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Billet de blog 13 mars 2012

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Lèche un rêve emporté

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La soumise indécise crisse sous la dent et ne se défend

La vieille femme, usée, prend

La gosse dans ses bras lézardés

Le fauve à ses pieds lèche un rêve emporté

Là-haut, là-haut dans le ciel calme se jouent batailles

et rages

L’eau coule encore, rouge

A très petits bouillons

Il faut nourrir l’essaim, réconforter les siens

La reine préfère l’envol, se noie dans les nuages

Folle

Un arbre, au loin, croise un roi à peine mage

Un corbeau nargue les cygnes noirs et blancs dans leur nage

Au cordeau, la terne terre réclame des corps

La coupe sacrée attend la lance qui la fera vibrer

L’or se cache, il sait qu’il doit se faire discret

Pour lui les hommes toujours partent guerroyer

L’homme sculpte un lit pour sa belle endormie

De dune en dune la vie recule

Je suis scorpion, onyx, cristal, Hercule

Donne-moi tes errances, donne-moi tes souffrances

Lèche lèche mon cœur , lèche lèche mes plaies

Couleur brique, âme papier froissé

Berce berce contre ta peau, creuse vers l’or, vers l’eau

Ecoute écoute

La plainte des bateaux qui ont perdu leur port

Et la crainte des ports de perdre leurs bateaux

Ecoute le vent qui arrache les vaches et les jette vers le nord

Ecoute

Un enfant qui geint, des canons qui éclatent

Invente invente un nouveau monde où l’enfant dormira

Où l’enfant dormira  dans le moi retrouvé, dormira dans la paix

Cueille cueille les derniers ananas, l’enfant a soif

Tu lui avais promis

Les arbres gourds et  lourds dans leur gangue argileuse

S’empêtrent dans leurs ailes, dans leurs nœuds, dans leurs nids

Ils veulent avancer dans l’aurore encore fraîche et butent

Comme les mots quand ils préfèrent mourir

La terre a soif, la terre craque, en a sa claque, les fusils claquent

Le ciel s’embrase une dernière fois la nuit fera la loi

Le silence se pose sur les dunes aplaties et la femme chante

C’est l’heure creuse,  l’heure où la voix ralentit

Où la peur cède du terrain

Les lions sont fatigués et ne veulent plus chasser, ils rêvent

Des rêves de chatons

La femme chante, ses mots sont caresse, onguent, linament

Elle chante l’eau, les arbres, la vie, ses frères, les fruits

Le feu, les graines, l’argile, les draps, les semailles

Les naissances, les étoiles, la course des vents , la mort  le vivant

Les temps anciens où les anciens prenaient le temps

Pulsations sourdes 

Le coeur de la terre bat sans montrer d’impatience

Feu, magma, bouillonnements, bulles, gaz, explosions, geysers, crachats, oreillette, ventricule

Ici ou là, c’est bien là, ça bat

Des libellules enivrées de leur audace bleutée se jettent dans la bouche de crapauds accouplés

La femme chante et le monde se tait

Donne-moi tes noirceurs, donne-moi tes bonheurs

Donne-moi tes rigoles, donne-moi tes corolles

Donne-moi tes écrins, donne-moi tes demains

Donne-moi tes fièvres, donne-moi tes lèvres

Donne-moi tes linceuls

Donne-moi tes

Donne-moi

Donne

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