Très bonne nouvelle année à toutes et à tous!
Grand-mère,
Chaque fois qu' je viens chez toi
Y’a toujours un je-ne-sais-quoi
De Noël qui flotte dans l’air
Grand-mère,
Sont-ce tes yeux qui brillent
Ou la cannelle et la vanille
Des gâteaux dont tu es si fière ?
Sur ta table,
Le kougelhopf, les bredelde ou la bretzel
Dressent le décor pour Hansel et Graetel
Que j’imagine se cacher derrière la théière
Grand-mère…
Grand-mère,
On est à peine assis
Et nous voilà déjà partis
A refaire l’histoire entière
Grand-mère,
C’est toi qui m’as appris
Que certaines encyclopédies
S’ouvrent avec a cafetière
Ton regard
S’éclaire au fil des pages et des images
Soudain, tu rêves et je revois le visage
De cette jeune femme que tu étais hier
Grand-mère…
Grand-mère,
Tu parles des allemands
Du travail et du rationnement
Pendant les années de la guerre
Grand-mère,
Si, tu radotes un brin
Quand tu répètes que le matin
Vous n’mangiez que des pommes de terre
Raconte-moi
Ta vie au printemps de la libération
Ce jour où tu as croisé le beau garçon
Qui plus tard allait devenir mon grand-père
Grand-mère…
Grand-mère,
Demande-moi l’air de rien
Si avec les filles, ça va bien
Si y’en a une qui fait l’affaire
Grand-mère,
Refais-moi la leçon
Dis-moi que c’est pas mes chansons
Qui vont me payer un salaire
Puis conclus
Que vieillir c’est comme mourir à petit feu
Plains-toi pour que je puisse te gronder un peu
En cachant ma peur derrière des « tu exagères »...
Grand-mère…
Grand-mère,
Le temps se fout de nous
A peine on se tourne et d’un coup
Nos aïeux dorment sous la terre
Grand-mère,
Rien n’est plus étranger
A tout ce que tu m’as laissé
Que la pierre froide du cimetière
Mais qui sait
Si ce qu’on dit sur les nuages est vrai
Le tien doit sentir le beurre et le pain frais
Et vous m’y attendez sûrement pour le dessert
Grand-mère…
Grand-mère…