C'est toujours la même chose. Un événement soudain coagule l'intérêt populaire poussé par les médias, parce que, quelque part, il semble emblématique d'une époque, d 'un moment, d'un climat, qu'il caricature et représente.
Ainsi de ce fait divers aujourd'hui d'un bijoutier qui tue un voleur.
ET chacun comme à chaque fois d'y aller de sa marotte.
On ne tue pas pour quelques bijoux. Ce n'est pas aux individus de se faire justice. IL y en a marre de l'impunité des voleurs. Chacun a le droit et le devoir de se défendre puisque personne ne le fait.Etc...
Et à chaque fois je me garde bien d'ajouter quelques grains de sel sous la queue de l'oiseau...jusqu'à ce que les oreilles me sifflent et que doigts me picotent de dire, à mon tour , ce que je pense, non pour apporter ma voix au chœur à tel ou tel camp, mon soutien à qui le défend ou qui le condamne , mais pour dire, aussi et enfin, autre chose.
D'abord, que dans une époque ou l'avoir finit par se confondre avec l'être, l’étalage d'une richesse possible, sa mise en vitrine, représente bien autre chose que l'accaparement d'un bien d 'autrui pour subvenir à des besoins, manger par exemple mais bien la seule façon pour beaucoup d 'acquérir une identité et sans faire de jeu de mot je dirai une identité remarquable.
Ce qui se joue ici c 'est la mise sous le nez et à portée de main d'un statut social que jamais il ne sera possible d'acquérir autrement que par un vol, somme toute, si facile.
Je ne comprends pas pourquoi on peut pénétrer dans une bijouterie sans passer par un sas, sans passer sous un portique de détection d'arme ou de tout ce qui peut lui être apparenté – comme dans les aéroports- sans que chaque client potentiel ne soit conduit et guidé dans des salles sécurisé où il devient alors et alors seulement possible de toucher choisir, des bijoux dont le prix est supérieur souvent à 15 jours de travail quand ce n'est pas un an quand ce n'est pas un siècle.
Mettre ainsi sous les yeux et à portée de main d'une population en mal d 'être de telles ouvertures relève ainsi de la provocation et je ne suis pas étonné que tel ou tel bijoutier se soit fait braqué deux trois ou dix fois si,à chaque fois, il étale ainsi le corps du délit comme si une fille pouvait espérer se promener demi-nue dans un prison de mâles en rut sans attirer agressions.
La récupération graveleuse, électoraliste, clientéliste d'un certain nombre de députés ou de Maires de droite, comme l’ineffable et impayable Maire de Nice, qui ne voient dans l'assassinat d'un voleur par un bijoutier excédé, qu'un mouvement d 'humeur, somme toute compréhensible et sans doute largement partagé, et l'occasion de redire que la Justice ne fait pas son boulot et n'est pas assez vacharde pour ces délinquants multirécidivistes qui devraient demeurer encore plus longtemps en prison, être battus, fouettés peut-être, afin que la morale triomphât et surtout que le pékin moyen puisse se promener en toute sécurité et digérer pépère, relève de la simple connerie : les prisons sont pleines et jamais elles ne seront suffisantes pour accueillir toute la misère du monde .