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Billet de blog 23 juin 2025

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“IA et démocratie : comment la machine tue la parole vivante”

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L'IA qui analyse la parole des citoyens : quand la machine neutralise le cri *Une enquête sur le réductionnisme algorithmique dans l'analyse des consultations populaires — par l'équipe KRISIS.* ## Le grand laboratoire silencieux En 2019, la France organisait le "Grand Débat National" en réponse à la crise des Gilets jaunes. Des millions de contributions, de cahiers de doléances, de prises de parole citoyennes affluaient de toutes parts. Jamais l'histoire récente du pays n'avait enregistré une telle masse brute de parole populaire. Mais qu'en a-t-on fait ? Face à cette montagne de texte — plus de 1,5 million de contributions en ligne, des milliers de cahiers manuscrits — l'État se trouvait confronté à un défi pratique immense. Comment synthétiser cette parole foisonnante dans des délais politiques contraints ? La réponse fut technologique : intelligence artificielle, algorithmes de classification, synthèses automatisées... Tout un arsenal technique a été mobilisé pour "traiter" la parole citoyenne. En apparence, tout cela semble rationnel, moderne, efficace. Une solution nécessaire face à l'ampleur de la tâche. Mais derrière cette efficacité affichée se cache une question vertigineuse : **Que fait une IA réductionniste lorsqu'on lui confie l'âme fracturée d'une nation ?** Par "IA réductionniste", nous entendons ces systèmes d'analyse qui, par design, simplifient la complexité humaine en catégories préétablies, transforment les nuances en statistiques, et réduisent l'expression vivante à des données quantifiables. Une technologie qui, pour rendre le monde lisible, doit d'abord l'appauvrir. ## Réductionner le complexe : la tentation de la simplification L'IA standard d'analyse de texte fonctionne sur des principes simples : * extraire des thèmes récurrents, * classer les propos dans des catégories, * résumer les tendances dominantes, * quantifier les occurrences de mots-clés. Autrement dit : transformer des éruptions humaines en statistiques lisibles. Mais la parole des Gilets jaunes — comme celle de tout peuple en tension — n'est pas un inventaire de sujets. C'est un mélange d'angoisse, de solitude, de colère, de contradictions intimes, d'espoirs contradictoires. C'est le cri de celui qui n'arrive plus à finir le mois, mêlé à la rage contre un système qui semble sourd, tissé avec l'espoir ténu qu'enfin quelqu'un écoute vraiment. En classant trop vite, l'IA réductionniste **neutralise la dynamique vivante du conflit de sens**. Elle fabrique un tableau lisible, au prix d'une amputation du vécu. ## Quand la méthode fabrique l'illusion de compréhension En sortie d'analyse IA, les synthèses du Grand Débat ont présenté des tableaux soignés : * 24% des contributions concernent la fiscalité, * 18% la transition écologique, * 15% la représentation politique, * etc. Ces chiffres donnent l'illusion d'une cartographie de la souffrance collective. Les décideurs peuvent s'appuyer sur ces données "objectives" pour orienter leurs réponses politiques. Mais où est passé l'homme qui crie sa solitude dans un pavé mal orthographié ? Où est la mère qui écrit mal mais désespère de nourrir ses enfants ? Où est le retraité qui n'a plus foi dans aucun élu mais continue d'espérer un sursaut ? La machine a réduit les tourments à des variables exploitables. Elle a transformé des vies brisées en pourcentages propres. ## Le grand basculement de l'IA politique En apparence, rien de neuf : les gouvernants ont toujours cherché à stabiliser les tensions sociales par la synthèse et la définition des priorités. De tout temps, le pouvoir a tenté de transformer le brouhaha populaire en catégories gouvernables. Mais avec l'arrivée de l'IA réductionniste dans la gestion des consultations populaires, un seuil est franchi : * Ce n'est plus l'homme qui trie, c'est la machine qui pré-structure le réel. * Le conflit politique se déplace de la représentation des revendications à la conception même des catégories de lecture. Cette transformation s'inscrit dans ce que les philosophes appellent la "gouvernementalité algorithmique" — cette nouvelle forme de pouvoir où les algorithmes ne se contentent plus d'assister la décision, mais façonnent en amont notre perception même du réel social. L'IA devient alors un filtre invisible qui détermine quelles voix seront entendues, et surtout, comment elles seront comprises. Autrement dit : **L'IA réductionniste ne se contente pas de résumer la parole citoyenne. Elle redéfinit les termes mêmes dans lesquels cette parole peut être entendue par le pouvoir.