J’ai perdu
mes certitudes en tombant de l’arbre à pain
mon fume-cigarette dans un confessionnal
Mon procès aussi
J’ai perdu tout espoir
Mon innocence à fracturer les troncs d’église
Tout perdu
Mes cheveux et ma peau incarnat
Où se mouillaient les yeux des filles
J’ai perdu le boire et le manger et même la mémoire
Dans un bordel brésilien du coté de Bahia
J’ai mis mes mots à mort pour gagner vie
Misé mes mots à la roulette de l’amour
J’ai perdu, perdu
perdu la face et l'ivoire de mes dents
Sauf cette liberté caillou sur lequel je tombe
Perdu le la de mes chansons
le do de ma clarinette
Le mi de mes amours
Le ré de mes rires
Le sol de ma patrie
Un soir de Novembre à Budapest
Ne me dîtes pas que je suis distrait, naïf, étranger
J’ai perdu son amour et ma carte d’identité
En courant comme un fou rue du Sergent Bobillot
Après le casse de la Société Générale.
Perdu un œil dans une bagarre à Belem do Para
Au jeu mes richesses
Mes devenirs dans la cachaça
J’ai perdu son sourire et le son de sa voix
L’honneur, l’esprit, et même son souvenir, Krisztina ,Krisztina
J’ai perdu pied dans l’océan de la vie
Et le chant de l’alouette
Gentille alouette
Et mes ailes et mes ailes et le bec et le bec
Alouette alouette