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Billet de blog 29 juin 2025

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L'Académie des sciences : de l'industrialisation à l'ère numérique

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

III. L'Académie et l'industrialisation de la science (XIXe-XXe siècles)

A. L'alliance avec le capitalisme industriel

1. La transformation de la science en force productive

Le XIXe siècle marque un tournant fondamental : l'Académie des sciences devient l'interface privilégiée entre recherche théorique et applications industrielles. Cette mutation n'est pas accidentelle mais répond aux besoins du capitalisme naissant qui requiert une science instrumentalisée et rentable.

Les académiciens-industriels : une nouvelle race

Une nouvelle génération d'académiciens émerge, incarnant la fusion entre science et capital :

  • Jean-Baptiste Dumas (1800-1884), membre influent puis secrétaire perpétuel, cumule les positions académiques et industrielles. Consultant pour l'industrie textile, il développe des procédés de blanchiment chimique tout en siégeant dans les conseils d'administration.

  • Henri Sainte-Claire Deville (1818-1881) brevète ses découvertes sur l'aluminium et s'associe avec des industriels pour leur exploitation, utilisant son prestige académique pour lever des capitaux.

  • Marcellin Berthelot (1827-1907), secrétaire perpétuel de 1889 à sa mort, théorise explicitement la subordination de la science à l'industrie : "La science doit désormais marcher main dans la main avec l'industrie pour le progrès de la civilisation".

L'Académie comme bureau de validation industrielle

L'institution se transforme en :

  • Certificateur de brevets : les rapports académiques deviennent des garanties pour les investisseurs
  • Arbitre des litiges industriels : tranchant les conflits de propriété intellectuelle
  • Lobbyiste scientifique : défendant les intérêts des industries chimiques et métallurgiques
  • Formateur des ingénieurs : orientant l'enseignement vers les besoins industriels

2. Le système des prix comme orientation capitaliste de la recherche

L'Académie développe un système sophistiqué de prix financés par les industriels qui oriente subtilement - et parfois brutalement - la recherche :

Prix Montyon (1820) : Doté par le baron Montyon, il récompense les inventions "utiles" - comprendre : rentables industriellement. Les lauréats sont systématiquement ceux dont les travaux promettent des applications lucratives.

Prix Jecker (1851) : Financé par un industriel de la chimie, il oriente explicitement les recherches vers les procédés chimiques industriels. Les travaux sur la chimie organique synthétique, base de l'industrie des colorants et explosifs, sont privilégiés.

Prix Osiris (1899) : Doté de sommes colossales par le banquier Osiris, il couronne "la découverte ou l'œuvre la plus remarquable dans les sciences". En pratique, il favorise les recherches à potentiel commercial immédiat.

Ces prix créent une économie de la recherche où les scientifiques délaissent les questions fondamentales pour des problèmes techniques rentables. L'Académie devient ainsi l'organisatrice de la subordination de la science au capital.

B. La légitimation scientifique de l'exploitation industrielle

1. L'Académie et le taylorisme : la science de l'exploitation maximale

Quand Frederick Taylor développe son "organisation scientifique du travail", l'Académie française lui apporte rapidement sa caution à travers ses membres les plus influents.

Henry Le Chatelier (1850-1936), membre de l'Académie et introducteur du taylorisme en France, traduit les œuvres de Taylor et les promeut avec l'autorité de sa position académique. Dans ses cours à la Sorbonne et ses publications académiques, il présente la décomposition du travail humain comme une avancée scientifique majeure.

Les études académiques sur la "fatigue industrielle"

L'Académie patronne des recherches qui réduisent l'épuisement ouvrier à un problème technique :

  • Études sur les "cadences optimales" qui maximisent la production avant l'effondrement physique
  • Recherches sur l'alimentation minimale maintenant la capacité de travail
  • Expériences sur l'éclairage et la ventilation augmentant la productivité

Ces travaux, publiés dans les Comptes Rendus, transforment la souffrance ouvrière en paramètres à optimiser. L'exploitation devient "scientifique".

