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Billet de blog 5 août 2025

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Josep : Un Dessin d’Espoir au Cœur de la Retirada

La guerre civile espagnole, un conflit qui a brisé l’Espagne. Ce drame, trouve un écho poignant dans le film d’animation Josep (2020), réalisé par Aurel. Ce chef-d’œuvre, centré sur le dessinateur catalan Josep Bartolí, ne se contente pas de retracer une vie : il dénonce l’inhumanité des camps français et ravive la mémoire d’un peuple trahi.

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Josep met en lumière Josep Bartolí, né en 1910 à Barcelone, militant communiste et illustrateur engagé contre la dictature de Franco. Lorsque la République s’effondre en 1939, il rejoint les 500 000 Républicains fuyant vers la France lors de La Retirada. Mais loin de trouver refuge, il est interné dans des camps comme Argelès-sur-Mer, où les conditions étaient inhumaines : manque d’eau, de nourriture, maladies, humiliations. C’est dans cette horreur que Bartolí a continué à dessiner, capturant la souffrance sur des bouts de papier glanés çà et là un acte de résistance pure.
Le film s’ouvre sur un gendarme fictif, Serge, qui se lie d’amitié avec Bartolí en lui offrant crayon et papier. Cette relation, bien que romancée, illustre une vérité : l’humanité peut percer même dans les ténèbres. Bartolí s’échappe ensuite, fuyant vers le Mexique où il rencontre Frida Kahlo, avant de s’installer à New York, poursuivant son art jusqu’à sa mort en 1995.
Josep ne se limite pas à une biographie. Il plonge dans l’âme de La Retirada, cet exode désespéré où des familles entières ont traversé les Pyrénées sous les bombes, pour être accueillies par une France hypocrite. Les camps, sont dépeints avec une sobriété visuelle : des dessins en gris et brun, presque statiques, reflétant la désolation. Ces images, inspirées des esquisses de Bartolí, frappent par leur réalisme brut, loin des embellissements hollywoodiens.
Le film montre aussi les gendarmes cruels, certains transformés en figures porcines, symbolisant la déshumanisation des autorités. Pourtant, Serge incarne une lueur d’espoir, un rappel que des individus ont résisté à l’indifférence officielle. Cette dualité reflète l’accueil mitigé des réfugiés : parqués comme des criminels, ils furent aussi, pour certains, des héros de la Résistance française.
Josep n’est pas qu’un hommage à Bartolí  c’est une leçon d’histoire. En alternant les époques (1939, Mexico, 2020 via le petit-fils de Serge), il montre comment les traumatismes se transmettent, mais aussi comment l’art peut les transcender. Les dessins de Bartolí, projetés comme des éclats de mémoire, sont un témoignage vivant des camps, souvent ignoré par le récit officiel français.
Comme les réfugiés espagnols, le peuple d’aujourd’hui est trop souvent sacrifié par les puissants. La France doit reconnaître son rôle dans cette page sombre pas seulement par des mémoriaux comme Rivesaltes, mais par des excuses et une éducation honnête. Josep nous rappelle que l’art, comme la lutte, est une arme contre l’oubli.
À Voir et à Partager
Sorti en 2020, Josep a remporté le César du meilleur film d’animation et séduit par sa simplicité puissante. Il mérite d’être vu pour comprendre La Retirada au-delà des livres d’histoire. 
Ce film n’est pas une fiction : c’est un miroir de notre devoir envers le passé

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