Il y a tellement longtemps que nous l'attendions, cette décision, qu'elle nous a pris de cours.
Il y a deux mois,la marine sénégalaise a arraisonné, manu militari , deux navires russes. Ils ont été ramenés au Port de Dakar, l'équipage écroué et les autorités sénégalaises ont signifié à l'armateur et aux autorités russes qu'ils étaient passibles d'une amende de 400 millions de CFA pour le Oleg Nadonoye et de 200.000 cfa pour l'autre soit un total de prés d'un million d 'euros pour pêche dans les eaux territoriales. Plantes, menaces, n'y firent rien. La Russie paya.
Le Sénégal sous l'impulsion du nouveau ministre des Pêches et Affaires Maritimes, Haïdar El Ali, qui de l'environnement est passé aux Affaires Maritimes, ouvre donc une brèche sérieuse dans l'impunité dont bénéficiaient les bateaux, surtout russes, qui bafouent depuis si longtemps les lois de protection des espèces halieutiques africaines. Un bateau ukrainien est actuellement en fuite poursuivi par la Marine Sénégalaise qui dispose pour faire respecter la Zone Économique de
200 miles de deux patrouilleurs – dont le N 'jambour de fabrication française
Haïdar El Ali, ce Ministre, ex-moniteur de plongée qui s'était illustré dans la défense des espèces –-lamentin-, des espaces – les mangrove de Casamance -et dans une sensibilisation efficace interdisant aux pêcheurs l'utilisation de dynamite ouvre donc, par cet arraisonnement, un chapitre nouveau. Il montre que la Loi ne peut-être bafouée, même par les forts, d'un coté. Il entend, par ailleurs, durcir sa législation estimant qu'une amende d'un million d'euros est dérisoire. Un comité d'experts est en train, actuellement, de rédiger ce qui sera non seulement une nouvelle loi définissant les obligations des navires étrangers mais surtout affirmant que le temps de l'impunité est révolu et que le Sénégal entend définir les cadres de son indépendance.