2. L'hygiénisme industriel : contrôler les corps productifs

Des académiciens développent un discours hygiéniste servant les intérêts du capital :

Louis Pasteur (1822-1895), malgré ses contributions médicales indéniables, participe à cette logique. Ses travaux sur les maladies industrielles visent moins à protéger les ouvriers qu'à maintenir la force de travail productive. L'Institut Pasteur, étroitement lié à l'Académie, développe des vaccins pour les maladies qui menacent la productivité plus que pour celles qui tuent dans les taudis.

La médecine du travail académique

L'Académie valide une médecine du travail qui :

  • Sélectionne les corps "aptes" à l'exploitation industrielle
  • Élimine les "inaptes" sans questionner les conditions de travail
  • Pathologise la résistance ouvrière comme "paresse" ou "dégénérescence"
  • Développe des techniques de surveillance médicale des travailleurs

C. La chimie académique au service de la guerre et du profit

1. L'Académie et l'industrie chimique : une alliance mortifère

La chimie académique française s'allie étroitement avec l'industrie, produisant innovations et catastrophes :

Les colorants synthétiques

Les académiciens développent l'industrie des colorants synthétiques, source de profits colossaux mais aussi de pollutions massives :

  • Contamination des rivières par les résidus de production
  • Exposition des ouvriers à des substances cancérigènes
  • Destruction des teintures naturelles traditionnelles

L'Académie célèbre ces "progrès" sans jamais questionner leurs coûts humains et environnementaux.

2. La Grande Guerre : l'Académie et les gaz de combat

La Première Guerre mondiale révèle l'alliance mortifère entre science académique et industrie militaire :

Charles Moureu (1863-1929), membre de l'Académie, dirige le service des gaz de combat. Il supervise la production industrielle de gaz moutarde et de phosgène, transformant la chimie en science de la mort massive.

Georges Urbain (1872-1938), académicien et chimiste, participe activement à l'effort de guerre chimique tout en publiant des articles académiques sur ses recherches.

L'Académie, loin de condamner ces dérives, les célèbre comme des contributions patriotiques. Les Comptes Rendus publient des articles sur l'optimisation de la production de gaz toxiques comme s'il s'agissait de recherche fondamentale ordinaire.

D. L'Académie face aux révolutions scientifiques du XXe siècle : résistances et compromissions

1. La bataille contre la relativité : l'establishment académique contre Einstein

La théorie de la relativité d'Einstein provoque une levée de boucliers au sein de l'Académie française, révélant les résistances profondes au changement paradigmatique.

Henri Poincaré (1854-1912) : le précurseur non reconnu

Paradoxalement, c'est un académicien français, Henri Poincaré, qui pose dès 1905 les bases mathématiques de la relativité restreinte. Mais l'Académie, aveuglée par son nationalisme et son conservatisme :

  • Refuse de reconnaître la priorité conceptuelle d'Einstein
  • Maintient que Poincaré n'a fait que des "ajustements mathématiques" au paradigme classique
  • Occulte les implications révolutionnaires de ses propres travaux

Poincaré lui-même, prisonnier du paradigme dominant, n'ose pas franchir le pas conceptuel qu'Einstein accomplit. Sa soumission à l'orthodoxie académique l'empêche de devenir le révolutionnaire qu'il aurait pu être.

Paul Painlevé (1863-1933) : l'opposition académique à la relativité

Mathématicien brillant, membre de l'Académie dès 1900 et futur ministre, Painlevé mène la charge contre Einstein :

  • En 1921, il publie des "objections" à la relativité dans les Comptes Rendus
  • Il mobilise l'autorité académique pour discréditer la théorie
  • Il organise des séances spéciales pour "réfuter" Einstein

Cette résistance n'est pas seulement scientifique mais idéologique : accepter Einstein, c'est reconnaître que la science française a raté le coche de la modernité.

Le débat Einstein-Bergson de 1922 : philosophie contre science

Le 6 avril 1922, Einstein est invité à la Société française de philosophie. Henri Bergson, philosophe académicien influent, l'attaque sur la notion de temps en relativité. Ce débat révèle :

  • L'incapacité de l'establishment français à comprendre la révolution einsteinienne
  • La défense désespérée d'une vision classique du temps et de l'espace
  • Le repli sur des arguments philosophiques face à l'évidence mathématique

L'Académie soutient massivement Bergson, transformant un débat scientifique en querelle nationaliste.

