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Billet de blog 8 mai 2010

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la violence scolaire : pour la ré-ouverture des internats.

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Si nous faisons un bilan de ce qu’était l’école primaire et secondaire en France dans les années 45/50 que voyons nous ?

-Des élèves de 12 ans voire plus en CM1, des élèves de 15 ans en 5ème plus ignorants que des ânes.

-Une violence qui n’excluait pas la possession d’arme chez des élèves de 10 ans et qui était généralisée dans un groupe d’âge souvent laissé à lui-même depuis de nombreuses années.

-Une absence d’éducation et de socialisation favorisée par l’exode, l’absence des pères et une gendarmerie plus intéressée par la chasse aux juifs et par les actions de la résistance que par la délinquance juvénile

-Des enseignants non formés, réchappés eux-mêmes, pour beaucoup, d’un histoire bouleversée et complexe

-Des bâtiments à la fonctionnalité déficiente. …

Bref tous les éléments pour que les résultats ne soient pas à la mesure des espérances et des besoins. D’autant que les finances, mobilisées ailleurs, dans la reconstruction immobilière et industrielle, n’étaient pas au rendez vous.

Et pourtant le miracle eut lieu. En 1955 l’école n’était plus le théâtre d’une violence quotidienne. La formation s’effectuait dans un cadre institutionnel, pédagogique, mobilier satisfaisant.

Or il ne fait aucun doute que la clef de la réussite de l’Education Nationale tint pour bonne partie à la mise en place d’internats. Chaque sous-préfecture avait son internat. D’une soixantaine de lits. Les internes venaient soit des villages alentour – ce qui solutionnait les transports scolaires qui coutent aujourd’hui quelques milliards à la collectivité- soit des villes aux éléments mineurs instables.

Dans l’internat un régime strict mais sans rigueur permettait une nourriture saine et régulière. Des heures d’étude pour étudier lire et faire ses devoirs. Des récréations où le groupe était magnifié et l’énergie canalisée. Le tout sous la coupe d’étudiants –les surveillants ( un pour 20 internes)- qui trouvaient là, à mi-temps, de quoi payer leurs études et d’aider, dans les moments « d’études surveillées », les élèves en difficulté.

Quelques 200.000 jeunes ainsi ,entre 48 et 60, trouvèrent face à des familles en deshérence ( père décédé, divorce, séparation, recomposition etc…) face à un société tournée vers les objectifs de reconstruction, face à un pouvoir d’achat où les tickets d’alimentation ne permettaient pas aux plus démunis de se nourrir suffisamment, face aux traumas multiples, face à la circulation des armes, face à une violence que chacun avait alors affronté dans des face-à-faces tragiques et quotidiens, un moyen de se re-socialiser, de se former, d’abandonner les formes délinquantes que tout un chacun avait peu ou prou pratiqué ( vols, agressions en bande) bref de devenir des citoyens.

Je plaide, faisant partie de ces milliers d’enfants qui ainsi échappèrent à la délinquance , pour la ré-ouverture dans chaque sous-préfecture d’un internat qui serait le tampon entre les centres de détention fermée pour mineurs – ou les délinquants se retrouvent entre eux- et le laxisme actuel qui vise aujourd’hui à pénaliser les familles qui sont dans la plupart des cas non démissionnaires mais psychologiquement socialement financièrement démissionnées.

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