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Billet de blog 28 janvier 2015

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France, ta Santé fout le camp!

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Les médecins généralistes dans la rue!!

S'il est un domaine dont la France était fière et le monde envieux, c’était bien celui du système de santé. Issu de la Résistance il avait acquis et finit par incarner, peu à peu, l'essence des valeurs républicaines. Nulle part les "Liberté-Égalité- Fraternité" ne se lisent aussi bien que dans la liberté de choisir son médecin et celui-ci son traitement, dans l'égalité de tous devant la maladie, un seul prix, et dans la fraternité active que représente la Sécurité Sociale payée en fonction des revenus et non de l'acte médical..

Dans une population européenne et française vieillissante il représente cependant un marché qui ne pouvait échapper aux appétits du capital.

C'est pourquoi depuis une petite dizaine d'années, petit à petit, les pouvoirs ont laissé se dégrader la situation sanitaire, facilité la venue de la crise et préparent aujourd’hui les dernières banderilles qui viendront à bout du taureau.

Ce contre quoi lutte le syndicat des médecins généralistes.

Ils constatent tout d'abord un changement de leur statut et de leur pratique qui loin d'être accompagné par le pouvoir est, bien au contraire, contourné, empêché, gêné, freiné.

Considérés comme médecins de première urgence et de seconde zone, voire un soigne-bobo voisin de l'infirmier, condamnés aux rhumes des foins, bronchites et autres gastro-entérites que tout un chacun sait soigner mais qu'il est le seul à pouvoir prescrire, ils font remarquer qu'ils
gèrent, au contraire, de plus en plus, des cas relevant de pathologies lourdes ( fins de vie, soins palliatifs, handicaps respiratoires, cancers, sida etc..) que la médecine hospitalière ne peut plus prendre en charge,

que le généraliste devient ainsi le support principal autour duquel s'articule la politique de l'hospitalisation à domicile qui a un effet salutaire et bénéfique sur les coûts mais aussi correspond aux désirs, souhaits et voeux des patients

et que partant,

il est souhaitable qu'on remette la pyramide sanitaire sur la tête en reconnaissant au généraliste sa véritable place

qu'il lui soit donc accordé un soutien administratif pour gérer les dossiers-patients et une coordination avec les spécialistes et autres organismes de prise en charge dont il devient l'unique et conséquent responsable,

qu'il lui soit accordé pour les consultations de prise en charge un temps long, qui n'ait rien à voir avec les temps de visite, qu'il évalue à 56 euros.

Enfin ils demandent que la consultation soit ré-évaluée au même titre que les spécialistes et passe à 25 euros faisant remarquer que les rémunérations moyennes des médecins généralistes restaient inférieures quasi de moitié, à celle des spécialistes  rappelant au passage que le Conseil d 'État en fait l'injonction aux Caisses qui n'obtempèrent.

Par ailleurs il s'insurge, avec force contre la politique de Marisol Touraine qui vise a donner aux mutuelles une place nouvelle et plus importante dans le processus de remboursement en augmentant le pourcentage de prises en charge
Ils font remarquer que les Mutuelles, comme les assurances, ne sont que des machines de redistribution visant à réaliser des bénéfices, que l'extension de leurs champs d'action sera nettement compensée par un regain des cotisations avec, ce qui arriva pour les assurances, un bonus-malus, qui feront de la santé un handicap. Elle éloignera de la sphère des soins un nombre important de malades dont les pathologies anciennes influent sur les mensualités .

Ces mesures visent à une marchandisation de la maladie contre laquelle s'élèvent les généralistes qui demandent et feront grève pour qu'au contraire, et dans un premier temps, la consultation soit intégralement payée par la Sécurité Sociale.

Les nouvelles dispositions proposent en effet non seulement d'étendre le champ d 'action des mutuelles mais engagent celles-ci à établir un contrat d'assurance avec médecin et patient, se plaçant et plaçant ce contrat au cœur même de la relation patient-médecin puisque ce dernier sera obligé de souscrire que ce que la mutuelle sera à même de rembourser et ne sera choisit qu'en fonction des critères choisis par la Mutuelle
Ils font remarquer par ailleurs, que 40% des remboursements des Mutuelles se font sur dépassements d'honoraires et seulement 10% sur les remboursements ( 50 des autres % revient à l'optique - non médicale et à la dentisterie) ce qui signifie que les dépassements d'honoraires normalement limités et encadrés par la loi se trouvent revalorisés et placés au cœur d'un système injuste où le même acte médical peut être, qu'il soit pratiqué à Nice ou à Albi, par tel ou tel praticien, facturé à des tarifs variant du simple au triple, le patient acceptant d 'autant plus un dépassement qu'il ne le voit pas; il lui ai remboursé.

D'où l'inflation des tarifs des mutuelles qui font de cet argument l'essentiel de leur pratique commerciale, ce qui leur permet, peu à peu, sous couvert d 'avantages accordés aux adhérents, envahir l'espace sanitaire et, ce faisant, grignote et asphyxie l'esprit même des principes de la Sécurité Sociale qui assure l'égalité de tous face aux soin.

L'accession aux mutuelles est de plus en plus difficile et de plus en plus coûteuse. A Paris le coût d'une mutuelle pour une famille de deux enfants est de 115 euros par mois. En 2009 sur 24 milliards de prestations payées par les mutuelles plus de 7 milliards représentaient des frais de fonctionnement , nouveau terme utilisé pour dissimuler les bénéfices quen tant que Mutuelles elles ne peuvent réaliser..

En 2011 les personnes âgées de plus de 60 ans ont vu leurs cotisations augmenter de 12 %. Les exemples abondent, nous sommes bien là dans une logique de privatisation et de marchandisation de la santé qui s'appuie, institutionnellement, sur les spécialistes pratiquants du dépassement d'honoraires, sur la gestion administrative des soins venue d 'en haut , co-responsables de la désertification sanitaire rurale en France .
Elle rencontre le syndicat des généralistes dont la vision, au plus près de la pratique est tout autre.
IL LE DIRA DANS LA RUE LE 5 FEVRIER ET LE 19 MARS

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