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Billet de blog 21 décembre 2011

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Mousse et fougère

Elle la suivait des yeux, émousséeLes montagnes bleu ardoise grelottaient, méduséesEntre chien et luneLa mer, fière, laissait deviner des tourmentsLa barque , en suspens, figée dans le liquide ambréS’ombra MousseFougèreElle voudrait s’allonger L’enfant hésitait sur le seuil, galet griséNuées, nuages, nues, dévoyés, dévoilésO cavale des idées blessées, ô béances des plaies

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Elle la suivait des yeux, émoussée

Les montagnes bleu ardoise grelottaient, médusées

Entre chien et lune

La mer, fière, laissait deviner des tourments

La barque , en suspens, figée dans le liquide ambré

S’ombra

Mousse

Fougère

Elle voudrait s’allonger

L’enfant hésitait sur le seuil, galet grisé

Nuées, nuages, nues, dévoyés, dévoilés

O cavale des idées blessées, ô béances des plaies

Elle veut vivre, ivre

Il pensa mourir, rire

La barque ne bougeait pas, un aigle vola

L’enfant, galette oubliée, trembla

L’œil crevé du soleil bava dans les plumes de

La mouette qui rota, on l’appelait Nina

Les dauphins faisaient silence, oubliant de danser

Mousse

Fougère

Ö qu’elle est fatiguée

Frémissement

De l’onde, bouscule le crépuscule

Le soleil se tisse au sol

Les mots n’ont plus d’entraves

Ode, algues, valves, eau de

Plaisir, elle tant désire

De vagues larmes frôlent l’âme

Le gris s’enflamme pur napalm

Barque qui débarque, flots qui s’écartent

L’homme ouvre ses mains

Mousse

Fougère

Oh qu’il est encore loin, ce matin

Louve qui ne veut plus mordre

S’allonge, si lasse, dans les essaims

Chantonne, murmure, geint

Les abeilles , endormies , rêvent de pollens

De royaumes, de miel et de reines

Louve a tant couru que ses poils sont collés

La maison s’enfonce dans le vallon, disparait

L’orange lui brûle les yeux

Tout ce feu

L’eau silence, l’eau ne danse

L’homme, patient , a tout son temps maintenant

Il attend, silhouette découpée, étale

Dans la presque nuit

A ses pieds, une bougie

La nuit se partage mille bruits

C’est le temps des soupirs, petits meurtres entre amis

Dans les nids, dans les arbres, de vilains cris

Des frôlis aussi, des brûlis, chuchotis

L’aurore explose, brutalise et secoue

L’ennui, elle troue

Les gris

Le gris de l’eau, les gris de la vie

Le mystère des débuts peut recommencer

Elle a un peu peur dans le cœur

Saura-t-elle nager

Ö mousse

Ö fougère

Faites-moi un lit , un lit d’infini

Elle prie

La louve hurle une ultime fois

Vent frais qui coule et cascade dans les bois

Elle lâche

Le mouton, incrédule, s’enfuit, à peine défrisé

Elle a choisi

La barque oscille , se penche, ô si peu

Quand l’homme la cueille, doux et ferme

A la fois

Les dauphins ouvrent la marche, délivrés

Sur les vagues réveillées glisse la barque

Fend les montagnes coupantes et les nuages d’or fin

Elle se tourne une dernière fois vers le petit

Lui, galet en main, leurs yeux sourient

Mousse

Fougère

En leur milieu, un creux

L’enfant, tranquille, s’ouvre à la joie

L’air se referme, la mer fait gronder ses poissons argentés

Le galet rond dans la paume de l’enfant

Est sa terre bénie, il l’embrasse tendrement

Ricochet parfait

Quand l’enfant, souriant

Le jette dans l’ardoise, ridant les vaguelettes

Mousse

Fougère

Dans l’odeur de sa mère, l’enfant va s’allonger

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