Presque le mitan de la nuit. Je me promène sur le fil. La pluie fait rage et cogne les volets qui craquent. Mes amis pas encore endormis posent des commentaires sur « Stop à l’emprise du corps médical sur notre mort « , « La réalité de la fin de vie médicalisée « , « Tous responsables, tous empêtrés « , « Syrie : Assad préparerait des armes chimiques « , « La pauvreté invisible « .
Depuis une semaine, dès que j’allume la radio, un peu avant les infos, j’entends des trucs comme ça …
« avant, quand j’entendais le mot cancer je ne me sentais pas concernée, maintenant que j’ai un cancer … bla bla bla . .. appelez cancer-infos … le nouveau plan cancer du gouvernement fera la part belle à la prévention dans les classes défavorisées .. bla bla bla … donnez pour la recherche contre le cancer .. bla bla .. on peut guérir 50% des cancers aujourd’hui « Je sursaute. SEULEMENT ?
ô comme je voudrais poser mon fardeau
mes oripeaux mes sanglots écarter les barreaux
je suis verre brisé
voler jusqu’à l’île le sable noir m’attend
dansez lutins batifolez les trolls mentez, vous les pitres
buvez et ripaillez engloutissez crachez
vos venins vos vipères vos rots et vos crapauds
caressez les tempêtes et tordez-leur le cou
je ne peux plus rêver donnez-moi zéphirs doux
égrenez vos balades et préparez vos baumes
doucement veillez-moi prenez-moi dans vos bras
donnez-moi votre souffle amenez-moi la lune
n'oubliez pas les autres les chacuns les chacunes
ô comme je voudrais poser avec vous ce fardeau
recoller les morceaux de ce Monde qui fut beau