A défaut de mouiller leur chemise des sueurs de leur travail il semblerait que la France et l'Europe d 'aujourd'hui la mouillent de leurs larmes.
Que n'entendons nous pas sur ces méchants capitaines d'industrie du textile qui mèneraient en esclavage les travailleurs du Blangadesh !!
Comme si il n'était pas dans la nature du capitalisme industriel de payer le travail le moins cher possible, comme si tout d 'un coup nous découvrions, avec un effarement feint ,les ateliers chinois, bangladeshis, indonésiens et africains !!!!!Bref comme si nous ne savions pas ce que nous savions parfaitement. Il a suffi d'un effondrement pour nous mettre sous les yeux ce que nous poussions énergiquement sous le tapis, à savoir que le capitalisme est l'exploitation de l'homme par l'homme et qu'il ne connaît pas de limites.
Pas de limites hors celles imposées par la force de la loi .
Par une force qui soit celle d 'un État donc un État fort
Et une loi qui soit une loi où se transcrivent les avancées des luttes sociales. Donc la présence active et reconnue de syndicats.
Nous pouvons et devons donc en déduire et conclure que tout pays où il n'y a pas d 'État fort capable de faire respecter une législation issue des conflits d 'intérêts où les syndicats soient reconnus et aidés est sans nul doute et de toute évidence un pays où il est possible de transformer en esclave les travailleurs .
Que l'on en veuille aux firmes qui sont les donneuses d'ordre, qu'elles soient montrées du doigt relève là ainsi de l'hypocrisie la plus totale et absurde.
Un donneur d 'ordres n'a pas à vérifier les conditions de leur réalisation . Je ne vais pas regarder dans les cuisines ou les ateliers le comment se fabrique ce que j'ai commandé. Je ne vais pas quand je commande un meuble visiter les ateliers du menuisier pour voir si les machines, l'électricité, les salaires etc sont conformes... Certes, je peux subodorer que si son prix est de beaucoup inférieur aux prix pratiqués par les autres qu'il doit quelque part, travailler au noir, où voler EDF . Mais ce n'est pas de mon ressort mais celui de l’État. Quand j'achète une chemise je ne vais pas regarder où et comment et par qui elle est fabriquée, je l'achète en fonction de sa qualité, de son prix et de l'attrait qu’elle a pour moi. Point.
L'accusé ne peut donc être que l’État du Bangladesh. Il est le seul coupable de ne pas avoir une législation et des inspections du travail qui interdiraient aux industriels de répondre aux commandes dans les conditions qui risquent d'être dramatiques.
La seule façon de l'obliger à respecter un certain nombre de recommandations issues du Bureau International du Travail, issues des Directives pour l'Environnement, est de taxer fortement -200% voire plus- tous les produits en provenance de cet état, le mettant ainsi en demeure de respecter ces directives et redonnant aux syndicats locaux un pouvoir – ils travailleraient eux aussi pour l'exportation et non pas contre- qu'ils n'avaient pas.
Tout le reste n'est que pleurnicheries