kakadoundiaye (avatar)

kakadoundiaye

Abonné·e de Mediapart

325 Billets

7 Éditions

Billet de blog 11 août 2014

kakadoundiaye (avatar)

kakadoundiaye

Abonné·e de Mediapart

Chute d'un pied-nickelé.

kakadoundiaye (avatar)

kakadoundiaye

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Nicolas Bourriaud, c’est le fringant curator international que l’on connaissait, initiateur avec son homologue Jérôme Sans (voir plus haut), du fameux Palais de Tokyo notre fierté nationale en matière d’art contemporain de pointe. C’est aussi l’auteur d’un livre qui fait référence dans le milieu de l’AC , intitulé Esthétique relationnelle publié aux éditions Presse du Réel  en 1998. Ouvrage qui avait pour but de théoriser les pratiques contemporaines prenant   pour point de départ théorique et/ou pratique la sphère des rapports humains. Par exemple : Maurizio Cattelan nourrit des rats avec du fromage "Bel paese" et les vend comme multiples. Tirananija organise un dîner chez un collectionneur, et lui laisse le matériel nécessaire à la préparation d'une soupe thaï, Philippe Parreno invite des gens à pratiquer leurs hobbies favoris le jour du premier mai, sur une chaîne de montage d'usine, Vanessa Beekroft habille et coiffe d'une perruque identique une vingtaine de femmes que le visiteurs ne perçoit que de l'embrasure de la porte. Jes Brinch installe sur une place de Copenhague un autobus renversé. Christine Hill se fait engager comme caissière dans un supermarché, et anime dans une galerie un cours hebdomadaire de gymnastique, Pierre Huyghe  convoque des gens pour un casting, expose la photographie d'ouvriers en plein de travail à quelques mètres de leur chantier, etc… Autrement dit : l’art contemporain est envisagé comme lien social certes, mais à l’usage exclusif d’une sorte de caste et comme signe fédérateur et d’appartenance à cette catégorie  …supérieure bien sûr.

Quoi qu’il en soit, l’ « Esthétique relationnelle » n’a pas bien fonctionné à l’ENSBA de Paris, puisque Bourriaud s’est mis à dos la plupart des élèves, des profs de l’établissement et du menu personnel , qui lui reprochent  : « de préférer courir les biennales dans le monde plutôt que d’assumer le fonctionnement quotidien de l’ENSBA….De communiquer difficilement en changeant sans cesse d’avis ( un comble pour un esthéticien du relationnel)…De considérer l’école comme «centre d’art» plutôt que lieu ayant mission fondamentale de formation des artistes…d’utiliser pour l’école un vocabulaire entrepreneurial inféodé aux normes du marché international…d’y avoir organisé un « week-end festif » pour 35 galeries choisies internationalistes et d’avoir ainsi transformé l’établissement public en marché pour intérêts privés…d’avoir mis à disposition les locaux pour la promotion de la marque de fringues Raph Lauren… d’avoir vanté les mérites de la cuisine moléculaire toxique avec l’exposition «  Cookbook », etc, etc.

Enfin bref !... tout ceci semble montrer que cette génération de « pieds nickelés » de l’AC, curatorisés et fonctionnarisés à tout faire,  y compris diriger des  écoles d’art, n’est plus crédible et est en bout de course…et que ça commence à craquer de partout : voir ce qui s’est passé en Avignon, ce qui se passe aussi à Bordeaux, etc…

Grande débandade, comme je vous le disais plus haut : Nous entrons peut-être dans le  nouveau paradigme d’un art  enfin « post-contemporain »…

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.