La rationalisation des processus de production ( optmisation des performances) a d'abord été et continue à être ( toyatisation versus Ford) une lutte contre le gaspillage du temps travaillé . Elle participe à une augmentation de la productivité ( environ 20%) qui, elle, est la pièce maitresse, l'artillerie, d'une compétivité dont on fait grand cas , d'une concurrence, guerre, que se livrent les entreprises pour gagner ce qu'elles appellent des parts de marché. Les conséquences en sont la baisse des prix et l'amélioration de la qualité.
Mais aussi l'assèchement du nombre de travailleurs, le chômage, puisqu'il s 'agit de faire une guerre dont l'OMC édicterait les règles et qu'il n'appartient pas à l'OMC de décréter l'interdiction de desembaucher. Le travail est la variable d'ajustement de cette guerre où tous les coups sont permis. Sans que l'arbitre y trouve à redire : l'arbitre est sourd aveugle et payé .Il n 'est pas partie prenante. En cas de crise il faut pouvoir "réduire la voilure" , degraisser à plein pot la machine devenue mamouth ,en période euphorique permettre des heures supplémentaires, travailler de nuit, 24 heures sur 24, nourrir le monstre de la production.
Cette guerre est volontiers assortie de son corollaire je grandis ou je meurs, je rachète mes concurrents ou je disparais, comme de la place occupée dans le monde ( 3ème, seconde, premiere entreprise mondiale etc..)le ranking, considéré comme un des beaux arts. Chacun doit se sentir fier de savoir que le pays, la France par exemple, posséde la première ou seconde entreprise de tel ou tel machin dans le monde. Ce qui est complétement fallacieux. La France en occurence c est qui? Pas moi. Les capitaux sont d'ailleurs souvent saoudiens chinois américains. Fallacieux et stupide.
Mais cette guerre qui est la marche obligée, la voie royale, vers le chomage vers un emploi de moins significatif d'individus dans les processus de production ou de services exige aussi des formations spécialisées adaptées aux besoins et aux stratégies des entreprises. La fragmentation rationalisation de la production entraine une parcellisation du travail et une spécialisation qui fragilise le travailleur. IL n 'est plus et de plus en plus souvent que l'accesssoire d'une machine qui n'existe et opère que dans une entreprise..et une seule.Il devient l'esclave d'u processus hors duquel il n'a pas de travail. Il est en formation et reclassement perpétuel pour s'adapter – car c est lui qui s 'adapte- aux besoins de la machine productive.
Or cette guerre, cette concurrence moteur du progrès, de la baisse des coûts ,des prix, et de l' amélioration des marchandises mais aussi souvent des conditions de travail ( pénibilité) ne peut être menée -et gagnée- sans l'accord de l'arbitre ( nous y reviendrons) mais surtout sans que l'Etat assume sa part. C'est l'ensemble des travailleurs qui permet à la machine de se mettre en état de guerre, de manger ses voisins, et ses concurrents par son travail, sa soumission, sa formation, son salaire, ses conditions de travail mais aussi par leur contribution à la machine d 'Etat dont le rôle est primordial et souvent dissimulé, nié.
Certes l OMC, l'arbitre, désire une concurrence loyale et épingle les états qui auraient franchi une ligne jaune de la bonne conduite concurrentielle. Sauf en ce qui concerne l'agriculture où la PAC et le farm bill américain ...où l'intervention des états est constitutive des pratiques productives agricoles. Sauf en ce qui concerne la sidérurgie aux USA par exemple ..bref l OMC ouvre et ferme les yeux à volonté d'autant qu'il y a toujours des règles dite d'hygiène ou de prévention qui interdit le fromage français aux States et les OGM et les viandes hormonées en Europe..Mais ce que l'OMC se refuse à voir c 'est tout ce qu'il y a en amont de la production..et en aval.
En amont c est à dire n'entrant pas dans le calcul d'une productivité rentabilité faisant partie de la compétitivité entre producteurs il y a la recherche et la formation, la necessité de donner à l'ogre de la production les petits enfants necessaires, calibrés, qui lui donnera cette force qui le designera comme gagnant, de même qu'il y a, en aval, les laissers pour compte de la rationalisation – les chomeurs, les mis à pied, dont la charge est quasi entièrement à la charge des états....et les reliefs acides du festin.
