Martin Shrekli, 32 ans. Un petit air de Brad Pitt. Il débute bien dans les affaires, je lui prédis une longue carrière dans la jungle libérale. Les réseaux sociaux nord américains veulent sa peau. Pourquoi donc ? Eh bien, ce beau gosse qui gère les fonds d’un hedge fund, le Turing Pharmaceticals, a racheté les droits d’un médicament, fort utile dans les traitements des malades atteints de VIH, le Daraprim ( qui soigne les toxoplasmoses qui agressent les malades affaiblis ). Et il en a augmenté le prix de près de 5 500%. La tablette de pilules est passée de 13,50 à 750 dollars en une seule nuit ! La spécialité de cette start up est d’optimiser la valeur de molécules anciennes, en situation de monopole. Des centaines de millions de dollars de bénéf en perspective ! Faisons du riche avec du vieux quoi !
Ca flambe sur les réseaux. 2 associations de santé, la Infectious Diseases Society of America et la HIV Medicine Association ont demandé des explications et montré les dents. Hillary Clinton a tweeté qu’elle allait changer ces vilains procédés. « Un tel creusement des prix sur le marché de la médecine de la spécialité est scandaleux. Demain, je mettrai en place un plan pour régler ces problèmes « . Après ce tweet, les actions des biotechnologies ont dévissé de 21%.
Le beau gosse se défend en disant que sa boite a besoin de faire des bénéfices avec ce médicament, que l’argent qui rentrera servira à mettre au point d’autres médicaments.
Le coût pour se soigner, pour les malades, va grimper en flèche, pour les plus démunis des américains qui n’ont pas les moyens de se payer une mutuelle santé de qualité.
Dans un tweet presque prémonitoire datant de 2012, Martin Shkreli écrivait : « Chaque fois qu'un médicament devient générique, je pleure. Mais ne pleurons pas le cher disparu, célébrons plutôt les bénéfices et les nouveaux actifs qu'il nous apporte ».
Il est la cible des internautes qui se sont fâchés très fort, sur le site de microblogging. Il a même dû, le pauvre jeune homme souriant, clore sa participation à un site de rencontres. « Martin Shkreli représente « tout ce qui va mal avec l'argent, la médecine et la politique aux États-Unis », écrit un internaute sur Twitter. Y a pas qu’aux USA ! mon brave, y a pas qu’aux USA.
Ah ! Au fait ! Le prix du médicament à la production est d’environ un dollar le comprimé ….
Il a une autre casserole aux fesses, ce jeune brasseur d’affaires. Des médias ont révélé qu’il fait l'objet d'une poursuite de 65 millions intentée par Retrophin, une autre compagnie qu'il a fondée, qui l'accuse d'avoir d'utilisé l'argent de l'entreprise pour rembourser des investisseurs.
Le hedge funder n’a visiblement cure de la réaction outragée que sa décision a suscitée. Shkreli a posté un extrait moqueur d’une chanson du rappeur Eminem intitulée «The Way I am» ( «C’est ma façon d’être»): «J’ai l’impression que les médias me pointent du doigt. Alors je les pointe à mon tour, mais pas avec l’index ni l’auriculaire.»
Bref, il leur fait un doigt d’honneur et leur dit FUCK YOU. Les malades ne te disent pas THANK YOU, le système de soins non plus, arrogant capitaliste de pacotille. Quelle plaie, ces types, je vais le mettre dans la liste des boulets et des fardeaux. Barbelé toi-même !
Il a aussi traité «d'imbécile» un journaliste qui lui demandait pourquoi il avait augmenté le prix du médicament. Ca c’est vrai que c’était une question crétine. Tout le monde a la réponse.
Un de ses porte-parole a toutefois annoncé que le groupe était en pourparlers avec les hôpitaux et cliniques pour que le médicament soit gratuit pour les patients sans couverture médicale. Bon bon bon. A suivre …
Tu sais, Shrekli, chaque fois qu'un capitaliste comme toi disparait, je ris.
OK OK c'est pas souvent ...