1 - L’épidémie, détournement de la notion
Dès le début 2020, tous les Etats réagissent de concert. Comment est-ce possible ? Une des raisons de cet unisson tient à la suprématie, en cas de pandémie, de l’OMS sur les états : « En cas de crise sanitaire majeure, les états membres s’engagent à respecter toutes les consignes émanant du conseil mondial et à faire en sorte que toutes ces consignes priment sur les lois et les codes juridiques des Etats » OMS 2005
Le 11 mars 2020, c'est la définition même de pandémie qui est modifiée. Alors qu'il fallait 200 malades pour 100 000 habitants pour activer les procédures de pandémies, il faut désormais 50 tests positifs pour 100 000 habitants. Il n’y a plus besoin de malades pour faire une pandémie. Désormais, les tests PCR feront le diagnostic en lieu et place de critères cliniques. Thomas Binder nous remémore l’épidémie de tests PCR de coqueluche survenue dans un hôpital central du New Hampshire, aboutissant à l’évacuation du service et l’isolement des médecins positifs sans qu’aucune coqueluche n’aie jamais été présente. „Faith in Quick Test Leads to Epidemic That Wasn’t“, N-Y Times Janvier 2007. https://www.thomasbinder.ch/post/das-herrschende-corona-nonsens-narrativ-zerlegt-in-26-minuten.
Si bien qu'on observe le monde entier en coeur qui renonce à la médecine clinique au profit de la technologie et la testomanie qui va avec. La conséquence, c’est la confusion de la mesure de l’épidémie avec celle de la présence virale. Epidémie et endémicité virale sont devenues synonymes.
L’Irsan de Laurent Toubiana reste fidèle à son mode de comptage, arguant d’une part qu’une épidémie est la propagation d’une maladie, et d’autre part que la comparaison des épidémies entre elles suppose un mode de comptage identique. Il est le seul à faire entendre précocement cette voix en France.

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Le choix d’indicateurs cliniques comparables avec les épidémies précédentes permet d’évaluer réellement l’importance de notre épidémie, ce qui incite à une politique proportionnée (https://covid.irsan.eu/fr/documentation/index/voir/8-Analyse-du-25-mars-2021-:-L’épidémie-de-Covid-19-a-eu-un-impact-relativement-faible-sur-la-mortalité-en-France).
La mesure de l’activité hospitalière lui donne raison : selon ACTIH, le Covid représente en 2020 2% de l’activité hospitalière et 5% des soins critiques. Il est dès lors évident que si sévère que puisse être le Covid, il n'explique aucunement qu'un pays comme la France du 21ème siècle se retrouve saturée. Mais personne ne valide les outils d'observation de Laurent Toubiana.
Pourtant, ce choix est capital, car le mode de comptage, constitue le premier élément de notre connaissance de l'épidémie (quantité de malades et de morts et nature des phénomènes pathologiques dépendant du Sars-cov 2). En outre, il se répercute sur nos stratégies thérapeutiques, aboutissant à d'énormes paradoxes.
2 - La stratégie thérapeutique, détournement de la notion de soin et des ressources médicales
Le terme d'"épidémie" est associé dans l'esprit des gens au vaccin qui est la solution. L'association épidémie-éradication-vaccin est culturelle chez nous, même pour un coronavirus, même pour une épidémie en place depuis 1 an, et même pour des pathologies "Sars-cov-dépendantes" inhabituellement sélectives sur leurs cibles. La porte est d'emblée ouverte à une vaccination généralisée (contre toute attente raisonnable).
La stratégie choisie vise l'arrêt de la propagation et l'éradication (ce qui est notoirement impossible). Elle aboutit donc au confinement d'abord, à l’isolement indifférencié ensuite, puis à la vaccination totale malgré les données scientifiques qui invalident ces stratégies. Les modélisations permettant ces stratégies se sont avérées fausses 9 fois sur 10 (https://evaluation-modelisation-covid.github.io/france/) et les études rétrospectives sur les confinements suggèrent leur inefficacité (https://sites.krieger.jhu.edu/iae/files/2022/01/A-Literature-Review-and-Meta-Analysis-of-the-Effects-of-Lockdowns-on-COVID-19-Mortality.pdf).