Il y a,de plus, les infrastructures – routes, ports, cables, lignes optiques,- mais aussi les aides à l'installation, tous les tapis rouges que les états – comme les régions- n hésitent pas à rouler sous les pas entrepreneriaux.
Il y a surtout la gestion du temps. Les entreprises polluent, détruisent; rejettent, créent des déchets dont l'Etat est le pri ncipal actionnaire.
Ainsi la rentabilité des entreprises cette guerre qu'elles se livrent sous le regard de l'OMC est-elle une partie de faux semblants dont la Chine est le parfait exemple. Comment interdire à l'Etat d'intervenir dans le processus de production en Chine alors qu'il est à l'origine et à la fin de tout?? De qui se moque t -on ? Le nationalisme sert souvent à masquer non seulement la présence des Etats mais surtout leur responsabilité volontaire dans la continuation des processus productifs, dans l'accentuation de leurs nuisances.
En fait derrière cette guerre- la concurrence- il y a surtout une volonté de puissance où tous les coups sont permis. Lobbying, manipulations, sont au coeur d'un processus qui veut à tout prix nous faire croire que la rationalisation du travail est necessairement source de richesse parce que cela fait baisser les prix sans dire qu'elle fait aussi à l'inverse augmenter les coûts de la médecine du travail, de la prise en compte des laissers en chemin, de la dépollution, de la formation initiale et permanente, de la recherche, de la gestion des déchets, des dangers climatiques, chimiques, etc....
Or c'est cette fuite en avant génératrice de croissance qui est elle même appelée croissance qui consiste à s'appuyer sur les états pour gagner la guerre de la puissance qui est génératrice de consommations multiples dont notre monde ne peut plus supporter le coût.
La décroissance est donc -et c est pour cela qu'elle apparait bien utopique- une attaque frontale contre le coeur du système capitaliste, contre la concurrence, contre la guerre industrielle contre la mise a genoux ds états devant l hydre de la rentabilité et du ranking
La rentabilité est au coeur d'un système de concurrence toujours présenté comme garant de la liberté et de la diminution des prix à la consommation. Fa voriser la consommation tout azimuth en la boostant par la publicité, la conquête des parts de marché, la baisse des prix, est la grande arnaque des temps modernes dont il est devient de plus en plus difficile, idéologiquement, de se liberer sauf à évoquer un frein toujours dénoncé au nom du droit des plus pauvres à bénéficier des mêmes marchandises que les autres. La marchandise devient un droit, la consommation une nécessité sociale, une déclaration identitaire.Le cercle vertueux ( barometrisé par le PIB dont toute augmentation est une victoire, tout fléchissement un revers) tend ainsi à nourrir l'hydre de la dépense, de la consommation identitaire en ouvrant toute grande les portes d'une liberté qui nest que celle de toujours exiger plus des travailleurs en les rémunérant moins afin que les marchandises produites, les services rendus soient de moins en moins chers et ainsi permettent à ceux qui perdent chaque jour un peu plus de leur humanité de les acquérir
Dans son dernier roman "l'avenir humain" A.Makine fait parler un "révolutionaire professionnel" qui de l 'Angola au Congo ( avec le Che) de Cuba à l'ex-URSS, de guerillas en révolutions, perd peu à peu ses illusions non sur le thème de "à qui profite le crime " ( la nouvelle bourgeoisie d 'état) mais sur celui de :quelles sont les relations entre révolutions et bonheur.
Le bonheur n 'est pas un catégorie politique. Quoiqu'il soit en filigrane de tous les discours qui tous prétendent et exaltent le bonheur du Peuple, incluant le colonialisme dont "la mission civilisatrice" lave les consciences en même temps qu'elle bande les muscles et aujourd'hui le droitdelhommisme qui entend y compris par l'ingérence revendiquée de faire le bonheurdes peuples contre eux-mêmes. ( cf cette phrase remarquable d'un guerillero africain à Che Guevara qui n'avait pas de mots assez durs pour stigmatiser l'Afrique et la guerilla congolaise : " désolé Che, c est le seul peuple que je peux vous offrir")