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Billet de blog 13 avril 2025

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"...accroche un sourire à ta face..."

... la télé nous évoque le début des années trente en Allemagne...confusion des époques...bien sûr tu ne peux pas faire abstraction, te voiler les yeux, te boucher les oreilles, calquer cette pesante résignation qui semble faire écho à la médiocrité ambiante...

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Illustration 1
sourire © C.P.

... la télé nous évoque le début des années trente en Allemagne...confusion des époques... tiens, au fait, Hitler provoquait-il à l'époque des sourires comme Trump le faisait lors de sa première campagne électorale?...l'armée Israélienne tire sur des ambulances...cadavres d'enfants à Gaza.... Netanyahou parade auprès d'Orban, alors que des soldats chinois et nord-coréens prêtent main forte à Poutine en Ukraine... dernier été de paix pour l'Europe, déclare un expert... visages retords, regards arrogants et haineux de nouveaux dictateurs, passent en filigranes... Il faut se préparer à une éventuelle guerre... préparer un kit de survie...des politiciens délinquants plastronnent, arrogants, te donnent des leçons de démocratie en en salissant le mot...tout se croise, se télescope, se mélange dans une vapeur fétide...tu dois ouvrir les yeux, te sortir de ce poisseux brouillard...soudain, un éclat furtif de soleil perce le ciel gris de tes songes... non tu ne dors pas, ce ne sont pas des rêves incertains d'avant réveil... le bruit du gravier qui crisse, le chant des oiseaux qui te parlent des beaux jours à venir...les images et les paroles suivent le rythme rapide de tes pas, une traînée de sueur trace un sillon sur ta poitrine....tu es entrain de marcher sous le ciel bleu... bien sûr tu ne peux pas faire abstraction, te voiler les yeux, te boucher les oreilles, calquer cette pesante résignation qui semble faire écho à la médiocrité ambiante... pourtant, il te faut réfréner ta peur, ta colère, ta haine et ton dégoût, il te faut réagir, ne pas tomber...être attentif à ton âme qui se terni, retrouver ces outils que tu connais tant, qui t'aident souvent à écailler la grise corrosion qui s'y dépose, gratter pour y retrouver les couleurs qui te guident et t'apaisent...ne pas sombrer dans la noirceur, dans la peur, dans la dépression... retrouver le chemin des riches émotions qui te portent... te rapprocher encore plus de Bach, Schubert, et de Chopin, de Charles Lloyd, Bil Evans, et de Coltrane, de Brassens et de Bashung... reprendre les poèmes de Prévert, d'Eluard, de François Cheng... t'asseoir devant les tableaux qui t'entourent et t'apaisent ...garder dans ta main la vibration des sculptures de Chillida caressées sur place à Hernani...te poser plus longtemps afin d'humer ton vin préféré à l'ombre de l'olivier...te féliciter de ne pas louper ton petit rendez-vous avec Philippe Catherine et sa poésie souriante le jeudi matin à la radio...entretenir ces riches moments d'échanges entre amis, alors que tout le monde semble se refermer sur soi...cultiver les sourires et rires de tes petits enfants...garder en mémoire ces mots si actuels de David Hockney que tu viens d'entendre : "n'oubliez pas que personne ne peut annuler le printemps." 
Me vient soudain à l'esprit ce vers d'Aznavour: "...accroche un sourire à ta face...", il m'est arrivé je ne sais comment, à ce moment là où je suis immobile sur ce trottoir et ou je fixe cet arrêt de volet à tête de bergère, il a été repeint en rose, un grand sourire forcé, noir, me fixe.

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