Laisse-moi d’abord te dire que je peux te comprendre. De toutes les idéologies politiques, celle du ‘’trop aux autres, pas assez pour nous’’ peut s’avérer entendable, pour des personnes mal informées. D’ailleurs, cette pensée s’est normalisée, grâce au dévouement de tes idoles pour l’assagir et légitimiser ainsi l’image de ton parti.
Mais aujourd’hui, toi tu le choisis toujours pour la même raison : sa xénophobie.
Soyons honnêtes, c’est tout ce qui compte à tes yeux. Car, généralement tu ne connais pas le programme de ton parti. Tu le votes parce qu’ ’’on est plus chez nous’’.
Dans la France d’en bas, pas celle qui se réunit sur les plateaux télé et qui polit tout ce qu’elle crache, mais dans celle qui sort sa science à la pause-café ou autour d’un demi au PMU du coin, tu es toujours celui qui adore manipuler l’expression « quelle honte ! » et qui explique qu’il y a « trop d’arabes qui te piquent ton pognon », les "fainéants" blancs ayant généralement la faveur d’être hors-champ.
Contexte posé, allons-y pour notre jeu…
Nous sommes dans les années 70, deux illustres héros de la seconde guerre mondiale… du côté de la collaboration, des piliers du gouvernement de Pétain, fiers d’avoir combattu aux côtés des SS nazis forment ton parti avec notre cher Jean-Marie. ‘’Aux souvenirs du bon vieux temps de l’occupation’’ aurait pu être leur slogan.
Ils auraient sûrement aimé prendre le pouvoir dès les années 40, lorsqu’ils luttaient contre la Résistance française, ces ‘’sales gauchistes’’ qui se démenaient pour la mère patrie, qui mouraient en criant « Vive la France » comme le relatent les récits de l’assassinat de Jean Zay par exemple, à qui l’on doit notamment le festival de Cannes, ces mêmes gens à qui tu reproches leur manque de patriotisme.
Grâce à celui des amis de Jean-Marie, nous ferions peut-être même encore partis de l’Axe. Au moins, personne n’aurait à lécher les bottes des Américains 80 ans après le débarquement, car il n’aurait probablement pas eu lieu.
Notre jeu s’achève. Il a révélé le terreau sur lequel ton parti base sa politique, le passé démontrant, à juste titre, un crédit bien plus vertueux à l’autre bord de l’échiquier.
Historiquement, la France, malgré le fait qu’elle soit habitée par des « Gaulois réfractaires » pour citer notre Président, restera tout de même un pays qui, lorsque l’obscurité frappe à sa porte, se rappelle qu’elle est le pays des Lumières.
Vive la République, vive la France.