Il y a une quinzaine d 'années le siècle finissant nous croyions en avoir fini avec le festival de l'esbrouffe, la sacralisation du mépris et de la morgue ( qui faisait dire au commissaire d'une expo au Palais de Tokyo – Musée d'Art Moderne de la ville de Paris – à un édile parisien s'inquiétant que l'on facturât un kilo de pommes de terre 4000 euros- quand même- mais il est vrai que ces patates là faisaient partie d'une « oeuvre » d'une « installation » d 'un «ensemble » d'une « création » - « qu'il s 'occupe de ses fesses et nous laisse travailler en paix ! Que peut -il comprendre à l'art d 'aujourd'hui «!!!).
Bref, nous croyions , innocents, que la raison allait redevenir raison, l'art, l'art et que nous allions vivre ensemble sur une planète débarrassée de ces faux semblants, de ces étrons enfermés en boites de sardines, de ces détritus empaquetés poubelles mis à pourrir dans ce même Musée des Arts modernes parisiens,( voir mon blog « l'expo ») de ces bouteilles de Kro, vides, posées sur le sol, bref que L’insolence niçoise des années 60-70 qui s'était systématiseé,fonctionnarisée, déclinée comme sésame d’une coterie cléricale qui avait fait régner l’inquisition sur la production hexagonale et s'était transformée en nouveaux chiens de garde d’un domaine, les Arts Plastiques, confisqués, tout cela c était bel et bien fini.comme nous avions fini avec la logorrhée absconse destinée à envelopper le tout, ce papier cadeau glaireux de fausses évidences où la morgue encore une fois le dispute à l'arrogance et la connerie à l'ignorance.
Avec un discours populiste hérité de Malraux, la « langerie » d’hier faisait, de plus en plus, beau linge défraîchi . La dite avant –garde enveloppée dans les châles délicatement parfumés de la reconnaissance officielle prenait en ce début de sièccle, derechef, un coup de vieux, préambule aux coups de torchon. Sa cote ne valait pas tripette aux baromètres du marché international. L’Histoire semblait déjà avoir jugé et il il n’y avait plus qu’un universitaire d’un autre âge pour revendiquer les dépouilles, que personne ne réclamait, d’un art cinétique que d’aucuns, encore sur la brèche, considéraient comme fondamental. Cette dite avant-garde qui écrasait, hier, le monde de son souverain mépris, considérait toute critique comme sacrilège et, comme Buren, proclamait haut et fort que s’attaquer à eux revenait à cracher sur Renoir ( sous-entendu nous sommes les Renoir d’aujourd’hui ), ringardisée, semblait en ce début du XXIème n’avoir droit, réponse du berger à la bergère, qu’à un oubli hargneux.
L'analyse que nous en faisions alors revenait à faire accompagner cette poussée de fièvre de l'invraisemblance par la montée en puissance d'une classe de jeunes turcs sans états d 'âme attachés à une fonction d 'Etat revigorée par l'action conjuguée d 'un Lang bien en place et d 'un Mittérand plus renard que jamais.
« L'élément qui permet de rendre compte de la dérive quasi maffieuse des années Lang est lié à la montée en puissance, à l’intérieur de ce même Ministère, d’un fragment de classe sociale qui, réfugié dans l’Appareil d’Etat –relooké formule un- cherchera son affirmation identitaire et sa reproduction dans le déploiement d’un code, la mise en place d’une religion et d’un discours qui s’articuleront sur la nécessaire reconquête de l’Ouest et d’une prétendue modernité assimilée aux Sciences et techniques pour une part et à un baroquisme blasonnant d’autre part qui privilégieront la forme sur le fond, le signe sur le signifiant, le code sur le sens, la communication sur l’expression. Publicité, communication, marketing, signeront ainsi le « moderne » en Art, ce glissement progressif de la réalité vers son signe et de celui-ci vers lavolonté de pouvoir ».écrivions nous
Ainsi dans une France vieillotte et passablement endormie un Appareil d’Etat, réarmé, allait-il permettre à un fragment dynamique de la petite bourgeoisie intellectuelle de développer un « modernisme » sûr de lui, prétentieux et sans remords, déshumanisé, qui donnera aux « experts » le soin de faire à notre place, pour nous et pour notre plus grand bien, une révolution culturelle que chacun appelle de ses vœux. En ce sens ils constituent effectivement une avant-garde c’est à dire une volonté militante de prendre les autres, tous les autres, pour des cons, de s’ériger en prophètes et en curés, de capitaliser à son unique profit attentions et subsides en récusant un passé parce que passé, et en encensant, fort bigottement un avenir, bon parce qu’avenir.
C'était oublier que l'appareil d'Etat connaissait alors ses dernières incendies que fort d'une organisation prestigieuse ( Drac, Cac, Fiac, Frac etc..)et d'un patrimoine encore plus prestigieux ( Beaubourg, Versailles etc..) il allait devenir le round d'entrainement, le sas d 'apprentissage d'un certain nombre d'animateurs et de chefs d 'orchestre qui, l'abandonnant à sa décrépitude annoncée, endossaient les habits de lumière et se présentaient comme les nouveaux metteurs en scène d'une même tartufferie mais au service cette fois ci d'une internationale de la Raclure et de la Beaufferie, d'un Manifeste de la connerie simple et dure qui allait continuer à nous gonfler les glaouis en continuant de plus belle à nous montrer des ballons rouges en nous persuadant qu'il s 'agissait des enfants de Marx et de Zorro.
Carl’idéologie poujadiste, réactionnaire et l’arrivisme opportuniste des tenants de la langerie dans les Arts Plastiques qui nous ont valu les Clareboudt, Morellet, Raynaud, Buren, Levêque, Vieille, Vilmouth, Journiac..lèvait le voile sur l’incapacité des « autres », dont je suis, à mettre en place un contre-pouvoir qui aurait eu l’immense avantage de parler de vie et d’amour, de couleurs et de formes, de plaisirs et d’émotions face à l’infatuation techniciste et aux aspects glaireux de la prose critique, l’avantage, immense, de mettre un peu de Tchernobyl dans les épinards de la Science, comme elle lève d 'autre part le voile sur la trahison des clercs qui à la recherche d 'un statut et d 'une importance promethéenne sont devenus les montreurs d 'ours de la Finance, sans autre forme de procès ni de mérite, vantant les charmes de l'étron nipppon comme ils le firent de l'étron letton, forts, cette fois là et comme autre fois d'être les porte-cotons du nouveau pouvoir qui capable de briser les états est bien sur capable de nous faire prendre vessie pour lanterne et ma guenon pour danseuse d 'Opera.