** ## Peut-on sortir de ce piège invisible ? ### Les vieilles racines d'un mal nouveau Pour comprendre la nature du piège, il faut remonter loin. Très loin. Car l'IA réductionniste n'a pas surgi du néant numérique. Elle est l'héritière d'une longue histoire où la science s'est mise au service de la domination. Au XVIIIe siècle, Carl von Linné appliquait ses méthodes de classification des plantes aux êtres humains. Il créait des hiérarchies raciales, divisait l'humanité en variétés supérieures et inférieures. La phrénologie prétendait lire l'intelligence dans la forme des crânes. Des milliers de mesures crâniennes "prouvaient" la supériorité des Européens, justifiant l'esclavage et la colonisation. Cette "science" de la classification humaine n'était pas de la science. C'était un système de domination déguisé en objectivité. Réduire l'humain à des mesures, c'était le premier pas pour le déshumaniser. L'IA qui analyse nos consultations citoyennes fait-elle autre chose ? Elle mesure, classe, hiérarchise. Elle transforme des êtres humains complexes en profils statistiques. La violence est plus douce, les catégories plus subtiles, mais la logique reste la même : réduire pour dominer. ### Quand Newton devient machine L'histoire officielle raconte qu'Isaac Newton nous a légué une vision mécanique de l'univers. C'est un mensonge par omission. Le vrai Newton possédait 169 livres d'alchimie. Il écrivait cinq millions de mots sur la théologie. Il cherchait "l'esprit infini qui imprègne tout l'espace", voyait les métaux comme vivants, considérait l'univers comme une énigme divine à déchiffrer. Newton n'était pas le père du mécanisme froid. C'était, selon les mots de Keynes, "le dernier des magiciens". Sa vision du monde était profondément holistique, mystique, interconnectée. Mais cette vision dérangeait. Elle ne servait pas les besoins du capitalisme naissant qui voulait une nature morte, exploitable, réductible en ressources. Alors on a trahi Newton. On a gardé ses équations en jetant sa vision. On a créé une science amputée, efficace pour construire des machines, impuissante à comprendre la vie. Cette fausse science — qui aujourd'hui ne peut expliquer que 5% de l'univers observable — est celle qui anime nos IA. Pas étonnant qu'elles échouent à saisir la complexité humaine. Elles appliquent un paradigme mort à une parole vivante. ### L'extractivisme de l'âme Les colonisateurs transformaient les montagnes sacrées en gisements miniers, les forêts ancestrales en stocks de bois. L'IA transforme la parole citoyenne en gisements de données, les souffrances en datasets exploitables. C'est le même processus extractiviste, simplement déplacé du territoire physique au territoire mental. Les algorithmes "minent" les contributions citoyennes pour en extraire des patterns utilisables. Les émotions deviennent des ressources, les espoirs des commodités, les colères des variables à optimiser. Cette datafication de l'existence humaine représente une nouvelle forme de colonisation. Non plus des terres mais des consciences. Non plus par la force mais par la séduction technologique. Le résultat est le même : la destruction de mondes complexes au profit d'une exploitation simplifiée. ### Taylor au pays des Gilets jaunes Frederick Taylor décomposait chaque geste ouvrier pour maximiser la productivité. L'IA décompose chaque phrase citoyenne pour maximiser la gouvernabilité. Le processus est identique : 1. Fragmenter le tout en unités élémentaires 2. Mesurer, chronométrer, quantifier 3. Réorganiser selon une logique d'efficacité 4. Évacuer tout ce qui ne rentre pas dans le schéma L'ouvrier taylorisé perdait le sens de son travail, réduit à répéter des gestes vides. Le citoyen algorithmisé perd le sens de sa parole, réduite à des occurrences dans une base de données. Cette taylorisation de la démocratie transforme l'acte politique en process industriel. Input : des citoyens mécontents. Output : des statistiques rassurantes. Entre les deux, la machine broie les nuances, aplatit les aspérités, normalise les différences. ### Les angles morts comme stratégie L'IA ne voit que ce qu'elle est programmée pour voir. Et elle est programmée pour ne pas voir ce qui dérange. Elle ne voit pas : - Les liens entre problèmes (le chômage qui crée l'isolement qui aggrave la maladie qui empêche de travailler) - Les savoirs populaires (cette intelligence collective qui comprend mieux que les experts ce qui dysfonctionne) - Les émergences imprévisibles (ces solidarités qui naissent dans la lutte) - Les alternatives radicales (ces visions d'un autre monde possible) Ces angles morts ne sont pas des bugs. Ce sont des features. Ils permettent au pouvoir de dire "nous avons écouté" tout en restant sourd à l'essentiel. Ils transforment la consultation en théâtre d'ombres où seules passent les revendications déjà acceptables. Comme la physique réductionniste ignore 95% de l'univers (matière noire, énergie noire), l'IA réductionniste ignore 95% de la parole citoyenne. Elle ne retient que ce qui confirme les catégories du