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Billet de blog 8 avril 2013

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Cahuzac : ce que disait Nizan

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C'est la ruée, c 'est l'hallali ! Les chiens ne se retiennent plus et jappent, couinent, aboient, dégueulent leurs biles et se déchaînent . La bête est aux abois, quasi morte déjà. Les cors retentissent dans les futaies. On a sorti  la dague. L'air sent le sang et la mort. Le tragique le Destin . On est loin des combines feutrées mais à l'air libre de l'exécution publique.

Il me revient du fond de ma vieille bibliothèque ce texte de Paul Nizan «  Antoine Bloyé » paru en 1933.

« Ils disaient que les gens riches sont mal élevés car il n'avaient pas les mêmes obligations de politesse qu'eux, ils répandaient sur leur compte des médisances des calomnies qui faisaient du quartier sud-ouest un univers étincelant de luxure, de débauche et de maladies. Ils parlaient de ses adultères, de ses stupéfiants, de ses pourritures, de ses vices et ils croyaient à leurs paroles. Tous les hommes s'exagèrent beaucoup les vices, les soucis, les malheurs de ceux qui sont placés plus haut qu'eux : il leur semble que le mal croisse avec la richesse, le pouvoir : rien n'étonne de la part des «  grands » car on pense qu'ils sont capables de tout dans leur monde démesuré de personnages tragiques et de héros oisifs : C'est l'univers d'Andromaque, d 'Ajax, des Atrides.

Et le destin irrité dirige ses coups contre ces êtres si recrus de plaisirs de fortune et d'orgueil : chaque scandale qui éclate, chaque drame, chaque décès, chaque ruine confirment cette croyance naïve des petits bourgeois  qui se veulent vertueux, laborieux et sages...Ainsi les habitants des rues modestes se défendaient ils contre la jalousie sociale, justifiaient-ils leur peu d 'éclat, leur indignation, leurs étonnements les vengeaient, ils se consolaient de cette manière là de l'échec de leurs rêves de puissance, de vanité, de richesse : ils enseignaient à leurs fils et à leurs filles, afin qu'ils n'eussent pas de visées trop hautes pour leur condition, la sagesse du juste milieu, la modestie des violettes, la philosophie de l'honnête et de la médiocrité dorée. »

Je m'en voudrais de cracher à la gueule de Cahuzac aujourd'hui alors qu'hier j'eusse été heureux de lui serrer le main pour autant qu'il m'ait aidé quelque peu dans mes projets et adouci les charges qui pèsent contre moi . Qu'aurais-je été si j'avais été puissant ? Il est peu douteux que je n'eusse pas été irréprochable. Je ne le suis et ne le fut  que contraint et forcé, comme la plupart de mes semblables qui, peu ou prou, à leur manière, dans le cadre de leur possibilité, eux aussi, fraudent le fisc  à tour de bras.

Un minimum de retenue s'impose, à mon sens, contre un homme qui n'a fait que profiter des avantages de sa secte. Or cette secte est encore au pouvoir et dispose des avantages qui lui sont liés  parce que nous le voulons bien, parce que secrètement peut-être beaucoup espèrent et aspirent à jouir des avantages de la fonction sectaire, parce que, surtout, nous sommes lâches et refusons obstinément de nommer un  chat un chat . Les mensonges de Hollande valent ceux de Cahuzac. J'attends encore la réforme fiscale qu'il avait promis pour plus de Justice disait il ? C' est bien de Justice et d'injustice  dont nous parlons. Cette Justice qui va condamner un modeste jardinier tourangeaux de 44 ans qui, pour sa consommation personnelle, jardinait du cannabis. Cette Justice qui tolère les évasions fiscales ds entreprises, les lobbies, les mensonges autrement plus coûteux que ceux de Cahuzac qui,comme les OGM, les pesticides, les farines animales,les nitrates  attentent à notre santé et à notre environnement.

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