Dans la série, « je jette l’argent public par les fenêtres » , un nouvel épisode rendu public. Qu’est-ce que la caisse de dépôts et consignations ? C’est un groupe public au service de l’intérêt général, disent ses statuts, placé sous le contrôle du parlement. Ah. Bien.
Il est très instructif d’aller visiter le site de cette institution confiée à Augustin de Romanet qui dirige 68 998 personnes, sous-fifres et collaborateurs divers. La caisse s’occupe d’entreprises, de territoires, d’économie de la connaissance ( sic) , de développement durable, de ville durable, et de vieillissement ( nos retraites) , entre autres. Pour Michel Bouvard, président de la Commission de surveillance, « le modèle prudentiel que nous venons de déterminer, adopté le 13 janvier 2012, répond aux principes généraux définis en octobre 2011. Il prend en compte le code génétique de la Caisse des Dépôts et l’originalité de sa gouvernance, placée sous la protection du Parlement. Grâce au modèle prudentiel, les marges de manœuvre de la Caisse des Dépôts, désormais clairement identifiées, doivent permettre, dans la durée, d’assurer les missions d’intérêt général inscrites dans la Loi, d’assumer les investissements de croissance du Groupe et de saisir les opportunités pour valoriser ses intérêts patrimoniaux avec sélectivité, performance et transparence ».
Pour Augustin de Romanet, directeur général, « ce modèle prudentiel est sur beaucoup de points plus exigeant encore que ne le prévoit la réglementation applicable aux banques. Il répond à la mission qui incombe à notre institution, d’investir à long terme en faveur de l’économie et d’offrir une totale sécurité aux fonds qui lui sont confiés. Il sera intégré dans tous nos outils de pilotage et dans la définition de notre stratégie d’investissement, jusqu’à la rédaction des lettres d’objectifs. »
Ca en jette , hein ? Le code génétique … son ADN quoi ! … l’originalité de sa gouvernance, il veut offrir une totale sécurité aux fonds qui nous sont confiés. Voilà le modèle « prudentiel « … nouveau mot, nouveau concept, nouvel enfumage ?
Comment expliquer alors que la caisse des dépôts machin-truc a financé à hauteur de 3,8 millions d’euros un certain de la Brosse, éminent publicitaire qui avait créé une téloche sur internet, et le site du candidat Sarko-Bonzaï en 2007 , et qui, après la campagne, s’était associé à François Sarkozy, eh oui toujours les mêmes, dans une web télé consacrée à la consommation ?? Son groupe ZNZ avait perdu du pognon et avait besoin d’être renfloué. Le groupe ZNZ ( mais où vont-ils chercher des noms pareils ?) est un groupe privé . Et pas privé de tout. Pas privé de bonnes relations gouvernementales apparemment. La caisse des dépôts l’a renfloué …. Etonnant, non ? Avec de l’argent public !
Dans la série, je suis un état ruiné mais je peux encore aider mes petits camarades de misère, ça continue.
La même caisse de dépôts bidule-machin a filé du pognon à Patrick Zelnik, patron de la maison de disques Naïve, label connu pour figurer sur les Cd de Carla Bruni-Sarkozy. Ce Zelnik a été nommé par Sarko l’empereur lui –même, au conseil culturel de l’union pour la méditerranée , vous vous souvenez l’usine à gaz dont plus personne ne parle ? … pour rédiger un rapport quelconque dont personne n’a entendu parler, à la demande de notre ministre de la culture , celui que l’on n’entend plus jamais, que cultive-t-il déjà ? Vous suivez car c’est tordu et ça se tord encore un peu plus . Naïve comptait depuis 2000 une filiale de la caisse des dépôts parmi ses actionnaires. La caisse en 2009 a investi 2 millions, valsez petits millions, investis pour faire quoi, pour qui ? toujours au service de l’intérêt général ? Et consenti avec d’autres actionnaires 300 000 euros d’avance en compte courant . Les Français, vous, moi, serions actionnaires à 16% de la maison de disques de l’aphone susurrante ???
Je me pince . AÏE !
Le pire arrive. Prenez un siège, Cinna. La caisse avait fait un rapport d’évaluation , préalable à tout investissement, dans lequel elle pointait le salaire trop élevé des dirigeants et le contenu trop flou des activités …Elle a quand même ouvert ses cordons, enfin je veux dire NOS cordons et renfloué bien gentiment Naïve.
Ce sont nous les grands naïfs de toutes ces pitoyables histoires. L’immense gâteau national et public n’en finit pas d’être partagé et offert à ces pitres affamés. Le trésor est bradé. Si vous voulez lécher les miettes, camarades … Pas moi , et qu’ils s’étouffent avec.
« Ces deux décisions ont été prises de façon très professionnelle, dit doctement un sbire dirigeant de la caisse, un des 68 998 collaborateurs. « Et ce ne sont pas les politiques ( les parlementaires appartenant à la commission de surveillance) de la maison qui s’en sont occupés. Même si certains étaient au courant . « De mieux en mieux. QUI DECIDE QUOI ??
Total, et je ne parle pas des autres requins mazoutés. Cela fait plus de six millions posés gentiment dans les poches des racketteurs , non ? Et qui c’est qui dit merci ?? Je ne sais pas vous mais moi, là, j’ai envie de mordre. Et la question que je me pose est : est-il tolérable qu’une structure publique magouille avec des groupes privés ? Et qu’est-ce que ce grand mic mac moche que d’être une filiale d’un groupe privé ? Si quelqu’un ou qu’une a la réponse, je suis preneuse. De son. Avec tout ce son je pourrai braire. Comme une ânesse. "Braire" en picard veut dire pleurer aussi ...
Je cite mes sources, un article du dernier Palmipède Enchaîné, au sujet du livre de Sophie Coignard et Romain Gubert « l’Oligarchie des incapables « ( chez Albin Michel)
Ce billet fait écho à http://www.mediapart.fr/journal/economie/140112/caisse-des-depots-le-financement-qui-fait-scandale