La réunion à Bamako le 14 aout des chefs d'Etat-major de la CEDEAO ( Communauté Economique des Etats d'Afrique de l'Ouest) vient de s' achever, sur un échec fracassant et lourd de conséquences.
Alors que le retour du Président Traoré , après son séjour à Paris suite à l'agression dont il avait été victime en Mai , l'affirmation de Diarra comme Premier Ministre, semblaient marquer un retour à une « normalité » institutionnelle, sous les auspices et l'aide de la Communauté internationale, la main tendu vient brusquement et brutalement d 'etre repoussée.
« La sécurisation des institutions sera l'oeuvre des forces maliennes et seulement des forces maliennes » déclarait en substance le Colonel Dembélé, Chef d'Etat – major malien, ajoutant que le retour du Mali dans ses frontières sera également l'oeuvre des maliens.
Quand on connait la situation institutionnelle du Mali où, il y a moins de trois mois, le Chef de l'Etat était agressé dans les locaux de la Présidence , où la Justice est muette face aux agressions et arrestations extra-judiciaires auxquelles se livre la bande du Capitaine putschiste Sanogo, où le principe d'une transition était contesté par ce Capitaine fantasque qui était en lutte ouverte contre le Premier Ministre,
quand on connait la déliquescence de l'armée malienne minée par des luttes intestines entre les bérets rouges légalistes et les bérets verts putschistes et surtout par ses défaites dans le Nord face au MNLA et aux bandes rebelles de l'AQMI et d'Ansar Dine,
quand on sait que les réfugiés par milliers se réfugient en Mauritanie et au Niger, que la famine menace et que les groupes rebelles s'installent et se renforcent depuis six mois,
on est en droit de s 'interroger sur ce sursaut irréaliste, surréaliste, d'orgueil national comme si le Mali existait autre part que dans les cœurs comme si son armée existait, comme si il pouvait se passer des aides extérieures sanitaires, humanitaires, alimentaires, techniques, militaires …..
A moins de penser que sous cet échec ne se glissent les rotomontades de Sanogo et que le Président de transition et son Premier Ministre ne sont que les tristes marionettes des pieds nickelés qui depuis la base militaire de Kali dictent ordres et fantasmes.
Il est clair, pour tout le monde, que jamais l'armée malienne ne pourra venir à bout des forces djihadistes, ni l'égratigner. Elle n'en a ni les hommes ni le matériel ni les moyens.
Il est clair que le Mali, sans gouvernement ni légitimité affichée ne peut économiquement faire face aux défis, à la famine, à la dislocation sociale.
Il est clair qu'en refusant, par simple stupidité, la main tendue de la CEDEAO le Mali ne coure à sa perte