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Billet de blog 18 juin 2009

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Le lait, la crise et quelques questions

La dérégulation peut, et a sans doute joué sur la crise. Et la volonté de libéraliser à tout crin en croyant que cela allait bénéficier à la fois aux producteurs les mieux pourvus (en terre comme en technique) et aux consommateurs (par la baisse des prix) également, mais il y a pourtant, quelque part, quelque chose de faux et d'inexplicable.

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La dérégulation peut, et a sans doute joué sur la crise. Et la volonté de libéraliser à tout crin en croyant que cela allait bénéficier à la fois aux producteurs les mieux pourvus (en terre comme en technique) et aux consommateurs (par la baisse des prix) également, mais il y a pourtant, quelque part, quelque chose de faux et d'inexplicable.

Depuis douze ans, la production mondiale de lait n'a cessé d'augmenter (plus de 20 %). Or chez les principaux producteurs, l'Union européenne, l'Inde la Chine, l'Océanie, le Brésil l'Argentine, et les États-Unis durant ces huit derniers mois, production et exportations ont largement baissées.Les analystes pensent que la sécheresse en Australie (qui entraîne une baisse des exportations de la Nouvelle-Zélande),la taxe à l'exportation de 2000 $ US par tonne décidée par l'Argentine, la suspension des exportations indiennes et chinoise ( apres la crise de la maline) pour satisfaire leur marché interne, et enfin la diminution des subventions à la production et à l'exportation du lait des pays européens ont considérablement joué sur l'offre disponible sur le marché mondial des produits laitiers ( essentiellement poudre et beurre) L'offre, la mise sur le marché, des principaux produits laitiers échangés a ainsi fortement diminué, alors que la demande mondiale, elle, a augmenté de 5 %. Résultat : sur le marché international, la tonne de poudre de lait écrémé européenne se vendait 2 615 dollars en 2007, mais 4 890 dollars début juin 2008.


Depuis le mouvement s 'est maintenu et l'ouverture libérale , la mise sur le marché de plus en plus libre des produits laitiers, n'a de l avis des experts pas atteint la demande, même si celle-ci est en voie de lègère regression ( soit une progression moindre ). Alors que se passe-t-il? Dans une économie libérale plus la demande domine l 'offre plus les prix montent. C'est ce à quoi nous assistions. Or on nous dit que les prix baissent . Les coopératives achètent au cul de la vache 30% moins cher. Pourquoi? puisque la partie qu'elles mettront sur le marché mondial -moins d'un quart- trouvera preneur à des prix plus éléves qu'hier puisque l'offre est moindre que la demande et que la partie interne , non touchée par le marché interational, lui sera égale a elle-même...Que se passe - t-il et pour qui nous prend-on?
Par ailleurs point n 'est besoin d'ête malin pour savoir que l'élevage est comme un pétrolier. Ca se manoeuvre avec beaucoup d'anticipation, ca ne freine ni s 'accelère en un tour de main contrairement à la production industrielle et sa fameuse flexibilité où, en cas de baisse de la demande, il est toujours possible de licencier, de mettre au chomage technique, d 'envoyer en vacances ou en formation. Les vaches ca prend pas de vacances ...et la flexibilité ne peut jouer que sur les stocks . Aussi je ne comprends pas mais pas du tout pourquoi et comment les syndicats d 'éleveurs n exigent pas 1°des contrats de trois ans- à prix constants- qui permettent ,comme un pétrolier, de modifier sa course ou d'atterrir en douceur, 2°n'ont pas des experts qui leur permettent d'éclairer l 'avenir, 3° n'ont pas une gestion plus intelligente des stocks?
Je rappelle que Bruxelles tout en libéralisant avec la bénédiction du socialiste Lamy a egalement sous l impulsion de Bové et de la Confédération paysanne permit que les aides soient plus tournées vers le pré que sur les céréales.
Enfin j aimerai savoir quelle est la part et la responsabilité des grandes surfaces dans le prix d achat.Je dis bien prix d'chat car en ce qui concerne le prix de vente il faut convenir que, les transports du lait de la ferme à la coopérative, sa pasteurisation, les transformations plus le conditionnement et le transport à nouveau vers les points de vente absorbent une grande partie des dépenses. La matière première des yaourts -le lait-c'est 10% du prix des yaourts. 20% pour le lait.
J'ajoute in fine que les revenus des éleveurs - un des métiers les plus durs qui soit, les plus prenants, les plus passionnants et qui n a rien à voir avec les paysans - céréaliers- sont déconnectés des productions et qu'au prix du lait s 'ajoutent tout un tas de subventions complexes liés à la terre et au nombre de tête etc...bref un casse tête..IL semblerait que le secteur dustribution-grande surface- qui fait encore une fois les frais de la crise .ne soit pas le responsable de la montée des prix. il répercute les prix i ndustriels avec un moins de 2% de marge et environ 20/23 % de frais fixes. Mais par ailleurs on connait moins bien beaucoup moins bien les comptes des coopératives industrielles. Un entreprise suisse Emmi vient sur l'année 2008 de realiser de fort substanciels bénéfices . En Janvier 2009, le groupe acquiert la société fromagère américaine Roth Käse, basée dans l e Wisconsin qui réalise un chiffre d'affaire de 99 millions de francs suisses. Qu'en est-il des entreprises industrfielles françaises? Il semble règner une opacité qui expliquerait peut-être pas mal des errements et des drames où sont plongés les éleveurs??

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