De plus en plus un sentiment diffus, des bouffées de clarté qui vous montent à l'esprit comme raies de lumière dans le puits de ténèbres où nous nous débattons. De plus en plus - cela a-t-il un sens? - ce sentiment, cette impression, qu'il y a entre les politiques et nous non seulement et non pas un vide, un trou, où se glissent et glisseraient toutes les incompréhrensions et mystifications multiples mais bien au contraire un corps duement et injustement constitué, un corps social aux formes imprécises greffé sur le corps de la République comme mollusques au rocher.
Regardons le développement du nucléaire en France. Quelle place y occupent les politiques, les élus, les citoyens et leur parole? Aucune. la décision du développement du nucléaire, son contrôle, sa forme, échappèrent complètement aux élus comme aux citoyens.
Prenons la médecine et sa recherche où il est demandé aux médecins de justifier de l'application d'un protocole plutôt que des résultats. Et qui décide de ce protocole? Une assemblée de médecins? des politiques, entre autre le Ministère? Non.
Prenons l'Education Nationale où de la même manière il est demandé aux enseignants de respecter des protocoles éducatifs, des programmes et des façons de les traiter conduisant à des échecs peu pris en considération, les enseignants étant jaugés, jugés, payés, promus en fonction de leur allégeance et respect aux protocoles nés en dehors d 'eux comme il l'est en dehors des politiques du Ministère et des Directeurs de Cabinet.
Prenons les Affaires Etrangères. Comment nait et se développe la décision d'une intervention militaire, ce qui n'est pas n'importe quoi et modèle directement l'image de la France et ses finances? L'intervention en Lybie fut décidée en dehors du Parlement.Celle en Cote d 'Ivoire également. Sur la foi des ambassadeurs et autres services de renseignements? Nenni, ils ne furent pas asssociés.
Prenons les Arts Plastiques où des ballons rouges se vendent quelques millions de dollars et s 'exposent à grande pompe à Versailles dans les galeries du Roi-soleil, où un "artiste" défèquent dans des boites à sardines où l'Etat à grand frais expose quelques bouteilles de Kro , vides, des papiers gras ramassés au stade de France, exporte des skis pied-gauches dans les grands musées du monde et paie des fortune l'assurance d'un marteau, un simple marteau de Mr Bricolage, pour la vitrine d'une Centre culturel à Dar es Salam et par l'Intermédiaire de ses FRAC et autres CAC et DRAC n'en finit pas de promouvoir contre l'avis des peintres, des collectionneurs, des galeristes, des enseignants, des critiques bref du monde de l'Art des événements où le grotesque le dispute au ridicule.
Quant à l'économie n'a-t-on pas compris en 2008 que les propres grands patrons des Grandes Banque ne comprenaient rien aux mécanismes et outils qu'ils dirigeaient, qu'un obscur sous-fiffre, Kerviel, put à lui seul manoeuvrer des sommes phraramineuses mettant en cause la vie même de l'entreprise,que les politiques sont également perdus dans l'incroyable raffinement des outils spéculatifs fonctionnant à la nanoseconde et en une nano seconde faisant et défaisant les économies, les entreprises, les recherches et les sinvestissements?
Qui dirige le monde de la Phynance quand ce sont des machines qui décident d'acheter ou de vendre les actions de bourse? Qui dirige le monde quand non seulement les écarts se creusent comme jamais entre riches et pauvres mais surtout que chacun se sent jouet, joué, manipulé, et qu'il crie dans le desert d'un monde autiste sans rien trouver face à soi que quelques marionnettes, les politiques et les élus, qui croient peut-être encore en leur pouvoir mais ne sont que des leurres?
Qui dirige le monde quand chacun sent bien que l'ensemble des élus, réunis en Parlements, en Congrès, semblent à la poursuite d'un smilblick dont on ne connait ni la forme ni le contenu, rien en somme sinon qu'il est poursuivi sous des appelations diverses mais qui tournent toutes autour de cette idée que la fête est finie quand beaucoup juge qu'elle n'a pas encore commencé et surtout quand chacun comprend que, sous les airs conquérants qu'ils se donnent, ils n'ont rien compris et ne maîtrisent plus rien. Le marché disent-ils, le Marché dicte sa loi et nous devons obéir. Mais qu'est le marché? Qui dirige le Marché? D'aucuns pensent que le Marché c'est l'appellation facile désignant l'ensemble des productions, distributions et vente de l'ensemble des marchandises et services mais chacun sait que ce n'est pas cela et qu'il faut faire des sacrifices pour lutter contre une concurrence chinoise, indienne c'est à dire devenir chinois et indiens, nous contenter de huttes insalubres, s'incliner devant un apparatchik, ne jamais se syndiquer, vouer un vrai culte au Président, travailler 48 h par semaine sans vacances, obéir et toujours obéir pour le bien de la Nation , et cela au nom de la Concurrence ?Le progrés n 'est pas droit vers le futur mais marche arrière toute. Mais qui dirige les marchés? Qui dirige et veut cette soumission aux ordres ? Quelques traders aussi inconnus, anonymes que tout-puissants qui ne font qu'obéir aux ordre d'une quelconque machine informatique ordonnant de telles marches arrière?
