Les frontières !!!
toutes les frontières, sexuelles, nationales, idéologiques...
frontière et identité. Avoir une identité c'est définir les frontières de ce que je ne suis pas. Frontière dans le temps aussi. Ce que j'étais et ce que je serai.
Ma liberté s'arrête là où commence celle d 'autrui. Et le mien s'arrête là où commence le bien d 'autrui. Ceci est à moi. Frontière de la possession. Propriété.
La frontière est ce qui fixe c 'est l'équivalent des racines, perçues comme origines. Un arbre avec ses racines, une maison avec ses fondations, une nation avec son histoire. Racine, fondation, histoire, forment un tout idéologique quasi subliminale, hautement symbolique mais surtout structural et structurant révélant une pensée , l'accouchant en quelque sorte , le vrai concept opératoire à partir duquel une pensée et une action s 'organisent, définissant une Weltanschauung à la manière dont Goldmann et avant lui Luckacs la concevait.
La pensée sarkozienne, la pensée des frontières est d'abord une pensée fixe et cloisonnée où les choses ont leur place de tout temps. C'est une pensée essentialiste. L'homme n'y est que le fruit de lui-même, de son arbre, de son courage et de ses dons. La rupture, dont il se voulait le porteur, ne peut être que le grand retour à l'immanent, à l'intangible,, aux valeurs.
Il est le propre d'une pensée réactionnaire, 19ème siècle, face à la lente et irrémédiable dissolution des identités héritées dans de nouvelles identités individuelles et collectives, nationales et transnationales qui sont encore à naître mais où le genre s'effacera devant la responsabilité, le gaspillage devant la frugalité, l' égoïste devant le partagé et la fraternité, la contrainte devant la Liberté, l'avarice et le profit devant l'égalité c 'est à dire quand les frontières auront tendance à se dissoudre entre le mien et le tien l'impensable et le pensable le souhaitable et le possible le rêve t la réalité.
Frontière des ages . Les enfants les ados les adultes.
Mais nous eûmes bien du talent pour être vieux sans être adultes.
Frontière des savoirs. Mais revalorisation des savoirs perdus, manuels, des savoir-faire. Quand aussi nous savons, que nous apprenons, à tout âge, que le savoir est d 'abord sans cesse ce qui devient obsolette.
Frontière des sexes. Mais dans toute homme dans toute femme il y a des aspects qui traditionnellement relèvent de l'autre, qu'il est faux et idiot ne n'accorder qu' à l'autre. Ainsi également de l'amour maternant au sens où Fromm le définit qui peut être aussi bien porté par l'homme que la femme. Et de l'amour paternant. Ibidem .Ce qui rend ridicule les débats sur l’homoparentalité et les besoins d'un enfant d'un père et d 'une mère les fonctions pouvant être portées ( amour conditionnel , amour inconditionnel ) par l'un ou l'autre quelque soit son sexe.
Frontières des États à l'heure où l'Europe se construit ou l'exogamie progresse où le contexte du monde de plus en plus fait raisonner en terme de civilisation plus que de nation et en terme de responsabilité passée et à avenir. Qu'est la nation face aux dérèglements climatiques aux dangers du nucléaire quand déjà les déchets de Fukushima s'échouent sur les plages américaines et quand le nuage de Tchernobyl fait naître des trisomiques en Corse ?
Qu'est le mien – frontière de la propriété-quand il se dissoud dans un ensemble de miens aussi ingérables que les bouchons où se se consomment en pure perte plus de 10% du temps de chacun et de l'énergie dont il dispose.Qu'est le mien sans le collectif, les transports, l'électricité, la santé, l'école, le travail ? Quand le Bien Commun de plus en plus s érige en valeur dans le cadre bien angoissant de la finitude du monde et de la rareté qui nous guette ?
Qu'est la frontière quand la faim et le desespoir poussent vers nos pays tous les deshérités du monde?
Le monde à venir ne pourra jamais se reconstruire que sur la dissolution des frrontières, celles entre les patrons et les ouvriers, ceux qui décident et ceux qui exécutent, ceux qui pensent et ceux qui réalisent, celles entre les sexes, les hommes et les femmes, les jeunes et les vieux, les riches et les pauvres, ceux qui savent et ceux qui ne savent pas ceux qui rêvent et ceux qui ne rêvent pas, frontières entre les nations, entre les races,... Barbelés, murs, miradors, nous sommes tous les juifs d'une nouvel shoah, tous enfermés dans les ghettos du monde .
La lutte révolutionnaire est bien celle de la lutte contre les frontières que sans arrêt toute réaction essaient d 'ériger.