I. Le contrôle historique de la légitimité scientifique
A. La genèse d'un monopole épistémologique (1666-1795)
1. La fondation colbertiste : science et pouvoir absolutiste
L'Académie des sciences naît en 1666 de la volonté de Colbert de doter Louis XIV d'un instrument de contrôle du savoir scientifique. Dès l'origine, elle incarne la fusion entre pouvoir politique et autorité épistémologique. Colbert "choisit des savants" triés sur le volet, établissant d'emblée un système de cooptation élitiste qui perdure jusqu'à aujourd'hui.
Cette fondation n'est pas neutre : elle vise à centraliser et domestiquer la production scientifique au service de "l'utilité publique et la gloire" du règne. La science devient affaire d'État, et l'État définit ce qui mérite le label "science".
Les premiers membres : anatomie d'une élite sélectionnée
L'analyse des premiers membres révèle les critères de sélection de cette élite scientifique :
Christian Huygens (1629-1695) : Seul étranger du groupe initial, ce savant hollandais reçoit le traitement exorbitant de 6 000 livres par an et un logement. Son recrutement illustre la volonté de capter les meilleurs talents européens, mais aussi de les domestiquer au service de la gloire royale.
Jean-Baptiste du Hamel (1624-1706) : Premier secrétaire perpétuel, ecclésiastique et philosophe cartésien modéré. Son profil incarne la synthèse recherchée entre orthodoxie religieuse et modernité scientifique contrôlée.
Claude Perrault (1613-1688) : Médecin et architecte, frère de Charles Perrault (secrétaire de Colbert). Cette connexion familiale révèle l'importance des réseaux de pouvoir dans la sélection.
Jean Picard (1620-1682) : Astronome et géodésien, représentant de la science quantitative et mesurable privilégiée par le pouvoir.
Gilles de Roberval (1602-1675) : Mathématicien, titulaire de la chaire royale de mathématiques. Sa présence confirme la prééminence accordée aux sciences mathématiques.
Jean-Dominique Cassini (1625-1712) : Recruté en 1669 avec 9 000 livres de pension, il incarne le savant-courtisan, mettant son expertise au service des projets royaux (cartographie, observatoire).
Cette composition révèle plusieurs logiques de sélection :
- Proximité du pouvoir : liens directs avec Colbert ou la cour
- Orthodoxie religieuse : pas de protestants ni de libres-penseurs
- Compétences techniques utiles : astronomie pour la navigation, mathématiques pour l'artillerie, architecture pour les bâtiments royaux
- Docilité politique : aucun esprit critique ou contestataire
Les exclus sont tout aussi révélateurs : les alchimistes (malgré l'intérêt privé de nombreux savants), les médecins paracelsiens, les astrologues, tous ceux qui représentent des formes de savoir non réductibles au mécanisme cartésien.
2. Le mécanisme de sélection et d'exclusion
Dès ses débuts, l'Académie fonctionne comme une machine de tri épistémologique :
- Cooptation fermée : Les membres sont "nommés par le roi, après présentation par l'Académie" - un cercle vicieux où le pouvoir se reproduit
- Parisianisme exclusif : Tous les membres devaient résider à Paris, excluant de facto les savoirs provinciaux
- Hiérarchisation des savoirs : Distinction entre "mathématiciens" (nobles) et "physiciens" (moins prestigieux)
- Pensions différenciées : De 1 500 à 9 000 livres selon le prestige, créant une hiérarchie économique qui renforce la hiérarchie épistémologique
3. L'occultation systématique des savoirs non-conformes
Le cas Newton est paradigmatique : ses millions de mots sur l'alchimie furent délibérément occultés par l'institution académique. L'Académie opère ainsi une réécriture de l'histoire des sciences, expurgeant tout ce qui ne cadre pas avec le réductionnisme mécaniste qu'elle promeut.
B. La rupture révolutionnaire et la reconstitution du pouvoir (1789-1816)
1. L'Académie face à la tourmente révolutionnaire (1789-1793)
La Révolution française met l'Académie royale des sciences dans une position délicate. Institution par excellence de l'Ancien Régime, dotée de privilèges royaux et composée d'une élite largement aristocratique, elle incarne tout ce que la Révolution prétend abolir.
