Alors qu'à la CAN ( Coupe Africaine des Nations) le Mali vient de faire match nul face à la Guinée et doit affronter un tirage au sort, la situation intérieure semble à nouveau se détériorer sur l'ensemble du territoire alors qu'à Alger les pourparlers de paix s'enlisent.
Pour faire face aux regains de violences, la Minusma, organisme onusien chargé de la sécurisation, après avoir décrété et signé, avec la coordination Azawad et le CMA, la création de zones temporaires de sécurité entre Kidal et Gao, se retrouva face à des manifestions violentes à Gao, menées en partie par des scolaires qui l'obligea à faire usage de la force, cinq jeunes y trouvèrent la mort, et à constater que ces territoires qu'elle voulait ainsi désarmer étaient devenus les champs de bataille avec d'un coté les troupes rebelles loyalistes du Gatia et du MMA ( Mouvement touareg arabe) et de l'autre les touaregs du MNA ,qui viennent de faire, une quinzaine de morts.
Chaque jour il y a attentat, chaque jour manifestation, l'instabillité gagne le sud . A Bamako on a tenté de tuer un Général Ould Meidou. Et toujours rien du coté d 'Alger.
En fait, le problème n'est plus entre d'un coté le Gouvernement aidé par l'ONU et les rebelles mais entre les rebelles entre eux. Ils entendent, en prenant les armes, alors qu'ils négocient, faire pression sur la négociation dans le seul but non de trouver un motus vivendi entre eux et ainsi préparer l'avenir, mais obtenir des avantages- privilèges ( nombre de soldats incorporés dans l'armée régulière, nombre de gradés de haut rang, postes dans l’administration etc.. ) qui leur permettra de vivre de rentes.
Pa ailleurs la petite quantité de partisans d'une fraction ( il y a moins de 4.000 rebelles divisés en 5, 6 groupes principaux ), l'absence quasi totale de revenus, aujourd'hui comme demain, laissent planer une ombre sur les réseaux qu'ils manient, qui les protègent et qui les paient.
Car ils continuent à narguer l'adversaire sur des 4X4 qu'il a bien fallu acheter, qu'il a bien fallu nourrir en carburant, qu'il a bien fallu armer.
Certes le trafic de drogues a été et continue à être une source non négligeable de revenus et il y a fort à parier que les guérillas actuelles visent plus à défendre un territoire dans le sens marseillais du terme qu'à définir une politique. Ce fut là en général les politiques nomades pendant des siècles . En Arabie saoudite le Hedjaz suivait les pèlerins qui se rendait à la Mecque, les rançonnait et les protégeait.
Certes la politique de la rançon, elle aussi héritée du Moyen-âge continue a faire flores bien qu'en diminution nette,
Le problème alors est un problème de législation mondiale sur les drogues pas un problème de terrorisme et de protection des personnes. .
Mais il y a aussi, dans la sphère sahélienne, jusqu'au Ni geria, des mouvements qui ,quoiqu’innervés par le trafic de drogues, n'en font pas l'essentiel de leur revenu et de leur fonctions.
Si Ansar Dine et le Mujuao, le Gatia semblent des mouvements opportunistes dissimulant derrière la religion des intérêts bien différents on ne peut le dire de Aqmi ni de Boko Haram ni du MNLA.
Qui finance ainsi et pourquoi ces politiques de déstabilisation?
Au Mali, Le président semble complètement mis sur la touche et le chef de l'opposition, le candidat malheureux de la présidentielle, Soumalea Cissé, monte résolument au créneau et se prononce pour une autonomisation plus large et qu’une large décentralisation pourrait être la solution pour toutes les régions du Mali. «Mais si on veut décentraliser, il faut s’assurer de la qualité des ressources humaines et d’un apport financier sur le long terme – dix ans au minimum», prévient-il. Et de poursuivre : «Il faut un « plan Marshall » pour les régions défavorisées, en particulier celles du Nord».
Cependant les relations entre factions évoluent et la mort de l'amonakal des igfoghas et son remplacemant en Févier par Ag Intalla semblme avoir quelque peu changé la donne. Il se déclaire et clairement sans barguigner pour Bamako , rejoint rapidement par Hamada qu fait scission au sein du MMA . C'est donc un pan important de la rebellion qui vient de s'affaiblir au bénéfice de Bamako alors que les négociations viennent de reprendre.