Oui, bien sûr je provoque en nommant « ouvrier » la partie des employés de techniciens et d’artistes qui travaillent dans l’ombre.
On a longtemps péroré sur un statut qui était non seulement privilégié, mais mettait aussi en péril l’assurance chômage. D’après les chiffres officiels, cela concerne au maximum 100 000 personnes sur environ 30 millions d’employées.
Millier, million et milliard brouillent notre entendement, mais pour être tout à fait clair si on considère que 1 minute correspond à mille, 1 million de minute correspond à presque deux ans, un milliard à presque vingt ans.
Ne m’en voulez pas d’arrondir les chiffre, c’est un ordre d’idée pour me permettre de réfléchir.
Donc, 100 000 personnes correspondent à 100 000 minutes, soit 70 jours, 30 millions à 31 un an et demi. Voilà sur une échelle qui nous permet de comprendre plus facilement la proportion de ceux qui mettent l’assurance chômage en péril.
Je vous présente ici quelques données dans un domaine que je connais, et je suis certaine que chaque métier ou statut pourraient de même montrer le bien fondé de leurs revendications. C’est pourquoi je pense qu’il faut s’écouter, se joindre et lutter ensemble pour pouvoir construire une société où nous pourrions partager à la fois nos différences et nos convergences.
Pour ce qui est de mon expérience, beaucoup de personnes ont considérées que le métier que j’exerçais était « super ».
Ben oui je voyageais. C’était surtout ça en fait.
Mais, non je ne partais pas en vacances, aéroport, chambres d’hôtels, gares, décalages étaient devenus quelque chose que je devais considérer comme un dommage collatéral.
Le reste me plaisait fondamentalement, rencontrer les gens qui pratiquent une culture qui m’est étrangère, une équipe qui dans toutes les conditions est « à fond » et quelque chose de nouveau et de temporaire à chaque fois.
Beaucoup de gens me disaient aussi qu’ils ne pourraient pas faire ça et je leur disais que je ne pourrais pas faire ce qu’ils faisaient eux.
À chaque jour sa peine, à chacun sa peine.
Alors, je suis ce soir partagée, je voulais ici faire un appel aux média pour qu’ils traitent la condition de technicien.nes du spectacle (vivant ou mort) et je m’aperçois en écrivant que ce combat est nécessaire mais pas suffisant.