Les premières tensions (1789-1792)
Dès 1789, l'Académie tente de naviguer prudemment dans les eaux troubles de la Révolution. Selon les archives, elle "chercha à éluder les embarras résultant pour elle des consultations qu'on lui demandait", adoptant une stratégie d'évitement politique. Face aux questions brûlantes sur les subsistances ou les engins de guerre, elle se retranche derrière sa "mission de paix" ou des "résultats antérieurement acquis".
Cette prudence n'empêche pas les attaques. Le 11 août 1792, lendemain de la prise des Tuileries, le chimiste Antoine-François Fourcroy - membre de l'Académie mais ardent révolutionnaire - demande "qu'on lise la liste des académiciens pour y effectuer des radiations". La proposition est repoussée, mais Fourcroy revient à la charge huit jours plus tard, notant que la Société de médecine avait déjà rayé "plusieurs de ses membres émigrés ou notoirement convaincus d'incivisme".
La défense corporatiste face à l'épuration
Face aux demandes d'épuration, l'Académie développe une remarquable stratégie de résistance passive. Quand Fourcroy exige l'application du règlement permettant d'exclure les membres absents plus de deux mois sans congé, le géomètre Cousin propose habilement de "conférer avec le ministre" - une manœuvre dilatoire classique.
Plus significatif encore, lorsque Fourcroy interpelle le secrétaire perpétuel le 5 septembre 1792 pour savoir si le ministre a répondu au sujet des radiations, l'Académie décide que "le ministre n'ayant pas répondu, le secrétaire ne pourra délivrer aucune liste des membres". Cette "énergique et unanime réprobation" paralyse les velléités épuratrices.
La réponse de l'Académie est révélatrice : "l'Académie ne doit pas prendre connaissance des principes de ses membres ni de leurs opinions politiques, le progrès des sciences étant son unique occupation". Cette défense de la "neutralité scientifique" cache mal une solidarité de corps face à la menace révolutionnaire.
La suppression inéluctable (1793)
Malgré ces manœuvres, le sort de l'Académie est scellé. Le 18 novembre 1792, un premier décret de la Convention suspend les nominations aux places vacantes. Cette "position dilatoire" est partagée par les autres académies royales, toutes menacées.
Le 8 août 1793, la Convention décrète la suppression de toutes les académies royales. L'abbé Grégoire, pourtant lui-même homme de science, prononce le réquisitoire fatal : ces institutions sont des "corporations" incompatibles avec l'égalité républicaine, des foyers d'aristocratie intellectuelle.
La suppression s'accompagne de drames humains : Lavoisier, trésorier de l'Académie et l'un de ses membres les plus éminents, est guillotiné le 8 mai 1794. Ses papiers, saisis, constituent aujourd'hui "une source de première importance pour les historiens de la chimie et pour les historiens de la vie politique et économique du XVIIIe siècle".
2. La reconstitution sous l'Institut national (1795-1803)
La suppression des académies ne dure que deux ans. Dès le 22 août 1795, la Constitution de l'an III crée l'Institut national des sciences et des arts, regroupant les anciennes académies sous une forme républicanisée. Cette rapidité révèle l'impossibilité pour le pouvoir de se passer d'une institution scientifique centralisée.
Une continuité masquée
L'Institut comprend trois classes, dont la première - "sciences physiques et mathématiques" - reprend l'essentiel des attributions de l'ancienne Académie des sciences. Avec 60 membres résidant à Paris, 60 associés dans les départements et 8 associés étrangers, elle retrouve rapidement son poids institutionnel.
Le plus remarquable est la continuité du personnel : "les membres de la classe supprimée n'étaient pas éliminés de l'Institut, mais répartis dans les autres classes selon leur qualification". Les mêmes hommes, formés sous l'Ancien Régime, perpétuent les mêmes pratiques sous des habits républicains.
