Depuis plusieurs siècles le progrès, le modernisme, se sont construits sur la dépossession des citoyens d 'un certain nombre de droits et d 'activités et leur monopolisation par l’État, garant et gardien de l'intérêt de tous. Ainsi en fut il de la sécurité. Le port d'arme est interdit. L’État a la monopole de la détention d'armes à feu. Il a aussi le monopole de la sécurité. L'individu ne peut se défendre, il doit avoir recours à des agents de l’État commis à cet effet.
Ainsi en fut-il de l'éducation, de la formation. Dispensée au sein des familles voire au sein de regroupements dont l'individu avait le contrôle,
l’École est devenu non seulement obligatoire – violation du droit des parents- mais aussi confiée à des organismes spécifiques, l'école, dirigée par des agents de l’État ou contrôlés par l’État
Ainsi en fut il du travail.
Fait à la maison à partir d 'une connaissance et d'un savoir transmis de père ou de mère en fils ou en fille, le travail est dirigé maintenant par un patron qui dirige et définit le procès de production, le découpe et le parcellise et paie en contre partie du travail un salaire en fonction des heures et du temps passé au travail plus qu'au travers des objets et produits fabriqués.
Ainsi en est il de la politique
qui au lieu de se définir par et dans des assemblées fait appel à des députés qui ne sont plus des mandants c est à dire des personnes chargées d'apporter paroles et décisions – cahiers des charges- mais personnes investies du pouvoir de parler à votre place de domaines et de sujets qui n'ont jamais été débattus.
Ainsi en est -il d 'une Justice
définie et servie en dehors des individus , écrite par des sages et rendues par des sages sans que cette sagesse maintes fois problématiques ne soit jamais interrogée.
Ainsi peu à peu l'individu dépossédé s'est -il retrouvé socialisé n'ayant plus sur sa vie, son travail, l'éducation de ses enfants, la justice, sa sécurité etc..aucun pouvoir réel et direct ,au profit d'instances intermédiaires elles-mêmes inter médiatisées.
Ainsi l'individu s 'est il peu à peu retrouvé en bout de chaîne, relégué et impuissant.
Ainsi ses frustrations, ses envies, ses désirs ses vœux le conduisent ils à une participation à la vie de la cité à travers des organismes et institutions dont le rôle est fondamentalement d'accueillir les pleurs et les idées mais jamais de les résoudre ou de les satisfaire.
Or aujourd'hui il importe de se ré-approprier sa propre vie. De ne pas décider que quelqu'un d 'autre va décider pour moi pour des choses qui me concernent directement. Ne pas accepter par exemple que l'on impose à mes enfants des méthodes que je juge improductives ( et une grande partie des programmes de grammaire par exemple enseignée en CM², 6,5ème sont hautement improductives et remarquablement stupides, ne pas attendre un décret de loi pour en finir avec la méthode globale grande pourvoyeuse de dyslexiques etc..)
Ibidem je peux penser qu'il ne me faut pas attendre que la municipalité pense à créer des postes en crèche. Mais créer une crèche parentale, fonder des établissements scolaires à plusieurs parents , décider par groupe de 10, 20 de ce qui est bon pour nos enfants, de comment les éduquer sans avoir à les envoyer à une heure de la maison dans des transports scolaires ou des métros afin de recevoir dans des camps de concentration repeints en couleurs fluos des enseignements ringards dont je ne partage ni la philosophie ni la pédagogie.
Faire petit. Se méfier du gros, de l'important, de l'établissement de 800 élèves, de l'usine de retraitement des déchets pour 3000 familles etc... .
D'autant que le chômage étant au niveau où nous le connaissons sans que jamais il ne puisse concerner plus de ¾ de la population active – c'est mathématiquement impossible- et sans que jamais nous ne puissions descendre dans toutes les parties du monde plus bas que 20 à 25 % de la population- il y a une voie royale qui s 'ouvre pour que nous devenions nos propres producteurs nos propres patrons que nous employions nos temps libérés – et non notre temps de chômage- à faire l'école à nos enfants et aux enfants des voisins, réparer toutes ces machines dont on se plaint de l'obsolescence, alors que celle ci n'est que dans la volonté de refuser le réparable, inventer des moyens, cultiver son jardin en exigeant que chaque nouveau quartier développe ses « jardins ouvriers », planter des arbres fruitiers au lieu de ces arbres d 'ornement qui ne flattent que l'orgueil des maires, isoler sa maison, l'aménager, écrire, faire passer l'information, animer des débats, etc etc etc....
La liste est infini de ce qui est possible plutôt que de toujours se plaindre qu'il n'y a pas de crèches, pas de bonnes écoles, pas de travail, pas de ceci ou de cela.
Notre vie nous appartient. Notre travail, l'éducation de nos enfants, la vie de la cité !!!