Les Politiques? certes pas! leur pouvoir est nul. Les Banques? mais comment? La Phynance mais où est-elle?
L'ensemble d'une caste, chacun dans sa sphère, persuadé que l'avenir ne peut appartenir à tout le monde et qu'il est trop complexe pour être dirigé ou commandé par des ignares, des pantins, des guignols, des élus? Tous ceux qui commencent leur discours par " La Démocratie, malheureusement..." ?
Qu'est le Marché quand la moitié du cash flow mondial s'active dans les paradis fiscaux et que ce cash flow peut d'un claquement de doigt mettre n'importe quel Etat sur le carreau ? Que sont ces paradis fiscaux qu'un sommet mondial -G20-a sommer de se mettre en règle et qui, face à cet injonction, n'ont pas bougé d'un iota et beaucoup rigolé, les pouces sous les bretelles? Quel effet cela vous fait-il de savoir qu'il n'y a personne derrrière l'ordinateur qui soudain décide sur la foi de ses logiciels d'acheter pour quelques milliards de X qui ruineront quelques centaines de milliers de particuliers et en acculeront d 'autres au suicide, à la faillite, au desespoir et que les milliards ainsi engrangés ne serviront à rien sinon à grossir un Fonds - le Fond de la bouteille- qui servira à acheter demain non pas un mais deux milliards etc..et sans que les politiques, nos élus, nous les citoyens, les directeurs de sociétés, les techniciens, les travailleurs n'y pouvions rien????? Quel effet cela vous fait-il de savoir qu'il n'y a personne dans l'avion et que partant il n'y a plus d 'ennemi-cet ennemi de classe- car il n'y a plus de classe duement repérée, répertoriée.. Il n'y a plus rien sinon cette lèpre et notre insuffisance.
Fut un temps où face à la modernité en action on inventait des néologismes. Il y eut le nouveau roman car le roman de l'époque ne correspondait plus aux critères qui définissaient le roman ( l'histoire entre autre, la psychologie des personnages, leur action..). Il y eut les nouveaux bourgeois tant les valeurs de la bourgeoisie et son aspect -costume cravatte et messe dominicale- correspondaient peu aux nouveaux us et coutumes des classes entreprenariales et rentières. Il y eut les nouveaux philosophes qu'après usage les plus avisés appelèrent les filousophes,qui ne philosophaient plus . Les nouveaux peintres, qui ne peignaient plus. less enseignants qui n'enseignaient plus. Les nouveaux économistes ceux dont les notes font vaciller le monde mais qui furent, il y a deux ans, non seeulement incapables de prévoir les "subprimes" américaines, mais les classsèrent dans lesproduits sains. Ils passent leur temps à inventer des thermomètres qui donnent le sens du vent mais jamais la température..Bref à chaque fois il s'agissait de désigner un monde et derrière lui quelques aigrefins qui prétendaient lui tailler des croupières dans leur seul intérêt.Mais qui leur permet d 'agir? Quelle puissance, quel "Maître", quelle organisation, quelle machine, ou Dieu, qui met sous sa coupe, politiques, chefs d 'Etat, citoyens, organisations, penseurs, pour que nous aboutissions à ce monde qui effectivement marche sur la tête, reçoit et invite,à Versailles, des bimboleteries et souvenirs de Palavas les flots, fait de BHL, un penseur et un politologue, veut nous convaincre que sans profs l'école se porterait mieux, que seul le nuclaire nous apportera la santé et nous permettra de nous éclairer, qu'en tuant les talibans au fond de leurs vallées inaccessibles on sauve le monde et libère les femmes, qu'en permettant à la richesse de s'étendre on empêche la pauvreté de progresser, qu'en empêchant la mendicité on lutte contre la faim dans le monde ..on peut ainsi multiplier les exemples d'un contre-sens complet, d'une absurdité conquérante dont on est en droit de se demander comment et pourquoi elle mène à ce point le monde et nous conduit droit dans le mur sans que personne en soit véritablement responsable.