L'emprise napoléonienne
L'arrêté consulaire de janvier 1803 marque un tournant autoritaire. Bonaparte réorganise l'Institut, supprime significativement la classe des sciences morales et politiques (trop indépendante), et surtout impose que les élections soient "soumises à l'agrément du Premier Consul".
Cette mainmise s'accompagne d'honneurs : en 1805, l'Institut s'installe dans le prestigieux Palais des Quatre-Nations. Napoléon lui-même est élu membre en 1797 comme "général d'artillerie" - fusion symbolique du savoir et du pouvoir militaire.
3. La Restauration : retour à l'ordre ancien (1816)
L'ordonnance royale du 21 mars 1816 parachève la reconstitution. Les "classes" redeviennent "académies", retrouvent leur nom et leur autonomie formelle au sein de l'Institut de France. Mais cette restauration est sélective : "pas de rétablissement des sciences morales et politiques" - le pouvoir royal se méfie autant que Napoléon des sciences sociales critiques.
Le bilan : une révolution avortée
La séquence révolutionnaire révèle la solidité du modèle académique :
- Continuité du personnel : les épurations restent limitées, l'essentiel de l'élite scientifique traverse la période
- Permanence des structures : cooptation, hiérarchies disciplinaires, centralisation parisienne survivent aux changements de régime
- Reproduction des pratiques : le contrôle étatique se renforce même sous des habits républicains
- Exclusion maintenue : les savoirs populaires, provinciaux ou non-conformes restent marginalisés
La Révolution, qui prétendait régénérer les sciences comme la société, n'a fait que moderniser les formes du contrôle académique. L'Académie sort même renforcée de l'épreuve : désormais seule institution scientifique légitime, débarrassée de concurrents potentiels, plus étroitement liée au pouvoir d'État.
Cette résilience institutionnelle témoigne de la fonction structurelle de l'Académie dans l'ordre épistémologique français : non pas simplement lieu de science, mais instrument de définition et de contrôle de ce qui peut prétendre au statut de science légitime.
C. Les mécanismes de contrôle au XIXe siècle
1. Le monopole de la publication scientifique
Avec la création des Comptes Rendus en 1835 sous l'influence d'Arago, l'Académie s'arroge le contrôle de la diffusion scientifique légitime. Publier dans les Comptes Rendus devient le sésame obligé pour exister scientifiquement. Ce monopole éditorial permet de filtrer, censurer, orienter la recherche selon les canons réductionnistes.
2. Le système des prix : carotte et bâton épistémologique
L'Académie distribue prix et médailles depuis 1720, créant un système de récompenses qui oriente subtilement la recherche. Les travaux réductionnistes, quantitatifs, mécanistes sont systématiquement favorisés. Les approches holistiques, qualitatives ou transdisciplinaires sont ignorées ou marginalisées.
3. La guerre aux "charlatans" : définir l'ennemi pour se définir
L'Académie mène des campagnes systématiques contre ce qu'elle qualifie de "charlatanisme" : magnétisme animal, homéopathie, etc. Ces croisades ne visent pas tant à protéger le public qu'à tracer les frontières du territoire scientifique légitime - un territoire défini par et pour le réductionnisme.
D. L'institutionnalisation du réductionnisme disciplinaire
1. La fragmentation en sections : diviser pour régner
L'organisation en sections disciplinaires (mathématiques, physique, chimie, etc.) institutionnalise la fragmentation du savoir. Chaque section devient gardienne de son pré carré, rendant impossible toute approche véritablement transdisciplinaire. Le réductionnisme n'est plus seulement une méthode mais une structure institutionnelle.
2. La hiérarchie des sciences : mathématiques über alles
L'Académie perpétue une hiérarchie implicite où les sciences les plus réductionnistes (mathématiques, physique) dominent les sciences du vivant ou du complexe. Cette hiérarchisation n'est pas neutre : elle valorise l'abstraction et la quantification au détriment de la compréhension holistique.
