Voici plus d'un mois que la grève a commencé et qu'on entend à tout-va le fameux « prise d'otage » et autres « moi je ne veux pas en entendre parler », qui se justifient par beaucoup de marche à pied et un certain ras-le-bol d'être heurté dans son quotidien. Les arguments, on les connaît : d'un côté celles et ceux qui se battent pour notre avenir et contre un gouvernement qui réduit à coup de petites et grandes réformes les protections sociales obtenues par nos aînés, et de l'autre, celles et ceux qui souhaiteraient que ce tumulte soit sans incidence sur leur pratique musicale. Mais cessons-nous d'être des citoyens au moment où nous passons les portes de notre école ? Est-ce légitime d'accuser celles et ceux qui agissent, parce qu'ils nous empêchent de faire comme si rien ne se passait et nous obligent à réfléchir sur un sujet par lequel on ne se sent pas concerné ? Le problème est le suivant : cette réforme concerne tout le monde. Et cette grève, elle dérange tout le monde : pas seulement nous qui aimerions le retour du confort des transports, mais également les grévistes de tout corps de métiers qui renoncent à leurs salaires pour dire non ensemble. Oui, l'impact est injuste, mais ce ne sont pas les grévistes qu'il faut blâmer : réfléchissons plutôt aux causes de cette situation... Les élèves de ce conservatoire naviguent sans cesse entre études et vie professionnelle, et l'équilibre est déjà difficile à trouver sans avoir l'énergie nécessaire pour lutter pour un avenir qui nous semble lointain. Mais est-ce une bonne raison pour faire la sourde oreille et laisser les autres décider pour soi-même
retrouvez ici le premier numéro de La Crécelle, le crépitant journal du conservatoire en lutte