Il s’agira d’un jeu d’enfant. L’objectif d’éradiquer le Hamas consistera à éliminer quelques centaines d’individus bloqués dans un rectangle de 400 km2. Fastoche. Ramener les otages sera encore plus simple, il suffira d’échanger 200 otages (sachant qu’Israël en a 10 000 en stock). Israël possède le meilleur renseignement au monde. Sa technologie (NSO, Elbit…) est incomparable. Son armée est parmi les plus puissantes du monde. Autant dire que ce sera une simple formalité.
On est donc stupéfaits. Quelle maladresse ! Le Hamas ne veut pas mourir, et après un an de combats, il est toujours vaillant. Les otages sont encore détenus par ces diables. Pire, un certain nombre est mort sous les bombes d’Israël même. Stupéfiante absente de maîtrise, désolant échec dans l’atteinte des objectifs clairs et moraux qui avaient pourtant liés indéfectiblement les USA et l’Europe au projet Israélien. Nétanyahou ne manquait pas d’ailleurs de rappeler que son combat était le nôtre, qu’il était notre ultime rempart contre la barbarie… Voilà.
Quel manque de discernement tout de même. On vise un type du Hamas, et c’est une école qui s’effondre. On vise un terroriste, et pof, un hôpital s’évapore. On ajuste un islamiste fanatique, et boum, une université explose. On cible un assassin surarmé, et vlan, un journaliste s’effondre, un centre de l’ONU, une terre agricole, un monument historique, une préfecture avec ses documents d’états civils. Caramba encore raté ! Quand ça veut pas, ça veut pas.
Heureusement que personne ne peut voir ça ! Heureusement que rien ni personne hormis l’armée israélienne elle-même ne peut documenter ce foirage monumental !
Vu de l’extérieur, on a une drôle d’impression. On voit que toutes les habitations sont détruites, et aussi toutes les écoles, et aussi tout l’approvisionnement alimentaire, et aussi tout le système de soin, et aussi toute la culture, et aussi toute trace d’état civil… Alors que le Hamas est encore bien vivant, et les otages prisonniers.
Et on ne peut s’empêcher de se dire que si Israël avait cherché à détruire la Palestine, à la rendre inhabitable chassant du même coup ses habitants, il aurait parfaitement atteint son objectif. On serait même admiratif ! Quelle maîtrise dans l’imposition de la frayeur, dans la stratégie du déplacement, dans le saccage méthodique des infrastructures, et dans le narratif permettant la suppression totale de toute trace d’une civilisation rivale en bande de Gaza.
Mais on sait bien qu’Israël ne peut pas avoir menti sur ses buts de guerre…