Alors qu'il y a un mois le pays en pleine décomposition était à feu et à sang, que des milices civiles armées de coupe-coupes, d'arc et de flèches et de quelques fusils de récupération entendaient se défendre des groupes sékéla, supposés être la nouvelle armée nationale, mais qui se conduisaient comme des pillards, s'entretuaient et ne tenaient plus leur ordre que d 'eux-mêmes, que Bozizé , l'ancien président et les quelques forces dont il disposait encore, entendaient profiter du chaos pour essayer de regagner audience et reprendre le pouvoir que Djotodia lui avait volé, que du Tchad et du Soudan voisins des bandes armées profitant de la carence du pouvoir envahissaient le pays, et que le Président et son premier Ministre semblaient complètement dépassés par les événements tant sur le plan militaire, personne n'obéissant à personne que politique sans même arriver à s 'entendre entre eux, la tension, devenue grave et incluant le retour forcé dans leur pays de tchadiens accusés de tous les maux, grâce à l'armée française en grande partie, a considérablement baissé, les morts ne se comptent plus qu'à l'unité chaque jour, et une solution politique miraculeuse est apparue à la laquelle personne ne croyait vraiment.
Réunie à N’Djamena une réunion des chefs d 'États de la région , sous la houlette d'Idriss Deby, le Président tchadien, remonté et virulent, décidait de convoquer à N’Djamena les 135 membres du parlement de transition – CNT- afin de les écouter et décidait, dans la foulée, de démissionner et Djotodia, Président, et son premier Ministre, Tangiaye et de donner quinze jours au Conseil de Transition, sous la Présidence de Alexandre Ferdinand Nguendet , pour élire un nouveau Président de la République.
Réunis à partir du 14 Janvier, les 135 membres du CNT décidaient de critères, lançaient un appel a candidature, examinaient et recevaient les candidats, choisissaient- sélectionnaient huit prétendants, et finalement après une procédure scrupuleuse et efficace, élisaient, ce 20 janvier, une Présidente, au second tour une présidente de la transition Madame Catherine Samba-Panza, Maire de Bangui et haute figure de la politique centrafricaine.
Ce sauvetage politique paraît miraculeux alors qu'en même temps les forces de la Paix augmentent en nombre, que les premières aides conséquentes affluent à Bangui en provenance tant des USA que de l'Europe, que Bangui semble plus ou moins apaisé, et qu'un début de réorganisation de l'armée semble à l'ordre du jour puisqu’il s 'agit d'incorporer dans les restes des forces armées légalistes les éléments les moins compromis de l'ex Sekela et toujours, promis par tous les candidats dans leurs discours d'intention, de désarmer les milices.
A suivre
Madame Samba-Panza devient ainsi la troisième femme a assurer une présidence en Afrique ( plus qu'en Europe) après Joyce Banda au Malawi, et Johson- Sierlief au Liberia., toutes les deux encore en exercice ( rappelons que la Présidence l'Union Africaine est assurée par une femme, Madame Dlimini Zuma)