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Billet de blog 7 avril 2014

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une lettre de Hongrie

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Je retranscris la lettre que je reçois ce jour de Hongrie.

Mon très cher Kakadoundiaye,

mille mercis pour les excellents articles de «  Mediapart » que tu m'as donné l'occasion de lire et de méditer.

Bien généralistes, peu ancrés dans l'histoire magyar pourtant si particulière, ils semblent écrit, vus d'ici, d 'une autre planète.

Je n'en voudrais pour preuve que cet incroyable numéro de haute voltige de Daniel Cohn-Bendit cité en vidéo par Antoine !!! Confondre Chavez ,Castro et Orban relève de la magie, de l'ignorance et d'une propension à tout confondre. Mélange de parano et de confusions cette diatribe fait peu honneur à son auteur que tu m'avais il y a quelques décennies amené à connaître et que j'avais toujours considéré comme un phare. Mais il est vrai que dés que l'on parle de la Hongrie les pendules se dérèglent.
Car enfin, d'où parlez vous, vous les européens et les intellectuels et particulièrement français ? D'une démocratie ? Laissez moi rire !

Peut-on appeler démocratie un pays et un État dont le chef s 'est fait élire sur un certain nombre de promesses qu'il s'empresse, arrivé au pouvoir, de nier, faisant l'exact contraire ( réforme fiscale, cumul des mandats, vote des émigrés, réforme bancaire, etc..) ce qui est non seulement une trahison mais il le fait avec d'un coté un discours nationaliste ( produisons et consommons français version Montebourg) qui est d'un ridicule achevé et bien éloigné de ce que le gouvernement hongrois se permet de faire sous les tollés internationaux, mais en plus dans la pure obéissance au credo libéral qui l'oblige à brader ses entreprises publiques, à baisser le pouvoir d 'achat, à fermer des sites de production, aggravant le chômage,et limant les droits des travailleurs.

Il est clair, du moins je le croyais, pour la gauche et plus spécifiquement pour la gauche intellectuelle, à lire ses principaux auteurs, que l'Europe est la machine et la boite à outil qui permettent d'implanter en chaque pays la dominance financière et partant qu'il n'y a de salut qu'en imposant une autre Europe. C'est d'ailleurs le sens qu'il convient de donner au vote référendaire français...que le pouvoir, français, s'empressa de récuser !!! Belle démocratie.
Or, que reproche-t-on à Orban ? D'abord d'être autoritaire. Comme si le débonnarisme de Hollande n'était pas un jeu de rôle. Il n'y a pas plus autoritaire que Hollande qui gouverne seul servi par une classe politique , un parti, a sa botte.

Ensuite de s'élever contre l'Europe, cela même que la gauche devrait faire en France

Ensuite de s'attaquer, bille en tête, aux banques, que le pouvoir français n'en finit pas de protéger

Ensuite de s'attaquer aux investissements étrangers pilotés par Soros dont, en Occident, on veut faire un philanthrope avisé alors qu'il n'est qu'un maillon d'une mondialisation, financière que l'on a vu à l’œuvre dans les premières années de la «  libéralisation » quand les ex communistes reconvertis chefs d'entreprises bradaient à qui mieux mieux en s'en mettant plein les poches au passage les biens nationaux et les fleurons industriels aux appétits occidentaux.
Certes il est bel et bon de citer Nyerighaza et Krudy mais pourquoi ne pas parler de Michelin qui, dans cette même ville, racheta Taurus, fleuron industriel hongrois de fabrication de pneus poids lourds ? Pourquoi, dans la même région ne pas parler du rachat des caves de Tokay ? Pourquoi ne pas dire que, derrière les USA qui firent main basse sur les meilleurs morceaux, merci Soros, en investissant dans les secteurs clefs la France fait bonne figure avec le rachat du secteur énergie par Gdf et Edf, avec aussi Renault à Györ, Auchan un peu partout, bref 400 entreprises pour un chiffre d affaire de 8 milliards !!Et cela en moins de dix ans alors que le chômage n'en finissait pas de croître et que les communistes reconvertis à l'économie de marché et aux champagnes millésimés n'en finissaient pas de couper dans les avantages acquis ( treizième mois, retraites avantageuses, temps de travail etc..) au nom de l'équilibre des comptes et de la nécessaire austérité dont vous devez vous aussi, français, avoir entendu parler puisque c est la politique que depuis dix ans vous suivez pour résoudre la crise.

Orban, d'abord, dit non à cela. Dis non à ce que vous avez accepté, l'Europe la dérive libérale, la mondialisation financiarisée !!!!! et vous lui bottez le cul !! Je ne comprends pas..

avec, mon très chèr Kakadoundiaye, mon amitié sincère

K.Csepanyi de Ozd.  

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