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Billet de blog 1 janvier 2021

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Clin d’œil de bonne année

A chaque fois que j’ai regardé monsieur Macron faire ses allocutions, je me suis aperçue qu’il ne clignait pas beaucoup des yeux. C’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi, qui en ces temps de confinement n’ai pas beaucoup d’activité, ça m’a marqué. Je me suis donc prêtée au jeu : le premier, de nous deux, qui clignera, aura une, tapette. J’ai toujours perdu.

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Alors, le calme de ce réveillon m’a permis de pousser le jeu un peu plus loin. J’ai regardé monsieur Macron, et compté le nombre de clignement d’yeux (ça occupe) : 37. J’ai pu en rater quelques uns. Le temps de son discours : à peu près 15minutes. Or il semble que l’on cligne des yeux entre 10 et 20 fois par minute. Il aurait donc dû en faire entre 150 et 300. Et je remarque que ceux-ci ponctuent ses paragraphes, à quelques réflexes incontrôlables près.

Bon, bon, bon, puisque je suis joueuse, et que je n’ai toujours rien de mieux à faire, je regarde les vœux de madame Kettal sur Médiapart et fait le même décompte. 68 clignements d’yeux en 5 minutes. Ce qui est bien entre 50 et 100, soit le nombre de clignement d’yeux « naturel ».

Une rapide recherche sur Internet me dit que l’absence de clignement dénote : « un calme apparent qui révèle que votre interlocuteur ne comprend pas ce que vous êtes en train de lui dire, ou qu’il n’a pas la réponse à la question que vous lui posez. »

Soit, le premier document est sans montage, c’est à dire en plan séquence, alors que le deuxième est monté. Mais il n’en reste pas moins que cela accentue le fait que monsieur Macron ne cligne pas beaucoup des yeux.

On peut ajouter au décompte que madame Kettal fait deux clins d’œil, tout aussi incontrôlés, que j’interprète comme un signe de connivence.

Pour ma part, je préfère une personne qui recherche mon entendement à celle qui me met au défit.

Un autre élément me brouille les neurones. Le discours de monsieur Macron est à la fois sous-titré et comporte un insert avec une personne qui traduit en langue des signes.

Pour ma part, j’adore ces traducteurs qui, bien que je ne les comprenne pas, semblent donner vie au discours. Mais surtout, je ne comprends pas pourquoi dans le cas présent, il faut cumuler ces deux éléments.

Ce qui est plus surprenant encore est que le discours de monsieur Macron est transcrit par un opérateur téléscripteur qui corrige en direct, alors que ce même discours se trouve sur un prompteur. Il est donc préexistant et pourrait très facilement être inséré en sous titre sans correction. C’est d’ailleurs ce qu’a choisit de faire Médiapart pour le discours de madame Kettal. Ce média ne feint donc pas d’ignorer que tout cela est préparé. Un détail qui est signe de transparence.

Je me pose alors la question, est-ce que la mise en image du discours du Président si perturbante dans sa forme ne reflèterait pas un fond très fragile ?

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