Vu à la télévision
Ils sont jeunes, dans le 18 ans, et sont clairement, habits, accents, gestes... de" la Banlieue". Ils sont là, pour expliquer devant un journaliste et un animateur pourquoi ils pensent que le" truc-casher-là" c 'est un complot et qu'ils n'y croient pas.
Face à l'incrédulité du journaliste et de l'animateur qui conclue qu'ils ont la" tête embrouillée" ils argumentent béton et ce n'est pas quelques hochements de tête qui les feront changer d 'avis.
D'abord ils se demandent pourquoi on ne voit jamais à la télé ce que eux voient sur le net. Première banderille.
La mise sous tapis de l'information est un phénomène que les intellectuels dénoncent depuis toujours . Mais elles ne touchent pas qu'eux et les échos de leur combat flottent sur l'information: celle-ci n'est pas " neutre", "objective " etc.. comme on voudrait bien qu'elle le soit. Ils ont, les banlieusards, au moins retenu cela et on ne peut que leur donner raison.
La décrédibilisation de la presse laisse la porte ouverte à toutes les thèses complotistes . Manipulée, la vérité est à chercher au delà, dans les zones d'ombres qui décident. D'aucuns y voient la main de l'Amérique, d'autres la main d' Israël. On peut dire et inventer n'importe quoi, raconter des histoires, écrire un scénario, jouer à la télévision du réel, ..il n'est pas improbable que ce que l'on nous raconte appartienne à la poudre de perlimpinpin destinée à nous aveugler. Résister à l'information telle qu'elle nous est destinée est faire œuvre de santé publique. C'est développer un esprit critique cher à Voltaire et au siècle des Lumières.
"Pourquoi un musulman irait-il tué à Vincennes un juif" se demande l'un qui conclue " c 'est pas possible, cela n'a pas de sens".
La théorie du complot tient justement dans cette capacité à rendre cohérent, donner sens, à ce qui n'en a, apparemment, pas. Soit en faisant porter l'attention sur des "détails oubliés" des témoignages dont on n' a pas tenu compte, de façon volontaire ou involontaire, soit en retissant le fil d'une histoire.
Pour qui n'est pas mobilisé par et pour la cause palestinienne il n'y a pas effectivement de rapport entre être juif et le " Allah akbar " de Coulibaly. Cela n'a pas de sens.
Et, dans cette re-écriture de l'histoire, par exemple, on s apercevra, que les nouveaux mouvements extrémistes djihadistes ne sont pas particulièrement antisémites. Le conflit palestinien est secondaire par rapport aux conflits entre musulmans entre chiites et sunnites.
Cela, eux, le savent mieux apparemment que le journaliste qui s 'étonne parce qu'il applique sa grille de lecture aux événements ( conflits sionisme/ djihaddisme).
Reste maintenant à remettre à l'heure les pendules de la réalité.
Donc d'argumenter encore. Mais sans dédain.