2. La mécanique quantique : entre rejet, incompréhension et récupération

Paul Langevin (1872-1946) : le passeur ambigu

Langevin, académicien et élève de Pierre Curie, joue un rôle complexe :

  • Il introduit les idées quantiques en France mais les édulcore
  • Il maintient une interprétation "classicisante" de phénomènes fondamentalement non-classiques
  • Son influence académique oriente la physique française vers une version appauvrie de la révolution quantique

Malgré ses qualités scientifiques, Langevin incarne la tendance académique à domestiquer les révolutions plutôt qu'à les embrasser.

Louis de Broglie (1892-1987) : le Nobel marginalisé

L'histoire de Louis de Broglie est exemplaire des contradictions académiques :

  • 1924 : Sa thèse sur la mécanique ondulatoire révolutionne la physique
  • 1929 : Prix Nobel de physique pour cette découverte
  • 1933 : Élu à l'Académie des sciences
  • 1927-1952 : Il développe la théorie de l'onde pilote, interprétation déterministe de la mécanique quantique

Mais l'Académie, dominée par les partisans de l'interprétation de Copenhague version édulcorée :

  • Marginalise ses travaux sur l'onde pilote
  • Le pousse à abandonner ses recherches les plus originales (1952)
  • Le cantonne à un rôle honorifique

De Broglie lui-même témoignera : "J'ai été découragé par les critiques et l'incompréhension de mes collègues." Sa soumission à la pression académique le prive – et prive la science – de développements potentiellement révolutionnaires.

Jean-Pierre Vigier (1920-2004) : le rebelle ostracisé

Vigier, physicien brillant et marxiste convaincu, tente de poursuivre le programme de De Broglie :

  • Il développe des interprétations causales de la mécanique quantique
  • Il critique le dogmatisme de l'école de Copenhague
  • Il cherche des alternatives au réductionnisme quantique dominant

L'Académie le punit :

  • Jamais élu malgré ses contributions majeures
  • Ses travaux systématiquement ignorés ou dévalorisés
  • Relégué aux marges de la physique française

Son cas illustre le prix de la dissidence dans le système académique.

3. Les compromissions individuelles : carrières contre conscience

Frédéric Joliot-Curie (1900-1958) : grandeur et chute d'un Nobel

L'histoire de Joliot-Curie révèle les tensions entre engagement et carrière académique :

  • 1935 : Prix Nobel de chimie avec Irène Curie
  • 1943 : Entre à l'Académie des sciences sous l'Occupation
  • 1944-1945 : Résistant, il cache son laboratoire aux Allemands
  • 1946 : Haut-commissaire à l'énergie atomique
  • 1950 : Révoqué pour ses positions communistes et pacifistes

Sa trajectoire montre comment l'Académie tolère la dissidence jusqu'au point où elle menace l'ordre établi. Son remplacement par des scientifiques plus "dociles" marque la soumission de la science française aux impératifs de la Guerre froide.

Georges Claude (1870-1960) : le déshonneur académique

Inventeur génial (liquéfaction de l'air, tubes néon), Claude incarne la dérive collaborationniste :

  • Élu à l'Académie en 1924
  • 1940-1944 : Collaborateur actif, propagandiste de Vichy
  • 1945 : Condamné pour collaboration, radié de l'Académie
  • 1949 : Grâce et retour discret dans les milieux scientifiques

L'Académie, qui n'a jamais vraiment purgé ses éléments collaborateurs, réintègre subtilement les "savants utiles" malgré leurs compromissions morales.

4. La récupération techniciste des révolutions conceptuelles

L'exemple du laser : de la révolution quantique au gadget industriel

L'histoire du laser en France illustre la récupération réductionniste :

  • Les principes quantiques fondamentaux (émission stimulée) sont compris dès les années 1920
  • Alfred Kastler (1902-1984), futur Nobel et académicien, développe le pompage optique (1950)
  • Mais l'Académie valorise uniquement les applications techniques
  • Les implications sur la nature quantique de la lumière sont occultées

Kastler lui-même, pourtant esprit ouvert, se plie à cette logique : ses discours académiques célèbrent les applications en oubliant les mystères fondamentaux.

