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Billet de blog 19 septembre 2011

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Démocratie3- la démocratie participative et le "débat public"

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Dans deux billets de blog j'ai déja abordé la question de la démocratie.
Le premier :

http://blogs.mediapart.fr/blog/kakadoundiaye/310111/democratie-vous-avez-dit-democratie

essaie de décrire ce qu'est devenue la démocratie représentative, celle que nous vivons et connaissons, sous les feux de la manipulation -de la communication- de la fausse liberté de la presse, de l'élargissement du fossé entre les puissants et les pauvres, d'un système électoral injuste, sous le feu également de la complexité sans cesse grandissante des champs techniques de la finance et d'une dérive intellectualiste qui veut et pense que seuls les compétents ont droit à la parole ( en accord bien sur avec les puissants comme le rang jadis s 'allia au sang)

Dans le second :

.http://blogs.mediapart.fr/blog/kakadoundiaye/030211/democratie-2.

il s 'agissait plutôt d 'analyser et de lister les moyens de s 'en sortir.

Dans le cadre d 'un dépassement des pratiques démocratiques actuelles il est évident que la démocratie participative occupe une place à part.

Revendiquée par Ségolène Royale il y a quelques années lors de sa campagne électorale pour les présidentielles de 2007, elle entend redonner le pouvoir au peuple en associant les citoyens à l'élaboration des décisions politiques, favorisant la transparence de l'action publique, améliorant la qualité des débats politiques et évaluant, sans complaisance, la qualité des services publics : Elle s'appuie, comme l'exprimait le philosophe pragmatiste Dewey, sur une « citoyenneté active et informée » et sur la « formation d'un public actif, capable de déployer une capacité d'enquête et de rechercher lui-même une solution adaptée à ses problèmes »

Elle a été depuis quelques decennies mise souvent en avant et expérimentée. L'exemple le plus fameux réside dans l'établissement a Porto Alegre au Brésil d 'un budget municipal participatif qui établit les règles nécessaires à la prise de parole et à l'élaboration de ce budget.

Car cette démocratie participative est d 'abord effectivement celle d'une régulation du débat et des échanges.
Elle s 'incarne dans les "débats publics" qui fixent le cadre strict à l'intérieur duquel le débat doit s 'installer.Débat où l'impératif délibératif se fonde sur une logique simple : meilleure est la qualité du débat, plus légitimes et efficaces sont les décisions qui en découlent. Il s 'agit d'une méthodologie. Il s 'agit de décisions.Il s 'agit d'une circulation de l'information et de son égale répartition. Il s 'agit d' un conscensus.

Fée démocratique elle est cependant fortement critiquée non seulement par les tenants conservateurs d'un chacun à sa place où seuls les détenteurs de capital ont droit à la parole et à la décision ( capital financier et/ou capital symbolique) mais par ses plus proches sectataires.

Pour Michael Koebel qui la connait bien pour en avoir recherché et analysé les effets partout où elle se manifeste elle n'est souvent que le prétexte au renforcement de l'exécutif local dans la mesure où le débat, pour structuré qu'il soit, n'ouvre pas sur la décision et révèle, au contraire, fort bien ,les points de rupture et/ou de difficultés c 'est à dire qu'il ne sert, in fine qu'à définir les grandes lignes d 'une stratégie de communication destinée à contourner absorber et dissoudre ces points révèlés pour faire mieux plus profondement triompher les thèses qui étaient soumises à débat.

Il insiste également sur le fait que ces débats monopolisent l'espace public et laissent de coté thèmes et problématiques non choisis par les décideurs.Mais surtout que ces "débats publics " et autre voies citoyennes ne sont souvent que participatives c est a dire n'ouvrent pas forcément les portes à la décision.Que celle-ci reste l'apanage exclusif de l'exécutif qui, mieux informé, cherchera à diluer les difficultés et à masquer le propositions les plus contraires à ses intérêts. Car le Pouvoir n'est pas avide de biens communs- donc de connaissances- mais avide seulement de faire triompher l'intérêt de ceux qu'il défend.

Ainsi lors du Grenelle de l'Environnement -et alors que les règles de la discussion nétaient pas aussi contraignantes que celles du "débat public"- les conclusions de consensus furent tout simplement ...oubliées...pour plus de 60% d 'entre d 'elles alors que d'autres thèmes - l'EPR et le nuclèaire par exemple- dans le cadre du débat ne furent pas abordés.

La démocratie participative, tout en empruntant à l'imaginaire de la démocratie directe, demeure profondement enchristée dans le système représentatif . Elle risque fort de n'être que le cache sexe des sodomies que celui-ci pratique allègrement

Cela devient vite dit Koebel le " miroir de la tyranie " alors que nous croyions avoir affaire à la fée démocratique!!! quelle desillusion!!

Mais comment reconnaitre du pouvoir a celui qui n'a pas plus de raison de gouverner que d 'être gouverné ?

La démocratie participative telle qu'elle est, sous sa forme habituelle générale largement indéfinie, devra donc, pour continuer à devenir un axe d 'adhésion des démocrates se regénérer aux sources mêmes de la vox populi et se re-inventer.

Elle devra par exemple, pour s 'organiser, le faire à partir de thèmes choisis par des associations populaires. Ses décisions de la même façon devront dans la mesure du possible avoir force de lois sinon le "débat public" risque fort de redevenir un débat participatif comme un autre c 'est à dire à classer sous le bandeau de " paroles, paroles...." ou de " cause toujours".

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