« Ce n’est pas Philippe IV qui a fait Velasquez, ce n’est pas la IV e République qui a fait Georges Braque, mais c’est bien la Ve République qui a fait Daniel Buren » Marie Sallantin
De l’expo Buren au Musée des Strasbourg, intitulée « Comme un jeu d’enfant-Travaux in-situ » et qui durera jusqu’au 4 janvier 2015… soit six m
Même regard un peu abattu et semi-souriant de notre infatigable outilleur visuel dans sa petite veste à col mao-kampuchéa démocratique…et visiblement satisfait de lui, pour la centaine de jolis petits monochromes de diverses couleurs que l’on voit en arrière –plan et qu’il a fait réaliser pour orner l’escalier du magnifique Hôtel particulier où il vient d’ oeuvrer in-situ comme d’habitude
Content de lui, quand il lit, dans le dossier de presse de Strasbourg, la même sempiternelle formule consacrée à son sujet : « considéré comme l’un des artistes les plus importants de la scène contemporaine, Daniel Buren est l’auteur d’une oeuvre plastique et théorique considérable »…
Content de lui donc, comme Droopy de ses exploits, d’avoir réussi cette prouesse inouie d’ être « Le plus important plasticien français de renommée internationale » qu’il est devenu, à partird’une proposition plastique et théorique d’une pauvreté intrinséque quasi absolue.
Mais il n’empèche que pour franchir les portes ouvertes et pénétrer dans la béance théorique et plastique de l’œuvre burénienne, il faut avoir des mots – clefs, des mots de passe en quelque sorte, des Césames- ouvre-toi…Et la direction du Musée de Strasbourg a pris soin de nous les fournir dans le dossier de presse joint, en extrayant du colossal sac de chamalots verbeux des « Ecrits » de Buren, pesant ouvrage en deux volumes de 600 pages chacun, les citations qui semblaient les plus lourdes.. Et parmi celles-ci, je vous en ai choisi d’archi-lourdes d’absence de sens , que je vous livre ici …
Alors imaginez ces formules ultra-creuses de Buren, ces boulettes de papier mâché d’une furieuse insignifiance, d’une crétinerie aussi docte qu’abyssale, dites à haute voix avec l’intonation d’un Droopy prophétique énonçant des citations de Lao Tseu.
La couleur
You know what ? : « je pense que la couleur, c’est de la pensée pure ; qu’il est impossible de la transcrire ni en musique, ni en parole, ni en philosophie, ni en rien ; que c’est brut ; que c’est d’une complexité extraordinaire ; que cela relève de l’indicible ; que cela n’exprime rien ; que c’est un pur moment de beauté immatérielle et sensible… » » So, I’m happy ! (Propos recueillis par Jérôme Sans )
L’artiste et le Musée
You know what ? : « Le musée me permet une expérimentation que je dois pousser le plus loin possible, avec beaucoup d’exigence et qui relève en quelque sorte du service public. Cette recherche est fondamentale, tout comme la recherche en mathématiques ou en sciences »… So, I’m happy ! (propos recueillis par Olivier Vadrot)
Beauté
You know what ? : « Je tiens pour acquis et ose affirmer que, si la beauté n’est plus la finalité de l’art depuis longtemps, elle existe plus que jamais et s’exprime dans chacune des meilleures productions de ce siècle … La beauté d’une oeuvre a plus à voir avec son concept qu’avec son « esthétique » ou le résultat formel. » » So, I’m happy ! (Propos recueillis par Anne Baldassari )
Ecrits
You know what ? : « L’artiste n’étant pas obligatoirement un idiot ou un analphabète, pourquoi n’écrirait-il pas aussi ? En ce qui me concerne, il existe quelques raisons à cette activité « littéraire », raisons parmi lesquelles on peut distinguer : la nécessité, l’urgence, la réflexion, la commande et/ou le plaisir. Chacun de mes textes est le résultat de l’une ou plusieurs de ces cinq raisons. » So, I’m happy ! (Propos recueillis par Jérôme Sans )
L‘outil visuel
You know what ? : « Mes bandes colorées n’ont aucune signification en tant que telles. Ces sont simplement des instruments très ductiles pour voir. Elles prennent un sens lorsqu’elles sont utilisées. » So, I’m happy !
