues » serait en grande partie dus aux « rebelles « touaregs qui depuis 1993 intégrés dans l'armée malienne en plusieurs vagues,1994,2006, désertent régulièrement et vont rejoindre avec armes et bagages « le chef touareg dans le désert » ce qui provoquerait chez les militaires une démoralisation et une colère contre les « traîtres », ceux avec lesquels « pendant dix ans on a tout partagé » et vous tirent dans le dos.
D'abord parce qu'elle fait la part belle au Capitaine Sanogo, putschiste du 22 mars qui n'aurait agi que par impulsion, sous le colère en quelque sorte, face à ces « trahisons ».
Ce qui est faux. Sanogo n'avait nulle colère. Il était lui-même un héritier c 'est à dire faisait partie de cette frange de l'armée qui reçoit, étant bien nés, avantages et privilèges, armée de 58 généraux pour moins de 4000 hommes. Il avait été envoyé comme stagiaire aux États-Unis. Il considérait seulement qu'il pouvait piller mieux et plus en regard de ces chefs affectés au Nord qui protégeant les narcotrafiquants et couvrant leurs prises d 'otage réalisaient des bénéfices substantiels qui répartis chez les politiques n'arrosaient pas ces bérets verts de Kati dont il était une icône. Bref il avait pleinement conscience d 'être, dans la gabegie générale, un gagne-petit . Car c 'est bien le discours qu'il tînt auprès de ses comparses « augmentation des primes et avantages multiples « et qu'il présenta, le Président s'étant démis, demandant pour complaire à la CEDEAO, horrifiée et ne pouvant accepter qu'un petit capitaine démette un Président élu de ses fonctions, d'être nommé général à la retraite puis comme la retraite ne lui semblait pas un filon suffisant, exigeant que l’État lui verse un salaire trois fois supérieur à celui du Président pour occuper de vagues fonctions mal définies, si mal définies qu'elle lui laisse l'opportunité d'utiliser à sa guise les véhicules d’État et d 'arrêter et d 'emprisonner ceux qui ne lui conviennent pas- dont un journaliste- Aujourd'hui même il continue de négocier avantages et privilèges exigeant que ses collaborateurs soient nommés consuls – comme l'avait été le touareg Ag Ghaly avant de devenir chef d'Ansar Dine, un des principaux mouvements djihadistes du Nord-
Bref, le coup d 'Etat du Capitaine Sanogo n'a rien à voir avec le blues des militaires maliens dont les causes sont plus à rechercher du coté des rapports avec la hiérarchie et surtout avec le fait que cette hiérarchie par ses divers trafics s'emplit les poches alors que les soldes des soldats ne sont pas souvent payées à temps quand elles sont payées, avec le fait que la hiérarchie pille le budget militaire et que le soldat non formé non encadré sans munitions vendus aux rebelles, sans essence utilisé par des sorties privés, n'a souvent comme moyen de survivre que de se liver lui-même au pillage.
Cette même armée dont on chante le blues est aussi celle qui aujourd'hui à Gao, comme l'atteste la presse malienne de ce jour, 6 Mai, pille et vole et rançonne en plein jour comme elle se vengeait, hier ,par des exactions qui ont scandalisé les ONG, de ceux qui moins noirs qu'eux n'avaient pu être que les complcies de la déculottée militaire qui les avait vu s'enfuir abandonnant en toute hâte leur uniforme et laissant la population civile se débrouiller.
Cette même armée qui se plaint des traîtres touaregs passés dans l'autre camp alors que les massacres qu'elle a commis en pays touaregs sont encore dans toutes les mémoires . Pourquoi croyez vous que le MNLA accepte de coopérer avec la France à Kidal mais refuse que l'armée malienne y mette les pieds. ? Croyez vous que l'armée allemande pourrait aujourd'hui encore venir planter ses tentes et déployer ses armes à Ouradour sur Glane ?
Mais là où je suis d 'accord avec votre journaliste est sa conclusion pesssimiste.. » La perspective d 'un Mali pacifié relève du miracle »
Mais ce miracle est possible pour autant quon abandonne un système qui conduit inexorablement au développement de pratiques mafieuses.
C'est tout le sens du récent discours au Peuple malien d'Aminata Traoré...
dont je m'étonne que le Monde Diplomatique n'ait pas mentionné l’interdiction de séjour dans l 'espace Shengen voulu par la F rance, son ministre des Affaires Étrangères et son Président de la République qui l'invitaient, il y a guère plus d 'un an, au Congrés du PS de la Rochelle comme invitée d'honneur !!