Il y a, aujourd'hui 22 mars, un an qu'un coup d'État renversait le Président malien Touré (ATT) qui, s'apprêtant à abandonner le pouvoir, organisait des élections présidentielles et législatives qui devaient avoir lieu en Mai.
Ce coup d 'État dont le capitaine Sanogo était l'âme et le cœur se montra d’emblée incapable et d'assurer la continuité de l’État, et surtout de reconquérir les territoires perdues par la République et qu'occupaient quelques bandes de djihadistes seulement intéressés par la propagation de la foi et l'application d'une charia qui interdisait les jeux, le foot, la télé, les chants bref tout ce qui n'était pas de l'ordre de la glorification de Dieu.
Les réactions internationales à ce coup de force soutenu par une partie de la population et un parti politique, la Copam, ne se firent pas attendre et aboutirent à l'obligation faite au bouillant militaire d'accepter que le Président de la Chambre des députés devienne Président par intérim – conformément à la Constitution - en attendant des élections et qu'un Premier Ministre fut choisi avec pour mission de les organiser et de remettre le pays en ordre de marche.
La co-habitation ne se fit pas sans mal. Le Président fut assailli en son palais et dut aller se faire soigner en France . Le Premier Ministre fut démissionné par ces mêmes militaires qui par ailleurs se livraient à des actes de brigandage et des exactions diverses dont l'emprisonnement de toutes les personnalités qui ne leur convenaient pas. C'est alors qu'une offensive djihadiste obligea la France à intervenir plus rapidement que ce qui était prévu.
Depuis deux mois maintenant la France est à pied d 'œuvre et a repoussé avec l'aide de l'armée tchadienne les bandes djihadistes dans les Adrar du Nord, les Ifoghas, après avoir libéré Gao , Tombouctou et Kidal.
Une date , fin juillet, pour la tenue des élections a été décidée par le Président par intérim sans que l'on sache comment en si peu de temps il va être possible d 'organiser des élections sans fichier électoral et alors qu'un demi million de maliens fuyant les combats sont au Burkina, et en Mauritanie et que ce nombre de réfugiés aurait tendance à augmenter en raison des attaques surprises de djihadistes acculés , des exactions diverses commises par l'armée malienne envers les populations nomades ou de teint clair, mais aussi des brigandages de groupes indéterminés qui entendent profiter de la confusion générale.
Par ailleurs sur le plan politique le capitaine putschiste Sanogo, casé à la tête d'une Structure dite de réforme de l'armée mais qui n'est qu'un poste sans fonction mieux payé que le chef de l’État, entend encore faire parler de lui en emprisonnant ceux qui le critiquent comme ce journaliste Boukary Daou au grand dam du syndicat des journalistes maliens mais aussi de la communauté internationale. La France, quant à elle, doit faire face à des combats difficiles dans des régions difficiles tout en pensant à ses otages et risque de s'enliser dans un combat de type taliban face à un ennemi qui se dérobe ( mais l'Ifoghas n'est pas aussi vaste que l'Afghanistan, loin de là et les bandes rebelles ont déjà subi de lourdes pertes ) mais surtout doit faire face à la déliquescence du politique ; le Président se retrouvant peu ou prou à la merci des anciens putschistes qui dictent encore leur loi à Bamako. Aussi la question du retrait des troupes françaises, chaque jour un peu plus d 'actualité, est il chaque jour différé car non seulement les rebelles continuent à combattre et le territoire n'est pas complètement libéré, mais aussi parce que le forces de substitution, sous mandat de l'ONU, risquent d'être moins efficaces que l'armée française ( en regard du temps mis à se mettre en route!!) mais surtout parce que la « libération du Mali « risque fort d 'avoir été un coup d'épée dans l'eau dans la mesure où la tenue d'élections qui, en aucun cas ne peuvent être « transparente »,risque fort d'amener au pouvoir les mêmes politiciens qui risquent fort de mener les mêmes politiques qui ont conduit et à la volonté de rupture des peuples touaregs et au développement des contrebandes et à enracinement d 'un islam wahhabiste. Bref nous en reviendrons dans quelques mois et avant la fin de l'année à ce que nous combattions et dénoncions à savoir que la démocratie au mali est une coquille vide derrière laquelle se dissimule des intérêts liés aux narco-trafics. Et ce d'autant que la Commission Dialogue et Reconciliation n'existe que dans les intentions et n'a pas vu l'ombre d'un début de réalisation et que les partenaires du Mali exigent , à demi-mot, le retrait total des militaires de la vie politique. Ce que le Président par interim est bien incapable de promettre.
PS : 22 Mars- un collectif de journalistes maliens et africains se sont retrouvés devant l'ambassade du Mali à Paris avec des slogans en faveur de Boukary Daou et de vla liberté de la Presse au Mali et en général en Afrique. Il est dommage que Fabius, qui est intervenu trés media voce auprés du Président par interim , n'élève pas le ton . .. La France n'est pas intervenu, n'a pas payé le prix du sang, dans le desert malien pour qu'un obscur capitaine fasse incarcerer avec l'assentiment du Président un journaliste au prétexte que son article ne lui plaisait pas.