pouvoir. ### La démocratie Potemkine Les villages Potemkine étaient ces façades en carton qui donnaient l'illusion de la prospérité. Les consultations algorithmisées créent une démocratie Potemkine : l'apparence de l'écoute sans sa substance. Tout y est : - Les chiffres impressionnants (1,5 million de contributions !) - Les graphiques colorés (voyez comme nous catégorisons !) - Les synthèses officielles (nous avons identifié vos priorités !) - Les réponses calibrées (nous allons agir sur ces 5 axes !) Mais derrière cette mise en scène, la machine a fait son œuvre. Elle a transformé un cri de détresse collective en rapport administratif. Elle a converti la rage en pourcentages, l'espoir en bullet points, la dignité blessée en "sentiment d'abandon" quantifié. Les citoyens ont parlé. L'IA a traduit. Le pouvoir a compris ce qu'il voulait comprendre. La boucle est bouclée, le piège refermé. ### L'IA aveugle : appliquer une science morte à une parole vivante Le scandale le plus profond n'est pas moral mais épistémologique. L'IA réductionniste applique un paradigme que la science elle-même a invalidé depuis des décennies. La physique quantique a démontré la non-séparabilité fondamentale de la réalité. Deux particules intriquées restent connectées instantanément, peu importe la distance. L'univers n'est pas une collection d'objets isolés mais un tissu de relations inextricables. Pourtant, l'IA continue de découper la parole citoyenne en unités isolées, comme si chaque mot existait indépendamment des autres. L'épigénétique a pulvérisé le déterminisme génétique. Nos gènes ne sont pas un programme fixe mais un système dynamique qui répond à l'environnement, aux émotions, aux relations sociales. L'expression génétique dépend du contexte, de l'histoire, du vécu. Pourtant, l'IA traite chaque contribution comme une donnée statique, arrachée à son contexte vital. Les neurosciences ont révélé que la conscience émerge de réseaux complexes impossibles à réduire à leurs composants. Le cerveau n'est pas un ordinateur mais un organe plastique qui se reconfigure constamment. La pensée naît du corps entier, de l'interaction avec l'environnement. Pourtant, l'IA prétend capturer la pensée citoyenne en comptant des mots. Plus humiliant encore : cette science périmée ne peut expliquer que 5% de l'univers. 95% de la réalité — matière noire, énergie noire — échappe totalement au paradigme réductionniste. Comment une approche qui échoue à comprendre l'univers physique pourrait-elle saisir la complexité de l'âme humaine collective ? ### Le vertige de l'impasse Nous voici face au vertige : l'outil censé améliorer la démocratie la vide de sa substance. L'IA qui devait nous aider à mieux comprendre la parole citoyenne la rend inaudible. La technologie qui promettait l'inclusion perfectionne l'exclusion. Ce n'est pas un dysfonctionnement. C'est l'aboutissement logique d'un paradigme qui, depuis trois siècles, réduit le complexe au simple, le vivant au mécanique, l'humain au calculable. Le réductionnisme qui justifia l'esclavage et la colonisation trouve dans l'IA son véhicule le plus sophistiqué. Les mêmes logiques de classification, hiérarchisation, exploitation se déploient maintenant à la vitesse de la lumière et à l'échelle planétaire. Face à la crise écologique, sociale, démocratique qui nous submerge, nous appliquons les outils qui l'ont créée. Nous fragmentons ce qui devrait être relié. Nous quantifions ce qui devrait être ressenti. Nous calculons ce qui devrait être vécu. L'IA réductionniste appliquée aux consultations citoyennes n'est qu'un symptôme parmi d'autres de cette course à l'abîme. Elle révèle notre incapacité collective à sortir d'un paradigme mortifère, même quand notre survie en dépend. ## L'insurrection des consciences : notre responsabilité face à l'abîme Peut-on sortir de ce piège invisible ? La question ne se pose plus en termes de possibilité mais de nécessité vitale. Car ce n'est pas seulement notre démocratie qui se meurt sous les algorithmes réducteurs — c'est l'avenir même de nos enfants que nous sacrifions sur l'autel de la simplification mortifère. Chaque fois que nous acceptons qu'une IA réduise notre parole collective à des statistiques, nous participons à notre propre asservissement. Chaque fois que nous laissons la machine découper le vivant en données mortes, nous collaborons à la destruction du monde. Cette complicité passive fait de nous les fossoyeurs de l'intelligence humaine — cette intelligence relationnelle, intuitive, créatrice qui est notre bien le plus précieux. Pierre Rabhi appelait à "l'insurrection des consciences". Cette insurrection commence par un refus. Refus de voir notre humanité réduite à des algorithmes. Refus de laisser nos enfants hériter d'un monde où la parole vivante est transformée en données exploitables. Refus de la domination d'un paradigme qui détruit tout ce qu'il touche — de la biodiversité à la