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Billet de blog 21 février 2013

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DSK : le cochon libéré par Marcella Iacub

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C'est venu de lui, DSK… Non pas pour ce qui s'est passé au Sofitel, non, plus simple et plus aveuglant encore : sa réaction à la une du journal le monde à propos de la publication par le nouvel observateur de quelques pages du livre que Marcella Iacub vient  de consacrer à sa liaison avec lui… Liaison qui s'est déroulée après les fameux épisodes new yorkais…
C'est venu de lui, comme le énième exemple de l'effet streisand (vous savez cette star qui avait fait tout un foin pour que personne ne voit la photo de sa villa vue d'avion prise par un paparazzi, du coup le monde entier s'était intéressé à sa maison et avait contemplé la photo en question)….
Alors oui, j'avoue, je me suis jetée sur les quelques articles disponibles sur le site du nouvel observateur… Non pas que DSK m'inspire de l'intérêt, non, pas du tout, mais Iacub, oui, au plus haut point, et sur ce sujet là, j'avoue, je me suis précipitée…
Je reste très marquée par la lecture de "qu'avez vous fait de la révolution sexuelle ?" de Louise Tugènes, cette ingénue qui s'interroge en consultant le code pénal français des années 90 sur la place de la sexualité dans la société française… Ré-édité, avec une préface de l'auteur une dizaine d'année plus tard confirmant que cela ne c'est pas arrangé…. Et puis son merveilleux antimanuel d'éducation sexuelle dont la lecture devrait être obligatoire au lyçée.... Bref...
Ce pauvre garçon, DSk, aurait du se méfier… Mais tout à son mensonge permanent, son être construit sur du faux, cannibalisé par sa seule part de vrai (le cochon), il ne percute pas que cette liaison amoureuse, alors qu'il incarne le macho le plus haït de la planête, peut être à la fois sa planche de salut, sa rédemption intérieure, sa thérapie avant même qu'elle ait eu l'idée d'en faire un livre….
Le livre le voilà… Oh, il m'est certain qu'il n'aurait pas été différent dans sa forme si DSK l'avait vu venir comme la liaison qui lui a été donné… La fin en aurait été changé, peut être, peut être pas, en tout cas, lui en aurait été transformé.
Il déclare au journal le monde que le livre lui inspire le dégout… Avec cynisme, Iacub se réjouirait d'une telle promotion en parfaite adéquation avec ce qu'elle a vu, ce qu'elle a aimé au point de s'offrir ainsi…

Mais Iacub n'est pas cynique, elle voit, elle aime et elle à une belle plume au bout d'une sensibilité parfaitement affutée…

Je l'imagine plus déçue qu'autre chose. Déçue d'un l'amour déçu, parce qu'il est clair qu'elle a aimé cet homme, entièrement, pleinement....

Alors oui, au risque d'écrire des banalités : quand on aime, il y a toujours une part de soi qui souhaite sauver l'autre, quand on aime, et surtout quand on est une femme (sans sexisme) on aime d'une vérité aussi profonde que la vie elle même dans l'instant présent : tout entier. Quand on aime on prend tout, on donne tout. Comme l'enfant… Quand on aime et que l'on sait aimer, c'est à dire à commencer par s'aimer soi, tout est là, tout est vu, tout est apprécié sans jugement, tout est aimé….
Alors, que la Belle ait voulu faire surgir ce prince de la Bête (le livre s'intitule Belle et Bête) afin de la libérer, cela semble pertinent et probable…

Qu'elle n'ait pas pu, c'est certain aujourd'hui avec cette déclaration du pauvre homme. La bête se dégoute de sa vérité propre encore et encore jusqu'à la une du journal le monde…
Que le livre soit un grand livre sans aucun doute. Que Marcella Iacub en souffre encore, c'est probable mais elle a transformé cet amour en un ultime message de portée universelle… Que Iacub en soit consolée, je n'en ai pas la moindre idée. La part de la création et de l'intime est cependant bien exprimée et n'est pas mélangé telle que le livre est présenté.
Le message qu'elle adresse à tous avec ce livre, au nom de la vérité de l'amour, du devoir de vérité de l'être, fusse t'il le cochon, de l'amour de soi, fusse t'il encore le cochon, est d'une portée extraordinairement salvatrice pour toutes les bêtes du monde.

Pour toutes celles et ceux qui sous la figure de la bête, vivent encore enfermées en elle même dans le mensonge de la représentation sociale permanente d'un être amputé de sa vérité.
Evidemment, il ne s'agissait pas pour DSK de vivre en tant que cochon, même si (chassez le naturel et il revient partouzer avec ses potes) c'est bien ce qu'il a fait d'ailleurs, mais bien de rassembler son être fragmenté à l'extrême, broyé et dispersé par un mensonge quasi biblique…. Celui de la représentation politique de la pire espèce (ultra libéral, richissime dominant d'un monde composé d'esclaves - simples citoyens, statistiques n'ayant que valeur financière pour les puissants)
Alors oui, Iacub célèbre le cochon, aime le cochon incarnation d'un désir sexuel sans limites…

Elle aime et son amour, sa sensibilité comme son intelligence lui font remarquer avec la plus juste simplicité : cochon, mon cochon, si tu veux survivre transforme ton sperme en encre et tu n'auras plus besoin de femmes de chambre, de partouzes démentes, tu auras compris que ton désir est la vie, la vie est la création….
Ca me rappelle Victor Hugo qui à plus de 80 ans déclara "J'ai toujours cru que c'était un os"
La puissance sexuelle, fut elle du cochon, est une puissance créatrice… Que le petit barbu des années 80 que l'on voit sur les video de l'INA qu'était DSK n'en soit jamais revenu, de s'être marié à une des fortune les plus importantes de la planête, que sa vie parmi les puissants au prix de son mensonge à lui même lui fait dire ma vie fut une erreur, ce qu'il va même jusqu'à reconnaitre auprès de Marcella….

Son habilité à servir les patrons ultra liberaux, à se faire passer pour socialiste (encore un mensonge), à appliquer les recettes de l'école de chicago qui le propulseront jusqu'au FMI ne  sont en rien des créations…. Un mensonge n'est pas une création, sauf quand il est revendiqué comme tel et ce n'est plus un mensonge mais une fiction…
Pour créer, cher DSK, il eut fallu reconnaitre votre part de vérité, il eut fallu rassembler l'être dispersé, le relier aux uns et aux autres, changer la politique du FMI dont même jusqu'à récemment, les fonctionnaires reconnaissent les erreurs (sur l'austérité entre autres)…
Le cochon transmuté aurait pu être celui par qui le FMI serait devenu humain… Mais non…
Le cochon, seule part de vérité de cet homme et de son destin, en dit long sur notre période sociale et politique... Ce cochon s'est vengé par l'auto destrcution de tant de mensonges à l'égard de lui même.
Et puisque tout son être faux est bâti sur la destruction, la négation de l'humain entier, alors il se venge encore et encore, hurlant son inextinguible désir et besoin de création…
La Garnie

PS : Je vais de ce pas commander le livre à mon petit libraire….

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