Avant toute chose, pour celles et ceux qui ne nous connaissent pas encore, des présentations s’imposent. La Disparition est un média épistolaire qui raconte ce qui disparait dans notre monde. Tous les quinze jours, nous envoyons un courrier, directement dans la boîte aux lettres de nos abonné·es, avec, à l’intérieur de l’enveloppe, une longue lettre journalistique et littéraire qui raconte l’histoire de quelque chose qui disparait : une espèce, une idée, un quartier… Pour illustrer ce récit, nous ajoutons une carte postale réalisée par un·e photographe ou un·e illustrateur·ice, un nota bene qui contextualise le sujet, ainsi qu’une carte de visite présentant l’auteur·ice.
Voilà plus de deux ans que nous envoyons nos courriers papier en France et dans plus d’une vingtaine de pays. Trois ans que nous animons également une newsletter numérique hebdomadaire gratuite. Tout cela sans avoir derrière nous un milliardaire-actionnaire ou une maison d’édition appartenant à Bolloré… et surtout sans publicité. Simplement avec beaucoup de passion et de bouts de ficelle.
Un média épistolaire pour faire acte d’inventaire
La Disparition est née durant le confinement. Une attestation de déplacement - et la disparition de notre capacité à nous déplacer librement dont elle est le nom - aura suffi à nous faire prendre conscience que tout peut disparaître en un claquement de doigts.
À y regarder de plus près, nous nous sommes aperçus que beaucoup de choses disparaissent sans que nous n’en parlions, sans bruit. Des services publics, de la biodiversité, des villages, des corps… Mais comment en rendre compte ? En dressant l’inventaire de ces disparitions.
Et quoi de mieux pour ce faire que de ressusciter une pratique en train de disparaître : la correspondance ? Loin d’être une idée marketing gadget qui surferait sur la « mode » ou le « retour » de l’épistolaire, notre format pousse la logique de La Disparition plus loin. Une mise en abîme de notre ligne éditoriale par son propre médium.
Voilà pourquoi nous publions des auteur·ices qui parlent au « je », qui s’adressent directement aux lecteur·ices, le plus souvent en les tutoyant. La forme influence également le fond car nous demandons à nos contributeur·ices de glisser un peu d’eux-mêmes dans leur lettre. Ainsi, en exposant leurs doutes, leurs réussites comme leurs échecs, nous espérons œuvrer à renouer un lien de confiance entre l’exercice journalistique et son lectorat.
Parmi ces auteur·ices, on compte quelques plumes confirmées comme Emilienne Malfatto, Mohamed Mbougar Sarr, Corinne Morel Darleux, Lucie Taïeb, Raphaël Meltz, Tal Madesta ou encore Joseph Andras, mais aussi, car c’était très important pour nous, de nombreux jeunes journalistes qui ont publié dans nos lettres leur premier tout récit.
Vous l’aurez compris, après plus de quarante lettres publiées, des dizaines de milliers de plis expédiés, l’épistolaire chez nous, ce n’est pas simplement une enveloppe, c’est un projet global, une manière de réfléchir le Monde, de ralentir.
L’inflation, catalyseur de disparitions
Mais voilà, entre notre lancement en 2022 et aujourd’hui, l’inflation a frappé fort les finances de La Disparition. Nos frais d’impression ont bondi de 79 %, le prix du timbre de 16 %. Notre nombre d’abonné·es s’est également érodé progressivement.
Voilà pourquoi, aujourd’hui, nous avons besoin de trouver 300 abonné·es supplémentaires avant le 15 avril. Pour ne pas augmenter nos tarifs aussi. C’est d’autant plus important que La Disparition atteint une maturité éditoriale réjouissante.
Nos lettres à venir résument bien les sujets qui nous sont chers : la disparition du village par Anthony Passeron, la disparition d’un écrivain à Tanger par Hajar Azell, la disparition de l’odeur de mon violeur par Pauline Ferrari, la disparition de la judéité arabe française par Sarah Roubato… Nous partirons également en Guyane, en mer du Nord, à Tibériade ou à Gabès, sur les traces de ce qui s'efface… Des espèces d’espaces.
Pour cela, nous avons donc besoin de vous. Abonnez-vous à La Disparition, parlez-en autour de vous, offrez un abonnement à un·e proche (chouette cadeau pour faire de sa boîte aux lettres autre chose qu’un réceptacle à prospectus) !
Vous soutiendrez ainsi un média 100 % indépendant qui offre un espace pour que des histoires journalistiques, littéraires et intimes puissent s’exprimer.
Hasta Siempre,
Annabelle Perrin et François de Monès