La cybernétique avortée : le cas Couffignal

Louis Couffignal (1902-1966) tente d'introduire la cybernétique en France :

  • 1940s-50s : Il développe une vision holistique de l'information et des systèmes
  • Il propose une refonte complète de l'enseignement scientifique
  • Il critique le réductionnisme mécaniste dominant

L'Académie l'ignore superbement :

  • Jamais élu malgré ses innovations
  • Ses idées sont récupérées sous forme technique appauvrie
  • La cybernétique française devient simple automatique, perdant sa dimension révolutionnaire

5. Les stratégies de survie du réductionnisme académique

Face aux révolutions scientifiques, l'Académie développe des stratégies sophistiquées :

La "francisation" des théories

  • Les théories révolutionnaires sont traduites dans le langage mathématique français traditionnel
  • Les aspects philosophiques dérangeants sont éliminés
  • On privilégie les "contributions françaises" même mineures

Le contrôle des carrières

  • Les postes clés vont aux conformistes
  • Les originaux sont cantonnés aux marges
  • La cooptation favorise la reproduction du même

La célébration sélective

  • On honore les applications techniques
  • On occulte les remises en cause paradigmatiques
  • On réécrit l'histoire pour minimiser les ruptures

Cette section enrichie montre comment les révolutions scientifiques du XXe siècle ont été filtrées, édulcorées, récupérées par une Académie arc-boutée sur le paradigme réductionniste. Les trajectoires individuelles révèlent le prix humain de cette résistance au changement : génies bridés, rebelles ostracisés, conformistes récompensés.

E. L'Académie complice des catastrophes écologiques et sanitaires

1. La légitimation scientifique des pesticides : l'empoisonnement cautionné

L'Académie des sciences a joué un rôle crucial dans la validation et la promotion des pesticides de synthèse, malgré les alertes précoces sur leur dangerosité.

René Truhaut (1909-1994) : le toxicologue de l'industrie

Membre de l'Académie des sciences et "père de la toxicologie moderne" en France, Truhaut incarne la collusion entre science académique et industrie chimique :

  • Années 1950-60 : Il développe le concept de "Dose Journalière Admissible" (DJA), permettant de légaliser l'empoisonnement à petites doses
  • Il siège dans d'innombrables commissions validant pesticides et additifs alimentaires
  • Consultant rémunéré de l'industrie chimique tout en étant expert "indépendant"
  • Minimise systématiquement les effets chroniques et les synergies entre polluants

Son influence académique transforme la toxicologie en science de la gestion des empoisonnements plutôt que de leur prévention.

L'affaire du DDT : déni académique face à Rachel Carson

Quand Rachel Carson publie "Silent Spring" (1962) dénonçant le DDT, l'Académie française monte au créneau pour défendre le pesticide :

  • Les Comptes Rendus publient des articles minimisant les dangers
  • Les académiciens ridiculisent Carson comme "hystérique" et "anti-progrès"
  • Jean Keilling, entomologiste académicien, défend le DDT comme "indispensable au progrès agricole"
  • Il faut attendre 1972 pour une interdiction partielle, après des millions de victimes

Le chlordécone aux Antilles : le crime parfait

L'Académie reste silencieuse sur l'utilisation massive du chlordécone (1972-1993) aux Antilles :

  • Pesticide interdit aux USA dès 1976 pour sa toxicité extrême
  • Les académiciens spécialistes des DOM-TOM ne pipent mot
  • 90% de la population antillaise contaminée
  • Explosion des cancers de la prostate
  • L'Académie n'a jamais reconnu sa responsabilité dans ce silence complice

2. La chimie industrielle : entre profits et poisons

L'amiante : un siècle de déni académique

L'histoire de l'amiante révèle la complicité structurelle de l'Académie avec l'industrie :

  • 1906 : Premiers cas documentés d'asbestose
  • 1930s : Preuves accumulées de la cancérogénicité
  • 1960s-1990s : L'Académie continue de publier des études minimisant les risques

Henri Pézerat (1928-2009), toxicologue au CNRS, dénonce cette omerta mais n'est jamais élu à l'Académie malgré ses travaux fondamentaux. Les académiciens liés à l'industrie de l'amiante (Saint-Gobain, Eternit) bloquent toute reconnaissance officielle du danger.

Marcel-Paul Schützenberger témoigne : "À l'Académie, on savait. Mais il y avait trop d'intérêts en jeu."

