Récemment une chaîne de télévision nous permettait de re-revoir le film culte de Molinaro tiré du roman éponyme de J.Dutourd « Au Bon Beurre ».
Roger Hanin et André Ferréol y campent, remarquablement, le portrait d'épiciers parisiens pas plus idéologues et partisans que ma guenon n'est tchèque qui, en accord avec une occupation qui en affamant le peuple leur donne importance et pouvoir par quelques entorses aux obligations – ce que l'on appelait le marche noir-s'enrichissent et finalement, à l'heure où les résistants rentrent dans Paris, tournent casaque et dans les dernières heures se font plus partisans que les maquisards, dressant barricades et parlant haut.
Ne vous en déplaise, la bronca de Monsieur Baumel, député socialiste d'Indre et Loire, et Maire de Ballan-Miré , prenant la tête d'une fronde face au programme de Monsieur Valls, me paraît sourdre de la même source et provenir de la même eau de ces orateurs et militants de la dernière heure, qui deux ans durant se sont tus.
Dénonçant un accaparement de la République par quelques énarques qui s 'auto-choisissent et, dans la foulée le cumul des mandats, il est lui-même Maire de Ballan-Miré et Député.
Intervenant sur le programme du Premier Ministre il omet de dire que rien de ce qu'avance Valls qui n'était déjà connu et souvent affirmé par le Président lui-même.
Rien en particulier sur les promesses d'une réforme fiscale que l'on attend toujours, rien sur la reforme bancaire promise, rien sur la constitution d'un bloc européen contre les dérives libérales qui ruine notre économie ni contre un cours d'échange qui rend nos efforts vains et, surtout, ridicules ces fameux « gains de compétitivité » qui pris sur les revenus des travailleurs se perdent dans les poches des spéculateurs : L'euro entre avril 2013et avril 14 a tout simplement pris 6,28% !!!!
Que ne nous parle-t-il, ce ténor de la dernière heure, du virage libéral pris par son chef que tous les commentateurs ont soulignés, de sa volonté atlantique affirmée depuis plus d'un an ?
Pourquoi, alors qu'il déplore la césure entre pouvoir et élu, renonce-t-il à ses permanences où il n'envoyait le plus souvent que ses assistantes ?
Pourquoi n'adhère-t-il pas plus clairement aux thèses défendues par « les économistes atterrés » ou par Nouvelle Donne ?
Qu'espère-t-il des discussions avec le Premier Ministre ? Serait-il assez naïf pour croire en un infléchissement significatif des décisions ? Un renouveau de considération de la part de ses électeurs. ?
Je fais partie de la circonscription de Monsieur Baumel et je lui ai souvent écrit puisque je recevrai sa prose qui était toujours non une participation citoyenne mais un discours éditorial justificatif. Je l'ai interrogé par exemple sur le cumul des mandats, sur la présence aux municipales de travailleurs émigrés depuis longtemps sur notre sol, promesse du candidat Hollande. Sans réponse. Je l'ai interrogé sur l'interdiction prononcée à l'encontre d'Aminata Traoré de venir en France où elle était invitée. Sur l'interdiction pour l'avion d'un Président démocratiquement élu, Evo Morales, de se poser sur le sol français. A chaque fois je n'ai reçu aucune réponse alors que peu à peu la confiance que nous avions, que l'ensemble des citoyens avaient, pour le Président, sa majorité et la politique qu'il menait, s'envolait s'étiolait.
Que n'a -t-il, il y a une bonne année, quand déjà les choses étaient dites, décidé de quitter un PS moralement moribond et cette Fédération d'Indre-et-Loire où Germain faisait sentir sa dictature du haut de son diplôme du plus grand cumulard français ?
Désolé, Monsieur le Député, mais je ne vous crois pas et le « peule, « avec moi , ne vous croit pas. Il attend plus de rigueur et de panache. De risque peut-être. Mais comme l'épicier de« Au bon beurre » il vous assimile à ces résistants de la dernière heure plus avide de leur intérêt que de ceux des autres.