3. L'exclusion des savoirs non-occidentaux
Malgré sa prétention à l'universalité, l'Académie reste hermétiquement fermée aux épistémologies non-occidentales. Les savoirs traditionnels, les médecines holistiques, les cosmologies autochtones sont a priori disqualifiés comme "non-scientifiques". Ce provincialisme épistémologique perpétue la colonialité du savoir.
E. Les conséquences : une science mutilée
1. L'appauvrissement épistémologique
En définissant étroitement ce qui mérite le label "science", l'Académie a considérablement appauvri le champ des connaissances légitimes. Des pans entiers du savoir humain - intuition, sagesse pratique, connaissances incarnées - sont exclus du temple scientifique.
2. La reproduction des élites
Le système de cooptation crée une endogamie intellectuelle où se reproduisent non seulement les personnes mais les paradigmes. L'innovation paradigmatique devient structurellement impossible dans un système qui récompense la conformité.
3. L'obstacle au changement de paradigme
En contrôlant les carrières, les publications, les financements, l'Académie fonctionne comme un verrou paradigmatique. Elle perpétue le réductionnisme non par conviction mais par inertie institutionnelle. Les jeunes chercheurs doivent se conformer ou périr professionnellement.
II. L'Académie, complice scientifique de l'esclavage et du colonialisme
A. Les fondements "scientifiques" de la traite négrière
1. L'Académie et le Code Noir : la science au service de la déshumanisation
Si Colbert meurt en 1683, deux ans avant la promulgation du Code Noir (1685), l'Académie qu'il a fondée devient rapidement complice de la légitimation scientifique de l'esclavage. Les académiciens du XVIIIe siècle produisent les justifications "rationnelles" d'un système fondé sur la négation de l'humanité des Africains.
Les académiciens esclavagistes
Plusieurs membres éminents de l'Académie participent directement à l'économie esclavagiste ou la justifient "scientifiquement" :
Pierre-Louis Moreau de Maupertuis (1698-1759), président de l'Académie de Berlin et membre de l'Académie de Paris, spécule sur l'origine des "nègres" dans sa "Vénus physique" (1745), les réduisant à des curiosités naturelles.
Charles Marie de La Condamine (1701-1774), académicien et explorateur, ramène du Pérou des esclaves amérindiens qu'il traite comme des spécimens scientifiques, normalisant la réification des non-Européens.
Les académiciens possédant des intérêts dans les colonies esclavagistes utilisent leur position pour défendre le système, transformant l'Académie en lobby pro-esclavagiste.
2. Buffon et la hiérarchisation des races humaines
Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon (1707-1788), intendant du Jardin du Roi et membre influent de l'Académie, joue un rôle crucial dans la construction "scientifique" du racisme. Dans son "Histoire naturelle" (1749-1788), il établit une hiérarchie des races humaines qui servira de référence pendant deux siècles :
- Il affirme que "le nègre" est "à tous égards" inférieur à l'Européen
- Il attribue aux Africains une sexualité débridée et une intelligence limitée
- Il naturalise l'esclavage en le présentant comme conforme à l'ordre naturel
L'autorité scientifique de Buffon, cautionnée par l'Académie, transforme ces préjugés en "vérités scientifiques" qui légitiment la traite et l'exploitation.
