Ce matin, j’ai entendu Gattaz, le fils de son père, sur Radio France Pépère, dire que les patrons étaient des héros. Ils prennent des risques, bossent comme des malades pour faire fonctionner leurs entreprises. Et le gouvernement continue de les asphyxier, eux les héros ! Il s’indigne du projet de loi Hamon obligeant les entreprises à prévenir leurs salariés deux mois avant de stopper leurs entreprises. Gattaz, royal, s’émeut Non mais vous prévenez vos voisins deux mois avant de mettre votre maison en vente ? Un patron qui ferait ça verrait les banquiers s’éloigner de lui, inquiéterait ses ouvriers et ses clients.
A ce moment précis, je me suis étouffée dans ma biscotte que je mâchouillais nonchalamment.
Tu sais ce qu’ils te disent Gattaz, les ouvriers ?? T’es pas un héros, t’es un zéro.
T’as oublié que c’étaient les employés et les ouvriers qui font croître les entreprises, et croître le matelas de pognon des entrepreneurs et des actionnaires ? Si ton entreprise se casse la gueule, le plan social entre en action et hop ! le problème se règle tant bien (pour toi) que mal ( pour ton personnel). Ou bien tu en as marre d’entreprendre et tu préfères aller buller au cap Ferret, et tu dis Salut les gars, je pars, je vends mon entreprise, quoi ? quelle embauche ? ah oui ! adressez-vous à l’état, au repreneur, aux syndicats, je ne sais pas moi, salut la compagnie, on a bien bossé ensemble merci. Et tes ouvriers qui ne savaient pas que tu allais mettre la clé sous le paillasson, te voient partir dans ta zolie voiture rutilante.
Hamon, c’était bien d’essayer mais je crois que ton projet de loi, tu le mets dans ta poche sous ton mouchoir, m’étonnerait que nos héros te laissent passer une loi pareille, et tu vas faire un ‘tit jogging au soleil couchant.
Avec tout ça, je n’ai plus de biscotte et mon thé est froid. Gattaz, je te HAIS. Méfie-toi, le héros, les zéros que tu bafoues en ont ras les bottes et ça va chauffer un de ces quatre pour toi et tes potes.