Après des semaines voire des mois d'incertitudes de rumeurs de reculades ça y est : officiellement le Président par intérim Traoré vient de demander l'aide de la CDEAO pour venir à bout des mutins du Nord. On se souvient que, 'il y a une quinzaine, de retour de Paris et après avoir assuré son Premier Ministre de sa confiance, il avait déclaré que le Mali était capable de s'occuper de sa propre libération et refusé les aides que désiraient lui apporter les pays de la CEDEAO tant en hommes qu'en matériel.
(http://blogs.mediapart.fr/blog/kakadoundiaye/170812/mali-de-mal-en-pis)
Cette volte face où d 'aucuns avaient vu la main du Capitaine séditieux Sanago est aujourd'hui oubliée, le Président compte sur les 3000 hommes de la CEDEAO que l'on avait envisagé de lui envoyer ainsi que sur les moyens techniques en particulier de communication et d 'observation que la France s'était également engagé à envoyer sur place
On sait par ailleurs que les armes achetées par l'ancien Président ATT aux russes , mises un moment sous scellé tant à Conakry qu'à Dakar vont être prochainement acheminés vers Bamako mais aussi que des experts américains expérimentent et enseignent à Bamako l'usage de drones tant pour le repérage que la destruction.
Il semble que la décision, volte face d'une volte face, ait été prise après la chute de Doentza, petite ville dont le contrôle par le MUJAO lui permettrait d 'envisager des actions militaires sur Mopti et même sur la capitale Bamako. La déconfiture rapide d'une unité de milice d 'auto-défense comme il s 'en est const itué un certain nombre dans le pays face à l'incapacité militaire et surtout face à sa volonté de régler ses comptes en villes et de ne pas intervenir sur le terrain de la conquête voire même de la défense a entraîné un effroi à Bamako où le bon sens semble maintenant prévaloir : il ne saurait y avoir reconquête de l'espace, du territoire, malien sans des actions complexes et coordonnées que l'armée malienne même équipés par les nouveaux chars russes ne saurait mener à bien, faute d'hommes, faute d'entrainement spécifique, faute de moyens logistiques, faute de chefs et de stratégie faute surtout d'un consensus politique global.
Or maintenant que le Président par intérim s'est clairement prononcé pour la guerre avec le soutien des instances de la Communauté des Etats d’Afrique de l'Ouest c 'est au tour de la CEDEAO sous la direction de Alassane Ouattara de marquer un certain recul en décidant d'avoir besoin de l'aval de l'ONU avant d'engager des troupes sur le sol malien. Le Président du Ghana fait savoir par ailleurs que le Ghana ne fera sans doute pas partie de cette coalition.
Ce 6 Septembre j'ajoute quelques commentaires :
Cette déclaration de Traoré ne semble pas avoir été percu avec sympathie du coté des défenseurs des ex putschistes...qui continuent à croire et à répandre le bruit que le Mali n'a besoin de personne.
En regardant d 'un peu plus prés de qu'est cette armée malienne on s'aperçoit qu'elle etait composée de 7350 hommes ( contre 13600 au Sénégal pour donner un ordre de grandeur) dont plus de la moitié - dont les berets rouges , l'élite- a disparu . Elle est donc aujourd'hui composé de moins de 5000 hommes.
Or on apprend que depuis plus de 20 ans le recrutement se faisait quasi exclusivement au sein d'enfants d'officiers et que ces "militaires fils à papa" bénéficiaient d'avancements rapides et que fils de familles riches et eux mêmes bien payés ils aimaient surtout se pavaner dans de grosses cylindrées non dédouanés, promenades qui constituaient l'essentiel de leur formation et de leur engagement. Par ailleurs cette armée de moins de 5000 hommes dispose de plus de généraux que l'armée des Etats Unis, 53 au dernier recencement et que la corruption et le détournement constituaient l'essentiel de leur activité ( budget de 200 millions de dollars).
Enfin que le contrat d'armement, passé avec la Bulgarie avant le coup d 'état du 22 Mars, qui comprend des hélicoptères MI23 livrés en pièces détachéss le 25 Juillet dernier à Bamako et des chars encore actuellement bloqués dans les ports de Conakry et de Dakar, reste encore secret et qu'on ne connait ni le montant ni les détails sinon - mais est-ce une rumeur- qu'il appartient à la CEDEAO de payer les frais de transports et surtout de transbordement -