L'intervention, néo-colonialisme dans le droit fil de la françafrique ou défense des valeurs universelles conjuguées à une défense de ses intérêts dans la Région ?, le triomphe des armes et le recul de l'ennemi, mais est ce un repli tactique et l'annonce d'un passage à une guerre de représailles ( attentats etc.. tant au Mali qu'en France )? événements et réactions ont occupés à Médiapart mais aussi dans les médias les Unes . Chacun y a été de son analyse, on a ressorti des placards de vieux « spécialistes « et autres experts qui tous n'ont rien dit d'autre et de différent que ce que le voisin disait . Puis brutalement la presse s'est tue après s'être alarmée que nous avions affaire à une guerre sans image bref qu'elle n'avait pas de sang à mettre en Une et que c était bien dommage.
Pourtant non seulement la guerre continue avec des échanges de tirs à l'intérieur même d'une ville reconquise, Gao, qui firent plusieurs morts dont trois civils mais les « choses » semblent se compliquer.
D'abord parce que l'armée malienne s'est livrée à des exactions de caractère raciste sur des populations touaregs avec exécutions sommaires, viols et pillages. Qu'on le veuille ou non l'armée française, au sein de laquelle l'armée malienne opère, a sa part de responsabilités.
Ensuite parce que cette même armée malienne a profité des combats du Nord pour se livrer à des manœuvres de basse vengeance sur les bérets rouges. En pleine guerre de reconquête l'armée malienne, ou du moins sa partie sanogoienne, a pris les armes contre des militaires maliens. Ce qui est une première qui mériterait dans toutes les armées du monde le conseil de guerre. Mais le même Sanogo responsable de mille et une avanies, d'emprisonnements extrajudiciaires, de pillages, de vols, de viols, de coup d 'état et de combats contre des éléments de l'armée, se voit confirmer par le Président par intérim dans ses fonctions de réorganisateur de l'armée alors même que des analyses de plus en plus précises tendent à démontrer que Sanogo était en liaison permanente avec les djihadistes et qu'il avait organisé la manifestations ayant abouti à l'hospitalisation de Traoré !!!!!
Il y a là une forfaiture que la France ne peut ni ne doit accepter car s'il est vrai qu'elle n'a pas à se mêler des affaires internes du Mali la présence de Sanogo, son blanchiment judiciaire, sa ré-intégration dans la politique malienne à un poste important va compliquer de façon rédhibitoire la tâche de l'armée française. Car n'oublions pas que le MNLA qui au Nord s 'est déclaré vouloir travailler contre les djihadistes au coté de l'armée française, refuse toujours que l’armée malienne pénètre sur le territoire de l'Azawad dont elle ne revendique plus l'indépendance. Pour des raisons que l'on connaît depuis long temps et qui tiennent au fait qu'il redoute qu'il se passe dans le Nord c e qui se passe ailleurs à Tombouctou et Gao c est à dire des représailles à teneur raciste , parce que cette même armée malienne quand elle était dans le Nord était surtout connue pour ses pillages et ses vols et pour protéger et guider les narco-trafiquants.
Or Paris défend le MNLA dont il pense avoir besoin pour combattre les djihadistes et récupérer éventuellement ses otages, dont il apprécie la laïcité toujours affirmée, dont il reconnaît les griefs et comprend la révolte.
Ce qui n est pas le cas ni du Président par intérim ni surtout celui de Sanogo.
Un bras de fer est donc engagé entre Bamako et Paris quant à l'attitude à avoir vis à vis du MNLA et du MIA – dissidence d'ansar Dine-. Bamoko exigeant que les rebelles soient désarmés et ceux ci ne voulant le faire que contre l'acceptation d'un certain nombre de revendications reprenant les accords de 2009 qui n'avaient jamais été respectés par le pouvoir de l'ex Président ATT. Bamako demandant qu'ils soient jugés pour avoir pris les armes et avoir déclaré l'indépendance, le MNLA s 'y refusant.
Il y aurait eu éventuellement grains à moudre si on avait considéré les ex rebelles du MNLA comme des rebelles justifiant un procès pour rébellion, homicides et exigeant leur désarmement si dans le même temps on avait considéré les rebelles putschistes comme rebelles justifiant un procès pour coup d 'état, homicides, etc.. Tel n'est pas la voie choisie par le Président par intérim mettant ainsi la France dans une situation délicate.
On avait pu penser, j'avais pensé, que en légitimant le Président par intérim, Paris allait pouvoir lui dicter une conduite plus conforme aux intérêts du Mali, car il a été lui-même comme Président de la Chambre pendant plusieurs années au courant de ce qui se passait réellement dans le pays .
Mais il semble que les vieux réflexes sont encore intacts. Moi et ma caste d 'abord.
Cela augure fort mal de la suite et de la préparation des élections pour fin juillet. Or en 5 mois il y a à peine le temps de créer un Centre Électoral National Indépendant ( CENI) et de lui donner les moyens d'établir un fichier électoral fiable étant su que l'argent que l'Europe avait déboursé par ce faire -pour des élections qui devaient avoir lieu en Avril -s'est volatilisé
PS du 20 fèbrier : selon l'agence AFP de ce jour :
Alors qu'elle enquête sur des crimes commis par les jihadistes dans le Nord-Mali, la Cour pénale internationale (CPI) pourrait aussi s'intéresser aux événement survenus pendant et après le putsch du 22 mars 2012. Un accord de coopération entre les autorités maliennes et la Cour pénale internationale (CPI) ayant été signé le 13 février, plusieurs enquêtes ont aussitôt été diligentées dans le nord du Mali (crimes d'Aguelhok, destruction des mausolées de Tombouctou, etc.).
Mais la Cour se réserve parallèlement le droit d'entreprendre des investigations sur certains événements survenus pendant et après le putsch du 22 mars 2012, notamment les combats meurtriers (le 30 avril) entre Bérets verts du capitaine Sanogo et Bérets rouges, ainsi que les arrestations arbitraires et les tortures qui se sont ensuivies.
Lors du dernier sommet de l'Union africaine à Addis-Abeba, le président Dioncounda Traoré a discrètement rencontré la procureure Fatou Bensouda. « Nous répondrons favorablement à toutes les demandes de mandat d'arrêt que la CPI pourrait nous transmettre », commente l'un de ses conseillers.
AFP, 19/02/2013 20h00