Bon vent Jean-Luc

Je me rends compte que je n’ai pas pris le temps de t’écrire au moment des dernières législatives. Je ne te cache pas que j’étais hors de moi quand j’ai appris que Danielle n’avait pas été investie par LFI. Le RN était aux portes du pouvoir, et c’est le moment que tu as choisi pour tenter d’éliminer politiquement (sans y arriver) celles et ceux qui ont osé ne pas être d’accord avec toi et l’exprimer. Leurs désaccords avec toi ? Ton comportement lors de l’affaire Quatennens, le manque criant de démocratie interne au sein de LFI ou encore ton profil non rassembleur, cette volonté de cliver encore et encore (ce que je comprenais lorsqu’on était minoritaire au sein de la gauche, ce que j’ai du mal à piger lorsqu’on est la première force de gauche, là où il faudrait être rassembleur si l’on veut donner une chance à notre programme de voir le jour). Ces désaccords, je les partage.

Tu as clairement montré que tu n’es pas à la hauteur des enjeux, pas l’homme de la situation. Tu as permis, avec d’autres, que la gauche en France ne disparaisse pas comme en Italie. La ligne à gauche majoritaire en France est désormais une ligne de rupture au libéralisme, et tu y es pour beaucoup. Personne ne peut te l’enlever. Alors quel gâchis, au regard de tout ce que tu as contribué à construire, notamment avec Danielle (Simonnet), Delap (François Delapierre), Raquel (Garrido), Alexis (Corbiere) ou encore Charlotte (Girard).

En 2022, j’ai voté pour la France Insoumise, principalement parce que dans le programme, il y avait la 6e République. Tu comprendras aisément que sur cette question, tu as perdu toute crédibilité.

Si je suis en désaccord désormais avec toi et la direction de LFI, je considère l'union de la gauche indispensable, et qu'elle ne peut évidemment pas se faire sans LFI qui reste, à ce jour, l'organisation politique dont je me sens le plus proche du programme.

Tu trouveras peut-être que ma petite bafouille arrive un peu comme un cheveu sur la soupe, que nous sommes passés à une autre séquence politique. C'est ce que j'écrivais dans mon premier brouillon de ce billet. A la réflexion, c'est le moment de parler d'union et de la renforcer. Il est urgent de se mettre d'accord dès maintenant sur une candidature unique de la gauche à la présidentielle. Etre candidat à la présidentielle, cela ne se fait pas en claquant des doigts. Cela se prépare. Ce n'est pas "celui qui dit (le premier) qui y est" comme disent les enfants. Il faut un-e candidat-e unique sur le programme du Nouveau Front Populaire pour battre le Rassemblement National et le candidat à venir du "système".

J’aime mettre des mots sur ce que je ressens. Ça m’aide à tourner la page. C’est ce que je viens de faire.

Bon vent Jean-Luc

Christophe