Résultat : 100 000 morts attendus en France, des centaines de milliers de malades.

3. L'industrialisation agricole : la destruction programmée du vivant

Les engrais chimiques : la stérilisation des sols cautionnée

L'Académie a systématiquement promu l'agriculture chimique contre toute évidence écologique :

Stéphane Hénin (1910-2003), pédologue académicien, développe dans les années 1950-70 une "science du sol" purement physico-chimique :

  • Nie le rôle de la vie microbienne
  • Promeut les engrais NPK comme panacée
  • Ridiculise l'agriculture biologique comme "retour à l'obscurantisme"

Ses disciples académiques perpétuent cette vision jusqu'aujourd'hui, malgré l'effondrement documenté de la fertilité des sols.

La privatisation du vivant : l'Académie et les semenciers

L'Académie accompagne scientifiquement la privatisation des semences :

  • Validation des hybrides F1 non reproductibles
  • Promotion du catalogue officiel excluant les variétés paysannes
  • Soutien aux brevets sur le vivant
  • Légitimation "scientifique" de la dépendance des agriculteurs

Jean Bustarret (1905-1992), généticien académicien, théorise cette confiscation : "La sélection scientifique doit remplacer l'empirisme paysan." Résultat : perte de 75% de la biodiversité cultivée en un siècle.

4. Les OGM : la fuite en avant technoscientifique

L'affaire Séralini : l'Académie gardienne de l'orthodoxie

Quand Gilles-Éric Séralini publie en 2012 son étude sur la toxicité des OGM et du Roundup, l'Académie orchestre la riposte :

  • Six académiciens signent une tribune assassine dans Le Figaro
  • Marc Fellous, président de l'Association française des biotechnologies végétales et académicien, mène la charge
  • L'étude est "rétractée" sous pression avant d'être republiée
  • Les conflits d'intérêts des critiques ne sont jamais mentionnés

Alain-Michel Boudet, académicien et lobbyiste pro-OGM, résume la position : "Les OGM sont l'avenir, ceux qui s'y opposent sont des obscurantistes."

La contamination généralisée niée

L'Académie refuse de reconnaître :

  • La contamination irréversible des cultures traditionnelles
  • L'explosion de l'usage des pesticides liée aux OGM
  • L'appropriation du vivant par quelques multinationales
  • Les alternatives agroécologiques performantes

5. Le négationnisme climatique tardif

Les académiciens du déni

Jusque dans les années 2000, des académiciens influents nient ou minimisent le changement climatique :

  • Claude Allègre (1937-2024), géochimiste et ancien ministre, use de son statut académique pour nier le consensus climatique
  • Vincent Courtillot, géophysicien académicien, produit des théories alternatives minimisant le rôle humain
  • L'Académie tarde à prendre position claire, paralysée par ces voix dissonantes

Cette résistance retarde la prise de conscience française et légitime l'inaction politique.

6. La 5G et les ondes : la répétition du schéma

Face aux inquiétudes sur la 5G, l'Académie reproduit ses erreurs :

  • Rapports rassurants avant études épidémiologiques sérieuses
  • Conflits d'intérêts non déclarés avec les opérateurs
  • Ridiculisation des lanceurs d'alerte comme "technophobes"
  • Promotion de la technologie avant évaluation des risques

Le bilan : une institution structurellement compromise

L'Académie des sciences n'a pas seulement échoué à protéger la santé publique et l'environnement : elle a activement participé à leur destruction en :

  • Légitimant scientifiquement des technologies mortifères
  • Marginalisant les lanceurs d'alerte
  • Niant les évidences dérangeantes pour l'industrie
  • Transformant la science en auxiliaire du profit

Cette complicité n'est pas accidentelle mais structurelle : les liens financiers, les réseaux de pouvoir, la culture du "progrès" technique à tout prix font de l'Académie un rouage essentiel du système qui détruit le vivant.

Les quelques voix dissidentes - jamais élues ou marginalisées - ne font que souligner la règle : l'Académie des sciences française reste, au XXIe siècle, gardienne d'un réductionnisme mortifère au service du capital.


[À continuer avec : L'Académie à l'ère numérique et biotechnologique, Le maintien contemporain du paradigme réductionniste, etc.]

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