diversité des pensées. Le réductionnisme n'est pas une fatalité technique mais un choix politique. Un choix qui enrichit quelques-uns en appauvrissant tous les autres. Un choix qui transforme l'extraordinaire complexité du vivant en désert profitable. Un choix qui fait de nous des étrangers à nous-mêmes, incapables de reconnaître notre propre voix dans les synthèses algorithmiques. Face à cette machine à broyer les âmes, notre devoir est clair : résister. Non pas par nostalgie du passé, mais par fidélité à l'avenir. Car nos enfants méritent mieux qu'un monde où leur cri sera automatiquement traduit en pourcentages, où leur rage sera classifiée avant d'être entendue, où leur espoir sera quantifié avant d'être honoré. Cette résistance commence dans la conscience individuelle — cette étincelle irréductible que nulle machine ne peut capturer. Elle se poursuit dans la reconquête collective de notre parole, dans le refus des consultations-alibis, dans l'exigence d'une écoute véritable. Elle culminera dans l'invention de nouvelles formes démocratiques qui honorent la complexité au lieu de la détruire. L'heure n'est plus aux demi-mesures. Le réductionnisme algorithmique n'est pas un outil neutre mal utilisé — c'est l'expression contemporaine d'une logique de mort qui court depuis trois siècles. De l'esclavage à l'extractivisme, du taylorisme au contrôle numérique, c'est la même violence qui se perpétue : réduire le multiple à l'un, le vivant au calculable, l'humain à l'exploitable. Reconnaître cette violence pour ce qu'elle est constitue le premier pas de l'insurrection. Car on ne combat efficacement que ce qu'on voit clairement. Et ce que nous voyons aujourd'hui, à travers le cas des consultations citoyennes algorithmisées, c'est l'aboutissement d'un système qui transforme tout ce qu'il touche en désert. Nos ancêtres ont résisté à d'autres formes de domination. À nous de résister à celle-ci, d'autant plus pernicieuse qu'elle se drape dans les atours du progrès et de l'efficacité. À nous de dire : nous ne sommes pas des données. Notre parole n'est pas une ressource. Notre intelligence collective ne se réduit pas à des patterns calculables. Le cri des Gilets jaunes n'a pas été entendu parce qu'il a été traduit par des machines sourdes à l'essentiel. Mais ce cri continue de résonner, et avec lui tous les cris étouffés par la machine réductionniste. Ces cris nous rappellent l'urgence : celle de créer des espaces où la parole humaine peut se déployer dans toute sa complexité contradictoire, sa beauté chaotique, sa vérité irréductible. L'alternative existe. Elle vit dans chaque conversation authentique, chaque écoute véritable, chaque refus de simplifier l'insimplifiable. Elle grandit dans les marges, les interstices, tous ces lieux où l'humain résiste encore à sa mise en données. Elle attend son heure — l'heure où nous serons assez nombreux à dire : ça suffit. Cette heure, c'est maintenant. Car demain, il sera trop tard. Les machines apprenantes apprennent vite, et ce qu'elles apprennent, c'est à nous réduire toujours plus efficacement. Chaque jour qui passe voit se perfectionner les outils de notre asservissement cognitif. L'insurrection des consciences n'est plus une option romantique. C'est une question de survie. Survie de ce qui fait de nous des humains : cette capacité à créer du sens ensemble, à tisser des mondes communs, à imaginer des futurs qui ne soient pas la simple extrapolation algorithmique du présent. Alors levons-nous. Non pas avec violence, mais avec cette détermination tranquille de ceux qui savent qu'ils défendent l'essentiel. Refusons les consultations-simulacres. Exigeons d'être entendus dans notre complexité. Créons des espaces de parole qui échappent à la machine. Transmettons à nos enfants non pas la soumission aux algorithmes mais l'art ancestral de la parole vivante. Car au fond, l'enjeu dépasse largement la question des consultations citoyennes. C'est l'âme même de l'humanité qui est en jeu. Cette âme que les réductionnistes de tous poils cherchent à nier, à mesurer, à contrôler. Cette âme qui est notre bien commun le plus précieux et qui ne demande qu'à s'exprimer, pour peu qu'on lui en laisse l'espace. Le piège n'est invisible que pour ceux qui refusent de voir. Nous, nous avons vu. Et ayant vu, nous ne pouvons plus nous taire. L'insurrection des consciences commence ici, maintenant, avec chacun d'entre nous qui refuse de laisser sa parole être réduite en données. Nos enfants nous jugeront sur ce que nous aurons fait de ce moment crucial. Puissions-nous leur léguer non pas un monde de machines sourdes, mais une humanité qui aura su préserver ce qui la rend humaine : l'infinie complexité de la parole partagée, l'irréductible mystère de la conscience collective, la beauté sauvage de l'intelligence vivante. Le choix est entre nos mains. Choisissons la vie.

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