Quant au « tout vaccinal » il contredit toutes les notions de santé publique, mais il faudrait y consacrer un substantiel développement. Pas l’ombre d’un argument tangible ne le justifie. Il n’est d’ailleurs presque jamais préconisé par les professionnels, dont la parole est volontiers instrumentalisée, comme s’en plaint François Alla en quittant le HCSP.
Les médias n’ont d’autre choix que de vecter cette stratégie, l’encourager, abolir le débat contradictoire et disqualifier a priori les discours critiques : « La confiance du public dans les vaccins est essentielle à leur adoption et à la réussite (ou non) de la lutte contre la propagation du virus. Les médias de service public ont un véritable rôle à jouer en interrogeant les scientifiques à l’origine des vaccins, en examinant de manière responsable les problèmes de sécurité, mais aussi en contrant la désinformation dangereuse qui menace de compromettre les décisions que les gens prennent concernant leur santé ». Noël Curran, directeur général de l’UER. https://www.ebu.ch/fr/news/2020/12/trusted-news-initiative-to-combat-spread-of-harmful-vaccine-disinformation.
Des chiffres fantaisistes ne cessent de circuler sur le nombre de morts sauvés par nos stratégies publiques. Des arguments extravagants viennent cautionner nos politiques publiques, s'appuyant sur la surcharge hospitalière attribuée aux Covid non vaccinés, ceci sans aucune mise en perspective ni du classement "Covid" du malade, ni de la capacité d'accueil hospitalière.
Notons que pour comparer notre surcharge hospitalière de 2021 avec celle des périodes pré-Covid, il faut inclure le vieillissement de la population et surtout la diminution des lits d’hôpitaux. Cette diminution est très largement aggravée par 2 volets de la politique gouvernementale :
- 1 la suppression continuelle de lits. Entre 2003 et 2018 = - 45 000 lits d’hospitalisation sur les 450 000 présents en 2003. https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/sites/default/files/2021-01/Fiche%2002%20-%20Les%20capacités%20d’accueil%20à%20l’hôpital.pdf
En 2020 ce sont encore 5700 lits qui sont supprimés.
- Le détournement des soignants de leur fonction principale en pleine période pandémique : les vaccinodromes phagocytent l’activité médicale de ville et hospitalière. Dans ma ville, un rendez-vous en médecine de ville prend 2 à 3 semaines désormais. Les médecins n’ont pas que ça à faire de soigner des malades, ils doivent vacciner des enfants bien portants et qui ne craignent rien de l’épidémie de Covid. Même chose pour les infirmiers et infirmières, occupés à tester et vacciner des gosses, ou à booster des populations contre un variant peu dangereux avec un vaccin désormais non protecteur... Les soignants sont détournés de leur fonction essentielle, qui de son cabinet, qui de l'hôpital public. En outre, le choix du test PCR en lieu et place de tout examen clinique aboutit à ce que Barbara Stiegler nomme la « prolétarisation du médecin ». C’est le QR du patient qui détermine le protocole à appliquer. La compétence médicale est désormais inutile. https://www.youtube.com/watch?v=yl1W8q4LUII
Suite à la fuite de 30 à 40 % des personnels hospitaliers et des lits, des cellules de déprogrammation sont créées (selon Alice Desbiolles). https://www.youtube.com/watch?v=yl1W8q4LUII. Occuper des soignants qu'on n'a plus à déprogrammer des opérations causées par lesdites absences de soignants dûs à nos stratégies sanitaires... C'est "kafkaïen" comme elle dit elle même.
La focalisation sur l’observance de la politique sanitaire gouvernementale (et internationale) au mépris des alertes des scientifiques aboutit à l’opposé de l’effet visé. Les patients sont moins bien soignés pour toutes les pathologies autres que le Covid, ils en meurent, le pays est fragmenté, le coût est exorbitant : les tests PCR d’après Alice Desbiolles, ont coûté 1,5 Milliard d’Euros entre décembre et Janvier (soit la moitié de l’argent nécessaire pour éradiquer la pauvreté en France).
Certains sénateurs ont demandé à Alice Desbiolles pourquoi ne pas vacciner tout le monde si on peut le faire. Outre la multiplication automatique des effets secondaires due à l'effet de nombre, attribuer autant de ressources à des activités inutiles et nuisibles au plan de la santé globale, est une lamentable et consternante erreur.