B. L'Académie et la conquête coloniale : la science comme arme d'empire
1. Les expéditions scientifiques : reconnaissance militaire déguisée
L'Académie organise et cautionne des expéditions "scientifiques" qui sont en réalité des missions de reconnaissance pour la conquête coloniale :
L'expédition d'Égypte (1798-1801)
Bonaparte emmène 167 savants, dont de nombreux académiciens. Sous couvert d'étude scientifique, ils :
- Cartographient le territoire pour faciliter l'occupation militaire
- Inventorient les ressources exploitables
- Pillent les antiquités égyptiennes pour les musées français
- Produisent la monumentale "Description de l'Égypte" qui présente le pays comme un territoire à civiliser
Les missions en Afrique subsaharienne
Tout au long du XIXe siècle, l'Académie parraine des missions qui préparent la colonisation :
- Exploration des fleuves pour identifier les voies de pénétration
- Étude des populations pour faciliter leur soumission
- Inventaire des ressources minières et agricoles
- Production de cartes détaillées pour l'armée coloniale
2. Georges Cuvier et la "Vénus Hottentote" : l'abjection scientifique
Georges Cuvier (1769-1832), secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences, incarne l'abjection de la science coloniale avec son "étude" de Saartjie Baartman, dite la "Vénus Hottentote" :
- En 1815, il examine cette femme Khoïkhoï exhibée comme une bête de foire à Paris
- Après sa mort en 1815, il la dissèque et conserve ses organes génitaux dans du formol
- Il produit un rapport pour l'Académie où il la compare à un orang-outan
- Ses conclusions "scientifiques" sur l'infériorité des "Hottentots" serviront à justifier le génocide des Khoïkhoï par les colons
L'Académie publie ce rapport sans sourciller, validant la déshumanisation la plus abjecte sous couvert de science.
3. Paul Broca et l'institutionnalisation du racisme scientifique
Paul Broca (1824-1880), membre de l'Académie des sciences et de l'Académie de médecine, fonde la Société d'Anthropologie de Paris (1859) avec la bénédiction académique. Il développe la craniométrie - mesure des crânes - pour "prouver" scientifiquement la hiérarchie des races :
- Il accumule des milliers de crânes venus des colonies
- Il manipule ses mesures pour confirmer ses préjugés racistes
- Il forme toute une génération d'anthropologues coloniaux
- Ses théories justifient la "mission civilisatrice" et l'exploitation coloniale
L'Académie des sciences cautionne et récompense ces travaux, donnant une légitimité scientifique au racisme d'État.
C. L'Académie et l'exploitation coloniale : la science extractiviste
1. Le pillage des pharmacopées traditionnelles
L'Académie supervise le pillage systématique des savoirs médicinaux traditionnels :
Le cas emblématique du quinquina
- Les peuples andins utilisent l'écorce de quinquina contre la fièvre depuis des siècles
- Les académiciens "découvrent" ses propriétés et en extraient la quinine
- L'Académie attribue tous les mérites à ses membres, effaçant l'origine indigène
- Les plantations coloniales de quinquina enrichissent la métropole tandis que les peuples originaires sont dépossédés
Ce schéma se répète pour d'innombrables plantes médicinales : l'Académie valide le vol épistémique en le parant des atours de la découverte scientifique.
2. L'agronomie coloniale : maximiser l'extraction
Des académiciens développent une "agronomie coloniale" visant à maximiser l'exploitation des terres conquises :
- Introduction de monocultures d'exportation détruisant les agricultures vivrières
- Expérimentations sur les "races" de plantes les plus rentables
- Études sur la main-d'œuvre coloniale pour optimiser son rendement
- Légitimation scientifique du travail forcé comme "éducation par le travail"
L'Académie transforme l'exploitation coloniale en science appliquée, occultant la violence et la destruction qu'elle engendre.
D. L'héritage empoisonné : la perpétuation du colonialisme scientifique
1. Le néocolonialisme académique
Même après les indépendances, l'Académie perpétue la domination épistémique :
- Formation des élites scientifiques africaines selon le modèle français
- Maintien de la dépendance scientifique et technologique
- Appropriation continue des savoirs traditionnels par des brevets
- Perpétuation du mépris pour les épistémologies non-occidentales
2. Le déni et l'amnésie institutionnelle
L'Académie n'a jamais fait son examen de conscience sur son rôle dans l'esclavage et la colonisation :
- Aucune excuse officielle pour les théories racistes de ses membres
- Maintien de bustes et hommages aux scientifiques racistes
- Absence de programmes de réparation épistémique
- Perpétuation de structures excluant les chercheurs du Sud
Cette amnésie n'est pas un oubli mais une stratégie : reconnaître ces crimes scientifiques remettrait en cause la légitimité même de l'institution.
[À poursuivre avec : L'Académie et l'industrialisation, Les manifestations contemporaines du contrôle épistémique, etc.]