Point de vue
You know what ? : « S'intéresser au point de vue revient implicitement à prendre en considération le regardeur, car il ne peut y avoir de point de vue sans personne. Concevoir un objet induit qu'il puisse être vu. Une oeuvre commence à "exister" lorsqu'une autre personne que celle qui la fabrique la regarde. » So, I’m happy ! ( propos recueillis pas Jérôme Sans )
Travail in situ
You know what ? : « Employée pour accompagner mon travail depuis une dizaine d’années, cette locution ne veut pas dire seulement que le travail est situé ou en situation, mais que son apport au lieu est aussi contraignant que ce qu’il implique lui-même pour le lieu dans lequel il se trouve. Le mot travail étant extrêmement douteux, il est néanmoins à comprendre dans un sens actif : « un certain travail est effectué ici », et non dans le sens d’un résultat : « regardez le travail fait ». So, I’m happy !
Travail situé
You know what ? : « Contrairement aux travaux in situ , liés irrémédiablement aux lieux pour lesquels ils ont été conçus, les « travaux situés » peuvent circuler d’un endroit à un autre, à condition de suivre quelques règles fort simples. […] Un « travail situé » ne se revendique pas de l’invraisemblable orgueil de l’objet unique, autonome, que l’on nomme habituellement « oeuvre d’art » So, I’m happy !
Photo-souvenir
You know what ? : « La photo, par rapport à ceux et celles qui ont vu et expérimenté le travail-événement qu’elle illustre, sert d’aide-mémoire, donne la preuve de l’existence formelle passée – ou présente d’ailleurs – de la chose photographiée. » So, I’m happy !
Fragment et fragmentation
You know what ? : « Il n’est pas nécessaire de devoir assimiler tout mon lexique, même si cette connaissance confère relief, profondeur à la perception de chaque pièce. Cette notion de fragment, de fragmentation est essentielle ; elle est peut-être la philosophie de mon travail. » So, I’m happy !
Propos recueillis par Anne Baldassari
Ainsi, avec ces quelques extraits d’un océan de péremptoires platitudes et de pompeuses inepties, vous avez pu mesurer l’insondable vacuité du paradigme burénien… mais ce que j’aimerais vous faire remarquer aussi , c’est la typologie des recueilleurs de ces mots-clefs :
- Anne Baldessari ( image n° 07) qui vient de se faire virer de la direction du Musée Picasso pour cruauté mentale envers le menu personnel de l’établissement…remplacée toutefois dans la foulée par le pro-buréniste notoire Laurent Lebon, calamiteux gestionnaire de Pompidou-Metz… comme si Buren et Picasso avaient à se mélanger par l’intermédiaire de ces deux préposés à tout faire, dont ceci et son contraire. A noter aussi que Dame Baldassari est entrain de mettre en place un énorme pataquès juridique en réclamant la « propriété » de l’accrochage Picasso qu’elle avait prévu. « L’accrochage que l’ai conçu m’appartient en tant qu’œuvre de l’esprit », dit-elle…Une vraie chieuse, vous dis-je !
- Jérôme Sans, flamboyant curator à tout curater lui aussi, de multiples opérations internationnales d’art contemporain... Comparse de Nicolas Bouriaud pour Palais de Tokyo de 2002 à 2006, puis guide spirituel d’un grand maffieux ukrainien collectionneur d’AC, puis maître à penser de 2008 à 2012du milliardaire Guy Ullens pour sa fondation UCCA ramasse-pognon à Pékin… puis Global Cultural Curator de 2006 à 2013 pour Meridien Hotels & Resorts…puis Directeur artistique de l’un des plus grands programme de réaménagement urbain en Europe « Rives de Saône-River Movie » à Lyon, ou il a pu placer ses meilleurs amis du réseau financial artists.
- Olivier Vadrot , l’homme à tout faire, polyvalent, omnivore, pluri-rateliers, multi-casquettes : artiste, professeur, conférencier, performeur, curator, critique d’art, galeriste, etc…
Trois personnages donc, qui ont dû, comme tant d’autres apparatchiks ou sbires interchangeables de l’AC en début de carrière, aller recueillir la logorrhée et cirer les pompes de l’homme –clef du système, pour être mieux adoubés par celui-ci