1989. Le mur de Berlin s’effondre. Détruit par les citoyens de la ville, dans la volonté d’unité du peuple allemand. Symboliquement, cette chute a marqué le déclin de l’union soviétique, et par extension de son idéologie.
Théorisé par Francis Fukuyama (entr’autres), le concept de la “fin de l’Histoire” consiste à dire, qu’après la chute de l’idéologie soviétique et la fin de la guerre froide, plus rien ne se passera car nous vivrons dans une aire où une seule idéologie dominerai; le capitalisme. Une 1ère dans l’histoire de l’humanité.
Depuis, Fukuyama lui même est revenu sur ces propos. Bien entendu le capitalisme domine. Dans le monde de l’entreprise, celui de la finance ou bien de la sphère gouvernementale. Mais de nombreuses voix se sont élevées comme autant de contre-idéologies. Ces voix sont, pour certaines, des héritages libertaires des années 60-70, voir plus anciennes. Pour d’autres, elles sont des réactions spontanées nées suite à des actions “capitalistes” (militaires, économiques, etc …). Comme développé par Nina Power, ces mouvements de contre idéologies se revendiquent d’une certaine vision réactionnaire d’un monde post-capitaliste. Elle évoque la métaphore de l’Hydre mythologique pour représenté cette “résistance”. Chaque tête de cette bête est un mouvement de révolte, de raz-le-bol, d’indignation, d’insoumission ou tout simplement d’existence. Tous indépendants et différents les uns des autres, mais reliés par une vision anti-hégémonique. Même si, je le conçois, il est impossible d’imaginer que le terrorisme et les mouvements Occupy par exemple soit placés dans le même panier. Mais ils sont tout deux une réaction face à l’idéologie capitaliste dominante.
Pourquoi, donc, ces mouvements sont tous minoritaires, voir marginalisés? Il y a pourtant du bon dans la diversité. C’est en parti à cause de la façon dont sont traité ce type de sujet par les sphères médiatiques dominantes. Ne pas en parler, c’est éclipser les problèmes. Ne traiter qu’une facette, c’est effacer certaine revendications pourtant légitimes. Parfois même inconsciemment, les médias occultent les points de vue divergent. C’est ce que Mc Combs et Shaw appel la théorie de l’Agenda Settings. En ne parlant que de certain sujet d’actualité ou bien en invitant toujours les mêmes personnes à la télévision, à la radio ou dans les journaux, les médias créent une spirale du silence (comme définis par Noelle-Neumann). Spirale qui étouffe les anti-système et nous enferme dans une vision pro-hégémonique. Et là on peut rejoindre le point de vue de Chantal Chouffe sur le positionnement face à un système dominant. Elle explique que “la pratique artistique joue un rôle dans la constitution et la maintenance d’un odre symbolique donné, ou dans sa remise en cause.” Un positionnement passif renforce le système, bien qu’inconsciemment ou involontairement. Comme l’a très bien expliquer George Gerbner, la “cultivation” sur le long terme de ce genre de discours créée une situation d’accord inconscient sur l’immobilisme de notre société.
Je vous met au défis de trouver une journée, une seule, sans que les médias ne parlent des bénéfices des grandes entreprises, des fluctuations de la Bourse ou des querelles politiques. Pourtant, c’est ce qui met lentement fin à notre Histoire.
Le silence de nos cris face au vacarme du capital.