On savait les droits de l' Homme comme cache-sexe pudibond aux errances conquérantes et prédatrices, on savait aussi que 'huma nitaire n'était pas exempt de pensées - insconscientes- qui dupliquent un point de vue raciste et dominant.
C'est la réflexion qui m'est venue aussitôt en tête à la lecture de l'entretien que donne Melinda Gates, femme de Bill, pour lancer sa nouvelle campagne humanitaire.
Me demandant comment des gens si fortunés ayant donc un accès aux meilleurs spécialistes – il suffit de les inviter aux Seychelles ou à la Martinique pour une semaine-peuvent avec tellement de bons sentiments dire et promouvoir de telles inepties. Il s 'agit cette fois de contraception en Afrique qui d 'après Melinda est le mal principal dont souffrent et l'Afrique et les femmes africaines . D'où l'idée de promouvoir la contraception via le planning familial. Non la vulgaire capote mais via le secteur médical – des infirmiers- faire en sorte que des produits comme Depo-povera, injection à renouveler tous les trois mois et surtout les nouveaux produits inventés par Pfizer – uniject- avec l'appui des investissements de la Fondation arrivent en fond de brousse. Un milliard de dollars va donc être investi par la Fondation Gates ( et provenant en grande partie des sommes non payées au fisc américain d'une part et aux dividendes d 'actions aussi humanitaires que des sociétés d 'armement dont effectivement le cours et les bénéfices sont en hausse constantes) pour financer Pfizer dans ses recherches, payer des infirmiers pour qu'ils parcourent les campagnes africaines, Sahel, déserts et forêts profondes la seringue à la main et le produit en bandoulière.... tout cela pour le bonheur des peuples.
A en pleurer !
En rappelant à la belle Melinda que l'Afrique souffre d'un déficit de naissance. Avec une densité de moins de 28 habitants par kilomètres carrés l'Afrique est le con tinent le moins peuplé du monde.
( à titre de comparaison rappelons que l'Allemagne a 230H/k la France 111, la Belgique 350 etc..)Il n'accueille que 15 % de la population mondiale mais aussi 3% de la consommation mondiale d 'électricité)
Le problème -« majeur » d 'après elle- n'est donc pas le surpeuplement.
Par ailleurs il faudrait peut-être arrêter de prendre les africains pour des demeurés auxquels il faudrait apporter de l'aide et du soutien et s'interroger sur les raisons qui poussent tellement de femmes à avoir tellement d 'enfants ( entre 6 et 8 par femme). En raison de la mortalité infantile pour beaucoup. En régression notable depuis quelques années elle continue à frapper durement le continent en raison du paludisme ( et les progrès dans la lutte contre le paludisme vont de pair avec le progrès de la lutte contre la mortalité infantile) et de l’accès à l'eau potable. En Europe les taux sont de 3,5 pour mille naissances en Allemagne, 3,3 en France, 10 en Roumanie. Ils sont encore de 49 au Gabon et de 55 pour mille au Sénégal. Il y a donc encore beaucoup de progrès à faire.
Il faut noter ici que encore une fois et sous l’impulsion de bons samaritains il a été privilégié les solutions « externes « aux solutions « internes », les solutions venant de l'extérieur aux solutions autochtones, la moustiquaire imprégnée plutôt que le culture de l'artémésia annua ou armoise amère sous des prétextes en partie juste – accoutumance- mais fondamentalement faux ( jusqu'à l'accoutumance de nombreux progrés auraient été apportés).
Or chacun peut cultiver dans son jardin de l'artémisia et l'utiliser en infusion à sa guise et sans qu'il en coûtât beaucoup, beaucoup moins en tout cas que la moustiquaire imprégnée de DDT qui protège souvent l'enfant ..et pas la mère.. D'où malgré les progrès – c'était l'objectif pour le millénaire- des résultats qui tardent à se faire sentir.
Par ailleurs et sur la contraception il faut encore une fois redire que la naissance se situe dans un contexte général culturel et économique où les enfants ont leur place dans l'économie familiale, dés leur jeunes ans mais plus tard quand devenus grands ils auront à assurer les vieux jours de leurs parents devenus incapables, à cause de la fatigue et de l'âge, de subvenir à leurs besoins. Ce pilier culturel prenait en compte la mortalité- en général-d'où la quantité d'enfants par femme- mais aussi une contraception naturelle qui obligeait la femme à n'avoir pas de relation sexuelle avec son mari tant qu'elle allaitait. Or elle allaitait longtemps. Souvent au delà de deux ans. Ce qui signifiait que pendant trois ans elle n'avait pas d'enfant.
Or les solutions miracles des laits maternels et des des laits condensés -venus d'ailleurs-ont fait considérablement baisser l'age du sevrage au sein, d'autant que l'urbanisation grandissante par ailleurs jouait sur le désir d'être coquette, sur la concurrence entre femmes, sur le goût des sorties etc...
Mais la solution ne viendra pas de solutions techniques venues d 'ailleurs, d'un produit miracle crée en Occident chez les riches et porté jusqu'à nous par des infirmiers compétents et dévoués.
La solution ne peut venir là comme dans mille autres problèmes que de l'organisation sociale et politique que sauront se donner les populations. Des solutions techniques qu'elles auront décidées et mises elles-mêmes en œuvre.
L'accompagnement de bonnes volontés ne peut consister qu'à mettre en œuvre des solutions autochtones. La misère est la grande matrice des grandes familles et plutôt que de s 'attaquer à une conséquence il faudrait prendre le problème du développement du sous-développement plus au sérieux, à commencer par un minimum de rigueur et de contrôle sur les marchés miniers qui jusqu'à maintenant permettent via les dessous de table, backshisch, détournements versés aux notables et aux politiques, aux Grands Prédateurs Internationaux de réaliser de pharaoniques bénéfices qui s’enracinent eux dans notre misère.